Un enfant en proie à des émotions fortes est incapable d’entendre des discours logiques et rationnels
D’abord valider les émotions…
Faire appel à la logique face à un enfant qui est triste, en colère ou qui a peur part du principe que l’enfant est capable d’entendre la logique et d’y répondre rationnellement. Or non seulement un enfant en proie à des émotions fortes ne peut pas entendre la logique de la position que les adultes essaient de lui expliquer, mais parler contribue souvent à aggraver la situation.
Un enfant énervé est déjà pris sous un déluge d’émotions. Lui parler, alors, ne peut produire qu’un seul résultat : accentuer encore cette sensation de surcharge sensorielle. Il se sentira plus déstabilisé encore, submergé et moins capable que jamais d’apprendre ce que vous voulez lui enseigner – et même de vous entendre. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson
Daniel Siegel et Tina Payne Bryson recommandent aux parents d’arrêter de parler d’un point de vue rationnel et de plutôt valider les émotions de l’enfant :
- Ça te fait vraiment…, c’est ça ?
- J’ai l’impression que tu te sens…
- Je crois que je me sentirais aussi… dans ce cas
… puis se taire et écouter vraiment
Une fois les émotions de l’enfant reflétées en faisant l’hypothèse de ce qu’il ressent, c’est le moment de se taire et d’écouter vraiment ce qu’il a à dire. L’idée est de faire apparaître ce qui motiver les pensées et émotions de l’enfant, de creuser derrière ce qui est donné à voir ou à entendre.
- Décrire ce qu’on voit et entend (“Je vois bien à quel point tu es…”)
- Reconnaître ce que dit l’enfant en répétant avec nos mots ce qu’il exprime
- Rester à l’affût d’indices verbaux et non verbaux qui permettent de saisir ce qui se passe vraiment dans sa tête
- Se retenir d’argumenter, de contre dire, de sermonner ou de contre attaquer (les mots “non” et “mais” sont à proscrire dans cette étape)
Si nous procédons avec délicatesse, cela va permettre à l’enfant de se sentir pleinement entendu et compris. Comme nous l’avons rappelé, il est extraordinairement apaisant et même bénéfique de se sentir compris. Lorsque vous faites savoir à votre enfant que vous saisissez ce qu’il vous dit en lui répondant par exemple : “Je comprendre ce que tu me dis. Tu as vraiment détesté le moment où je t’ai annoncé que nous devions quitter la fête.” ou bien encore “Pas étonnant que ça t’ait rendu furieux, ça m’aurait mis très en colère moi aussi”, vous avez accompli un grand pas pour endiguer le tsunami émotionnel. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson
Un tel accueil émotionnel passe aux enfants le message qu’ils peuvent compter sur nous quand ils sont en difficulté.
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Source : La discipline sans drame de Daniel Siegel et Tina Payne Bryson (éditions Les Arènes). Disponible en librairie, en médiathèque ou sur internet.
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