Les couples heureux : trois caractéristiques favorisant le bien-être dans les couples
Prendre soin de son couple, c’est aussi du soutien à la parentalité.
Les couples heureux ne sont pas plus intelligents, plus riches ou plus psychologues que les autres, mais, dans leur vie quotidienne, ils sont parvenus à établir une dynamique qui empêche leurs pensées ou sentiments négatifs à l’égard de l’autre d’éradiquer leurs pensées ou leurs sentiments positifs. – Rébecca Shankland (spécialiste de la psychologie positive)
Le bien-être dans un couple dépend beaucoup de la quantité d’interactions positives comparée aux interactions négatives. Les mariages heureux sont loin d’être parfaits. Il existe bien sûr dans tous les couples des moments de tension, de désaccord important, d’expériences négatives. Gottman, spécialiste américain des relations de couple, a montré que, dans un couple, s’il y avait autant d’interactions positives que négatives, le couple percevait la relation comme négative. Il fallait atteindre un ratio de 5 à 6 interactions positives pour une interaction négative afin d’aboutir à une évaluation positive de la relation de couple.
Il s’agit de statistiques générales qui donnent une indication sur l’impact des interactions négatives, mais il est évident que celui-ci est modulé en fonction de l’intensité des affects vécus et du type d’événement survenu.
Gottman et son équipe ont établi trois caractéristiques favorisant le bien-être dans les couples.
1. L’amitié et la proximité dans le couple
Dans le livre La psychologie positive, Rébecca Shankland écrit que les mariages heureux sont fondés sur une profonde amitié. Par amitié, elle entend un respect mutuel, un intérêt pour l’autre et le plaisir d’être en sa compagnie. La relation de couple durable se développe sur la base d’une attention portée à l’autre (à ce qu’il apprécie, ses valeurs, ses préoccupations, ses buts, etc.) et à la représentation positive que l’on se fait de l’autre.
Les recherches montrent, par exemple, que les couples heureux :
- ne se quittent pas le matin sans connaître un événement de la journée de l’autre ;
- ont un échange déstressant ensemble à la fin de chaque journée ;
- prennent au moins cinq minutes par jour être en contact physiquement ;
- pratiquent au moins une activité en commun dans la semaine.
D’après certaines recherches, les illusions positives qui seraient même nécessaires au maintien d’une relation amoureuse. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, les couples heureux sont exigeants et attendent beaucoup de leur relation. Cela entraîne un réajustement régulier afin de maintenir des relations correspondant à ces exigences. Ainsi, ils ne craignent pas de communiquer sur les difficultés. Les conjoints valorisent les remerciements, les compliments et l’indulgence réciproque, tout en signalant les éléments douloureux. Il s’agit donc généralement de couples qui pratiquent la communication bienveillante (lire cet article : Les bases de la Communication Non Violente).
De plus, en cas de difficulté ou de changements importants dans l’économie familiale, les couples durables font le choix de se rapprocher davantage. Par exemple, à la naissance d’un enfant ou à l’heure de la retraite, les efforts de rapprochement préviennent l’escalade de la négativité.
2. La résolution de problèmes dans le couple
Selon Rébecca Shankland , il existe deux types de source de conflit dans le couple:
- les sources permanentes (différences de valeurs, de croyances…)
- les sources solubles (problèmes d’horaires de travail, de coucher, de répartition des tâches…).
Il convient donc d’adapter les stratégies de résolution de problèmes selon le type de conflit. Les psychologues spécialistes de la relation du couple ont constaté que la plupart des difficultés durables au sein des couples ne portent pas sur des problèmes solubles, mais sur des blocages en lien avec des convictions ou des valeurs ; par exemple, l’un des partenaires vote à droite et l’autre à gauche.
Il ne s’agit pas d’un conflit à proprement parler, mais d’une différence qui peut être comprise et acceptée, mais pas modifiée. Si les partenaires ne peuvent s’écouter et respecter les convictions de l’autre, alors on aboutit à un blocage au sein du couple où chacun essaie de convaincre l’autre de sa propre position, ou encore, cesse de dialoguer au sujet des questions sensibles, alors qu’elles représentent une dimension importante pour le partenaire.
Généralement, l’un des partenaires tente d’enfouir ses convictions pour préserver le couple. Cependant, à terme cette stratégie engendre un sentiment d’insatisfaction par rapport à la vie.
Les couples dits « heureux » sont ceux qui parviennent à maintenir le dialogue malgré les différences. Cela se fait avec d’autant plus de facilité qu’il existe des temps de discussion possibles. En effet, dans les familles où chacun regarde sa propre télévision, où celle-ci est allumée pendant le repas, ou encore lorsque les horaires de travail ne permettent pas aux partenaires de manger ensemble, il est plus compliqué d’exprimer ses besoins, ses désirs, ses projets.
Pour aller plus loin : Désamorcer les conflits et enrayer la spirale de la violence verbale en identifiant les besoins non satisfaits derrière un reproche ou un jugement que nous recevons (grâce à la Communication Non Violente)
3. La réaction enthousiaste et active à une annonce positive
Lorsqu’une personne apprend une nouvelle positive pour le conjoint ou la conjointe (par exemple un nouveau poste ou une promotion), elle peut réagir de façon active (s’impliquer dans la joie ressentie par le conjoint : “Oh, je suis très content.e de cette nouvelle, raconte !”) ou passive (considérer que cela ne la concerne pas directement : “Ah, tant mieux pour toi”).
Plus encore que le soutien dans les épreuves douloureuses, c’est la présence et l’attention aux nouvelles positives de l’autre qui détermine la qualité de la relation.
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Source : La psychologie positive – 2e éd. (Psychologie sociale) de Rébecca Shankland (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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