Votre enfant n’est pas (et ne devrait jamais être) un ambassadeur de votre bonne parentalité (Béatrice Kammerer)
Dans son livre L’éducation vraiment positive, Béatrice Kammerer rappelle que nous avons beaucoup à gagner à renoncer à prouver que nous sommes de bons parents.
Votre enfant n’est pas (et ne devrait jamais être) un ambassadeur de votre bonne parentalité. Ses succès ne sont pas les vôtres, ses échecs non plus. Votre enfant a un libre-arbitre, il bénéfice de bien d’autres influences éducatives que la vôtre : ce n’est pas une cire vierge que votre éducation aurait exclusivement façonnée ! – Béatrice Kammerer
Cette vision des choses ne signifie pas que nous devrions renoncer à accompagner nos enfants respectueusement. Béatrice Kammerer nous avertit simplement que notre désir de conformité sociale et de renvoyer une bonne image en tant que parent peut détériorer le lien parent/ enfant. Si nous sommes guidés par l’image que nous voulons renvoyer ou par des dogmes qui affirment ce qu’il faut faire, alors la relation ne peut pas être authentique. Or les enfants ont besoin d’êtres humains comme parents, pas de parents dogmatiques, rigides et toujours soucieux de la bonne chose à dire ou à faire. L’éducation positive ne sert pas à rendre plus confortable le quotidien des parents en modelant des enfants sages et dociles, non pas par la violence comme autrefois mais par la manipulation douce. Les parents respectueux et bientraitants ne sont ni gentils ni zen; ils sont pleinement humains, créatifs et conscients de leurs limites personnelles autant que de leur déclencheurs émotionnels.
Écouter, expliquer, argumenter, négocier, adapter, cela prend bien plus de temps et d’énergie que de taper du poing sur la table en disant d’une voix caverneuse : “C’est moi qui commande !” – Béatrice Kammerer
Le discours porté par Béatrice Kammerer me semble important à souligner car on peut être tenté de détourner l’éducation positive de ses principes (à savoir développer le sens de la responsabilité individuelle des enfants, entretenir des relations respectueuses des besoins des uns et des autres, assurer les conditions d’une bonne santé mentale) pour imposer une “bonne parentalité”.
S’il doit y avoir des bénéfices potentiels de ce type d’éducation, ils se verront à long terme. Un enfant qui transgresse les règles, qui se met en colère, qui manifeste bruyamment sa frustration n’est pas un enfant mal élevé et l’éducation positive ne consiste pas à éviter ces comportements mais à les reconnaître pour ce qu’ils sont : une manifestation des besoins de l’enfant qui peuvent être reconnus avant de proposer une redirection bientraitante des comportements.
Les enfants finiront bel et bien par respecter les règles, certes, mais non sans les avoir tout d’abord contestées, transgressées, contournées, discutées, et s’être copieusement insurgés contre l’arbitraire, l’incohérent et l’injuste. C’est justement parce qu’ils auront pu expérimenter tout cela au sein du giron protecteur des parents qu’ils réussiront finalement à donner un sens aux règles collectives et à se les approprier sans peur de la punition ou attrait de la récompense. – Béatrice Kammerer
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Source : L’éducation vraiment positive : Ce qu’il faut savoir pour que les enfants soient heureux… et les parents aussi ! de Béatrice Kammerer (éditions Larousse). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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