Bon j’exagère un peu, mais j’avoue que sur le coup, la lecture du livre La discipline positive m’a aidée à gérer une crise en devenir :-).

L’histoire de la culotte et de la discipline positive

Hier matin, ma fille ne voulait donc pas mettre sa culotte. Or je sais qu’elle en est capable car c’est elle qui s’habille d’habitude. Même quand je lui disais qu’elle sait le faire toute seule, elle insistait pour ne pas l’enfiler en pleurnichant : “Non, c’est toi qui la mets !”

 

Comme je suis en plein dans la lecture de La discipline positive, je me suis dit : “C’est l’occasion ou jamais de tester, on verra bien !”. J’avais dans l’idée de ne pas me fâcher ni de céder tout en évitant un bras de fer trop long qui nous aurait mises en retard.

l'histoire de la culotte et de la discipline positive

Les objectifs mirages 

J’ai donc essayé de lui poser des questions pour trouver le besoin caché qu’elle exprimait derrière ce comportement inapproprié (je reprends le vocabulaire du livre ici).

Jane Nelsen parle d'”objectifs mirages” correspondant aux attentes et aux besoins cachés des enfants :

1. accaparer l’attention (obtenir une attention exclusivement centrée sur lui)

2. prendre le pouvoir (être en position de force par-rapport au parent)

3. prendre une revanche (rendre la pareille en termes de souffrance)

4. confirmer sa croyance d’incapacité (se désengager, devenir passif, laisser le parent faire)

L’auteur conseille d’être sensibles au véritable message de l’enfant (son besoin de trouver sa place dans la famille ou dans tout autre groupe & celui de se sentir important et aimé) plutôt que de réagir au comportement inapproprié.

Les questions d’exploration

J’ai donc demandé à ma fille si elle savait pourquoi elle se comportait ainsi : “Pourquoi tu refuses de mettre ta culotte et me demande de le faire alors que c’est toi qui le fais d’habitude ?”

Bien sûr, elle m’a répondu :”Je ne sais pas”.

Heureusement, Jane Nelsen a la solution :-). J’ai alors utilisé les questions d’exploration :

  • “Est-ce que c’est pour attirer mon attention ? “

  • “Est-ce que c’est pour me montrer que tu peux agir comme tu le souhaites ? “

  • “Est-ce que c’est pour te venger de la peine que je t’ai causée ? “

  • “Est-ce que c’est parce que tu sens que tu ne vas pas y arriver et que ce n’est même pas la peine d’essayer ? “

Si l’enfant répond oui (ou non avec un sourire qui veut dire oui), il n’est plus nécessaire d’explorer les autres objectifs restants.

Quand enfants et parents prennent conscience de l’objectif mirage,  une discussion peut alors compléter cet échange sur le principe des 4 étapes pour gagner la coopération des enfants (exprimer de la compréhension, montrer de l’empathie via des souvenirs personnels, partager les ressentis et les craintes d’adulte, inviter l’enfant à trouver lui-même une solution).

Le détournement d’attention

Pour ma part, ces questions d’exploration n’ont pas fonctionné ! J’ai donc changé de stratégie et opté pour le détournement d’attention. Je pense que cette stratégie-là a ensuite fonctionné car ma fille avait compris que j’étais prête à écouter son monde intérieur du fait des questions précédentes.

Je lui ai donc proposé :”Si on jouait à cacher la culotte ? ”

Et là, miracle (ou presque !) car elle me répond : “Oui mais il faut bien que je mette une culotte pour jouer. Je sais pas dans quel sens la mettre, il y a pas d’étiquette derrière ! Montre moi maman.”

C’était donc ça :

cette culotte avait une étiquette sur le côté et pas derrière comme d’habitude donc ma fille n’avait plus ses repères pour l’enfiler dans le bon sens! 

Quel soulagement d’avoir su gérer cette situation à fort potentiel sismique en toute bienveillance sans cri, sans pleurs, ni jeu de pouvoir ou chantage ! La discipline positive, c’est magique (ou presque !).