L’importance d’un environnement adapté pour que les enfants déploient le meilleur d’eux-mêmes

Vivre, c'est plus que courir après les bonnes notes

Crédit illustration : freepik.com

Pour un environnement ouvert et des adultes chaleureux

Dans leur livre Tous les enfants sont doués, Gérald Hüther et Uli Hauser estiment que ce n’est pas une loi naturelle que de voir la curiosité et l’enthousiasme des enfants chuter tout au long de leur scolarité.

Gérald Hüther et Uli Hauser rappellent que chaque enfant commence son voyage dans la vie doté d’une multitude de possibilités. Le rôle de l’éducation consiste dès lors à offrir un environnement riche et ouvert dans lequel les enfants prennent plaisir à tout explorer et découvrir. Cet environnement va de pair avec une attitude d’acceptation inconditionnelle de la part des adultes : les enfants ont besoin de sentir qu’ils sont acceptés et, osons le dire, aimés tels qu’ils sont et d’être regardés avec l’ensemble de leurs dons (ces dons pouvant aussi bien être le dessin, le fait de grimper aux arbres ou de prendre soin des animaux, que la résolution de problèmes mathématiques ou la rédaction de dissertations).

Pour un environnement permettant la prise d’initiatives personnelles

Les enfants ont besoin de tâches et défis qui leur permettent d’acquérir leur propres compétences. Ce n’est pas en suivant des directives qu’ils apprennent à prendre des décisions et à développer leurs dons en sentant ce qui fait oui en eux : c’est au contraire en prenant des initiatives personnelles.

Il est dans la nature des enfants humains de vouloir assumer des responsabilités, apporter leur contribution, s’investir et faire des expériences authentiques au cours desquelles ils prennent des décisions (et non des expériences préfabriquées, conçues pour leur enseigner des choses hors sol estimées importantes pour eux par des adultes). Cela suppose une liberté de mouvement, une possibilité de jouer librement sans directive des adultes et des interactions sociales riches (avec des enfants du même âge, des plus jeunes et des plus vieux ainsi que des adultes bienveillants qui servent de modèles à imiter).

Pour un environnement sans punition/ récompense

Gérald Hüther et Uli Hauser interpellent les parents et les enseignants en affirmant que les enfants et adolescents s’épanouissent quand ils constatent que les autres ont besoin d’eux dans la vraie vie (et pas dans des situations scolaires artificielles ou en échange de récompense voire, pire, par peur de la punition).

Les jeunes ont besoin de sentir qu’on compte sur leur créativité pour trouver de nouvelles solutions, sur leur engagement pour mettre en application de bonnes idées, sur leur collaboration libre au quotidien (sans avoir recours à un système punition/ récompense). C’est de ce type d’expérience et de relations dont les jeunes humains ont besoin pour prendre conscience de leur importance, de leur efficacité personnelle et de leur contribution au groupe.

Le système punition/ récompense, notes/ classement amène les enfants, dès le plus jeune âge, à considérer que ce qu’ils font n’est pas une œuvre personnelle. Dès lors, les enfants se vivent comme des “objets” plutôt que comme des êtres capables d’auto détermination avec des dons, des émotions, des envies, des élans personnels.

Or, quand les enfants ne reçoivent pas ce dont ils ont besoin (chaleur humaine, environnement riche, initiative personnelle), ils souffrent et cherchent des solutions pour apaiser cette souffrance. C’est le phénomène de compensation. Les jeux vidéos peuvent être un substitut à la chaleur humaine et au temps de qualité passé avec des adultes disponibles et encourageants.

 

Quand les adultes brisent le potentiel des jeunes

Les enfants dits “difficiles” sont ceux qui résistent aux briseurs de rêves

L’imagination florissante des enfants s’éteint quand des adultes (notamment parents et enseignants) donnent continuellement des consignes sur ce qu’il faut faire (et surtout ne pas faire), comment le faire, s’agacent des questions hors propos et deviennent des briseurs de rêves (par exemple, quand les découvertes des enfants – qui sont réellement des prouesses dignes de fierté aux yeux des enfants – sont minimisées, relativisées, comparées ou notées, voire punies quand elles entravent le bon déroulement du cours).

Plus un enfant se conforme à ce que les adultes attendent de lui à l’école, moins il se réjouit de tout ce qu’il peut découvrir par lui-même et, pire, moins il cherche à découvrir des choses par lui-même (n’estimant pas utile d’apprendre ce qui n’importe pas aux adultes et donc ce qui ne sera pas utile dans sa vie future). L’enfant sera alors de moins en moins curieux et de moins en moins confiant. En effet, il ne sera plus capable de faire confiance à ses élans d’enthousiasme (et donc à ses émotions). Il ne suivra plus ses goûts en fonction de ce qui déclenche de la joie chez lui mais se contentera d’apprendre ce qui au programme scolaire.

Gérald Hüther et Uli Hauser regrettent que peu d’enfants et d’adolescents (ceux qui sont qualifiés de rebelles) conservent leur ouverture d’esprit originelle.

Il arrive qu’ils deviennent des enfants “difficiles”, “impossibles à éduquer”, “insolents” et “têtus”, de ceux dont, plus tard, les autres diront qu’ils leur tapent sur les nerfs avec leur enthousiasme débridé pour tout ce qu’il leur reste à découvrir : sur eux-mêmes et autour d’eux.

Or c’est justement d’eux, de ces cabochards invétérés, dont toute communauté a besoin, si elle ne veut pas courir le risque de s’enliser dans ses modes de pensée rodés par l’habitude.

Vivre, c’est plus que courir après les bonnes notes

Pour Gérald Hüther et Uli Hauser, talents et bonnes notes ne doivent plus être confondus, de même qu’une bonne moyenne ne devrait plus être la seule variable prise en compte pour intégrer telle ou telle filière (la créativité, l’intelligence émotionnelle et relationnelle, la pensée critique, la capacité à travailler en groupe ou encore les excellentes notes dans une matière précise signalant un don particulier ont autant de valeur).

Vivre, c’est plus que courir après les bonnes notes. Vivre, c’est plus que préparer des examens. Les enfants savent faire autre chose que loucher sur un bulletin. C’est les humilier que réduire ce dont ils sont capables aux seules notes obtenues à l’école. – Gérald Hüther et Uli Hauser

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Source : Tous les enfants sont doués de Gérald Hüther et Uli Hauser (éditions Les Arènes). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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