4 manières de soutenir la confiance en soi des enfants

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Crédit illustration : freepik.com

Nous pouvons soutenir la confiance en soi des enfants avec des paroles encourageantes qui mettent l’accent sur le développement de compétences. Nos mots ont le pouvoir de libérer le potentiel des enfants.

Voici quatre manières d’utiliser le pouvoir des mots pour soutenir la confiance en soi des enfants.

 

1.Modeler les croyances que les enfants formulent à propos d’eux-mêmes  

Il est possible de refléter aux enfants ce que nous voyons quand ils réussissent, même des actes qui paraissent anodins. Toutes les occasions sont bonnes pour consolider la confiance en soi. Cela peut passer par des mots comme :

  • J’ai remarqué que tu as lu le premier chapitre de ce livre en entier. C’est la première fois que tu lis tout seul autant de pages. 
  • Je t’ai vu aller chercher le dictionnaire face à un mot dont tu ne connaissais pas la définition. 
  • Tu as mis la table sans que j’aies besoins de te le demander. Merci. 

Ces phrases ont en commun de s’appuyer sur des observations (“j’ai vu/ j’ai remarqué/ j’ai observé“) et sont très spécifiques (il ne s’agit pas de dire “tu es intelligente” ou “c’est bien” mais de décrire ce que nous voyons, comme une caméra qui aurait filmé la scène).

Lire aussi : 15 propositions pour remplacer “c’est bien” et “tu es intelligent” (encourager plutôt que complimenter)

2. Inviter les enfants à trouver des solutions

Il s’agit de développer le pouvoir personnel des enfants en les engageant dans des réflexions plutôt qu’à leur collant des étiquettes (du type “Tu es lent” ou “Tu es paresseuse”).

Nous pouvons nous efforcer de séparer le problème de l’enfant : l’enfant rencontre un problème et l’enfant n’est pas le problème. Considérer que l’enfant est le problème, c’est lui dire : “Tu as encore oublié de débarrasser le lave-vaisselle”. Considérer que l’enfant rencontre un problème, c’est, dans un premier temps, refléter ses émotions et, dans un deuxième temps, engager la réflexion : “C’est difficile pour toi de te souvenir des tâches à faire à la maison et puis tu préfères jouer plutôt que débarrasser le lave-vaisselle. Qu’est-ce qui pourrait t’aider à y penser la prochaine fois ? Qu’est-ce qui pourrait te donner plus envie ?”.

Si l’enfant n’a pas d’idée, il est possible de formuler des propositions (sans les imposer mais comme des invitations ou des points d’appui pour que l’enfant trouve ses propres solutions).

L’objectif est que les enfants se voient comme capables de trouver des solutions à leurs problèmes, de demander de l’aide s’ils sont bloqués sans se sentir diminués mais bien parce qu’ils savent qu’ils peuvent compter sur des ressources autant internes qu’externes. 

Il est toujours utile de remarquer et valoriser les progrès des enfants dans cette direction (commenter les efforts, les progrès et les stratégies utilisées).

Voir cette affiche : La résolution de problème sur le bout des doigts : un outil pour trouver des solutions et rebondir face aux échecs

La résolution de problème sur le bout des doigts

3. Considérer les erreurs comme des leviers pour apprendre et progresser  

Le cerveau apprend grâce aux erreurs. Les neurosciences ont montré que le cerveau fait en permanence des prédictions. Ces prédictions sont issues d’hypothèses à propos de l’état du monde, lesquelles ont été progressivement affinées sur la base de précédentes observations et expériences. La différence entre la prédiction et l’observation est  un signal d’apprentissage et ouvre la porte à une actualisation qui permet accroître progressivement l’adéquation entre les prédictions et les observations qui proviennent de l’environnement. L’apprentissage repose donc sur des écarts aux attentes. Un cerveau qui ne commet aucune erreur de prédiction n’apprend pas. Ainsi, l’erreur a toute sa place dans les processus d’apprentissage.

