Quand la violence surgit en nous au détour du quotidien familial  : 4 pistes pour rester bientraitant

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L’épuisement réveille notre mémoire traumatique et on peut la reconnaître au travers de nos réactions disproportionnées : quand on se met en colère parce qu’un enfant ne finit pas son assiette, ou que l’on devient chèvre le matin à l’idée d’être en retard… C’est parfois dans ces moments-là que la violence surgit, nous sommes à bout de force et nous n’en pouvons plus. – Catherine Dumonteil-Kremer

Il est possible de mettre des outils dans notre boîte pour pouvoir les solliciter à chaud quand cela apparaît nécessaire. Dans son livre La parentalité créative – guide dessiné de la naissance à 6 ans, Catherine Dumonteil-Kremer formule plusieurs pistes pour rester bientraitant quand la violence surgit en nous au détour du quotidien.

1.Un coussin de décharge émotionnel pour les parents

Pour éviter que la fatigue, l’agacement, l’impatience ou la colère ne se transforment en violence, il est possible de s’isoler (en prévenant l’enfant qu’on a besoin de temps de retour au calme) et de s’autoriser à crier ou pleurer dans un coussin.

2.Passer la main quand c’est possible

Quand c’est possible, mieux vaut passer la main afin de pouvoir retrouver son calme éloigné des enfants. Le ou la partenaire peut prendre le relai, un grand-parent, ou encore un ami appelé à la rescousse. Cela permet de retrouver ses esprits en désescaladant. Il est possible d’avoir recours à des outils de régulation émotionnelle comme le fait de sortir marcher dehors, de respirer l’air frais par la fenêtre, de pleurer, de se passer de l’eau fraiche sur le visage et les mains, de prendre de grandes respirations avec des expirations longues ou encore de toucher une matière douce à caresser ou de sentir une odeur agréable.

3.Un journal émotionnel

Certaines situations avec nos enfants sont plus sujettes à des débordements émotionnels de notre part. Tenir un journal émotionnel pourrait nous aider à comprendre les situations et déclencheurs qui nous mettent hors de nous (en dehors de nous) afin de dépasser nos réactions extrêmes, disproportionnées (pouvant mener à la violence éducative ordinaire). La plupart du temps, nos débordements sont en lien avec le réveil de notre mémoire traumatique et des croyances rigides que nous avons acquises au cours de notre socialisation (ex : “les enfants ne doivent pas manger avec les doigts”, “il faut faire un bisou pour dire bonjour”…).

Noter sur un journal les situations qui nous mettent en difficulté permet de :

  • penser le problème différemment
  • moins ressasser, mettre un terme aux ruminations mentales, à la culpabilité mal placée
  • imaginer des solutions pour en sortir.

Dans ce journal, nous pouvons noter les situations les plus difficiles de la journée ou de la semaine, les dater, ajouter l’heure approximative et le lieu et les décrire en détail (le déclencheur, les réactions en chaîne jusqu’au dénouement, les émotions des enfants comme des adultes).

Ensuite, il est possible d’analyser la situation : fait-elle écho à des situations vécues dans l’enfance ? quelles sont les valeurs importantes pour nous en jeu ? quelles sont nos peurs (ex : peur pour la santé de l’enfant, peur du jugement des autres…) ? quels sont les besoins insatisfaits (en sachant que la fatigue, le stress et l’isolement peuvent réveiller plus facilement la mémoire traumatique) ?

Pour aller plus loin : Le journal émotionnel : un outil pour dépasser la violence éducative ordinaire

4.Expliquer, s’excuser, s’engager

Nous pouvons expliquer à nos enfants que nous avons été élevés avec des punitions (et peut-être des coups) mais que nous avons décidé de faire autrement avec eux même si c’est parfois difficile de lutter contre des réactions qui viennent toutes seules. Nous pouvons ajouter que nous nous engageons auprès d’eux à ne pas les frapper ni les punir et que nous sommes très motivés pour y arriver. Nous pouvons (et, même, devons) nous excuser quand nous avons fait preuve de violence (y compris dite ordinaire).

Dans une atmosphère de respect mutuel, les enfants le comprennent très bien et se montrent de précieux alliés en la matière. Ils auront probablement des idées à proposer pour gérer les moments de crise. – Catherine Dumonteil-Kremer

Lire aussi : Quand on a fait preuve de violence contre l’enfant (fessée, tape, humiliation, cris…) : réparer la relation et s’engager fermement à ne plus recommencer

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Source : La parentalité créative – guide dessiné de la naissance à 6 ans de Catherine Dumonteil Kremer et Lise Desports (éditions First). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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