Nous pouvons donc adopter une vision positive de l’erreur comme un signal sur ce qui reste à comprendre, à apprendre, sur les choses au sujet desquelles les enfants ont formé des conceptions erronées. Nous pouvons transmettre cette approche des erreurs et des échecs aux enfants. Cela ne nous dispense pas d’accueillir leur déception et leur frustration à la suite d’une erreur ou d’un échec. La déception des enfants n’est pas quelque chose que les adultes doivent contrôler ou éliminer mais plutôt quelque chose à accompagner. Trouver les bons mots pour accueillir la déception des enfants n’est pas toujours aisé mais dire “je te crois”/ “je te vois”permet déjà de créer une connexion émotionnelle.

Carol Dweck, psychologue américaine, a élaboré le concept d’état d’esprit de développement pour rendre compte de l’importance de l’état d’esprit dans la confiance en soi. Selon elle, le plus important pour relever des défis est d’aborder les apprentissages avec un état d’esprit en développement. Dans l’état d’esprit en développement, l’échec peut bien sûr être une expérience douloureuse mais il ne nous définit pas. C’est “juste” un problème auquel il faut faire face, qu’il est possible de traiter, et duquel il y a à apprendre. Cet état d’esprit permet de ne pas confondre l’échec (j’ai échoué) avec une identité (je suis nulle/ je suis un raté).

Pour cultiver l’état d’esprit de développement chez les enfant et soutenir leur confiance en soi, nous pouvons :

  • insister sur le pouvoir du bientôt
    • Tu n’y arrives pas encore.
    • Tu y arriveras bientôt.
    • Tu es une personne en développement et ton intelligence se construit tous les jours.
    • Tu apprends tous les jours
  • trouver des idées pour la prochaine fois
    • Qu’est-ce que tu as appris de cet incident ?
    • Comment t’y prendras-tu la prochaine fois pour éviter que cela ne se reproduise ?
  • décrire les stratégies utilisées lors d’une réussite (Tu as fait ça puis ça et ça a produit tel résultat. Tu dois être tellement satisfait de voir tes efforts récompensés !)
  • orienter vers des stratégies plus appropriées et efficaces lors d’un échec. Quand un enfant est bloqué, ses efforts ne suffisent pas toujours. Il ne s’agit pas d’encourager les enfants à redoubler d’efforts avec des stratégies inefficaces. Il s’agit plutôt de leur apprendre à demander de l’aide quand ils en ont besoin et de savoir où chercher les bonnes ressources au bon moment.

Quand les enfants constatent que leurs actions ont un gros impact sur leur succès, ils consolident leur foi en leur capacité à faire face. Ils savent qu’ils ont du pouvoir sur la situation car ils l’ont déjà éprouvé avant.

4. Faire en sorte que les enfants entendent les compliments que nous formulons à leur sujet aux autres 

Un enfant peut être tenté de ne pas croire son parent quand ce dernier formule des encouragements car l’enfant peut se dire qu’il le fait juste pour le rassurer. La petite voix de l’enfant peut résister et contredire les mots des parents.

Afin de contrer ce qui sape la confiance en soi des enfants, nous pouvons faire en sorte qu’ils entendent les mots positifs que nous formulons à leur sujet auprès de personnes tierces :

  • J’ai beaucoup apprécié qu’il passe l’aspirateur aujourd’hui. 
  • Elle est passée de 9/20 à 12/20 en français, elle a fait tellement d’efforts qu’elle est récompensée. 
  • J’aime passer du temps à le regarder jouer avec ses Lego, il m’épate avec les histoires qu’il invente/ elle m’épate avec la précision avec laquelle elle construit ses modèles.
  • Je suis si fière d’être sa mère/ C ‘est un plaisir tous les jours renouvelé d’être son père. 

Quand on sait que la manière dont on parle à nos enfants devient leur petite voix intérieure, nous pouvons saisir les opportunités de modeler cette petite voix dès le plus jeune âge.

la confiance en soi nous est donnée d'abord par les parents

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