Pourquoi encourager le dessin d’enfant ?
Offrons à nos enfants le maximum d’expériences qui font appel à leurs cinq sens et à leur motricité. Elles contribueront au développement de leurs capacités sensorielles, motrices mais aussi affectives et relationnelles.
Les enfants ont besoin d’agir, de bouger, de jouer et sont curieux de nouvelles expériences. Capitalisons sur leurs inclinaisons naturelles pour les inciter à sentir, ressentir, imaginer, créer et s’exprimer.
Le dessin et le coloriage sont d’excellents moyens d’expression et de représentation. Vous pouvez très bien laisser votre enfant dessiner ou colorier librement, lui demander de dessiner pour une occasion particulière ou encore de colorier sur un cahier de coloriage ou un mandala. Le tout est de varier les activités, de trouver un équilibre et de lui proposer tantôt l’une, tantôt l’autre.
Le besoin d’expression par le dessin et la représentation du réel a existé avant l’invention de l’écriture. Les grottes de Lascaux et de Chauvet (qui vient d’être inscrite comme bien culturel sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco) en sont le meilleur exemple.
Comment guider le dessin d’enfant ?
Il s’agit de ne pas trop guider l’enfant, de ne pas brider sa créativité en proposant des modèles, des thèmes ou des formes mais plutôt de demander à l’enfant :
- ce qu’il a envie de dessiner en insistant sur la verbalisation de la “première idée”,
- s’il va faire un petit, un moyen ou un gros dessin. Il sera pertinent de l’inciter à dessiner un petit ou un moyen objet afin de laisser de la place sur la feuille pour enrichir le dessin de base,
- d’énumérer les idées présentes dans le dessin. Vous les noterez alors derrière la feuille ou sur une feuille/ un post it à part en les numérotant (par exemple, une maison, un arbre, un oiseau, le soleil, une fleur…). L’intérêt est d’encourager l’enfant à dépasser le nombre d’idées à chaque dessin.
Pour qu’un enfant puisse dessiner librement, il est nécessaire qu’il est au préalable des représentations mentales du réel en tête. Il est alors important de l’aider à construire un inventaire, un répertoire mental dans lequel il pourra piocher pour nourrir et développer son imagination. Cela passe par la lecture de livres, par des promenades en plein air, par le fait d’être attentif aux détails de la nature, par la manipulation d’objets, par les sorties culturelles.
Si un enfant a du mal à commencer un dessin, vous pourrez l’aider à faire la liste des attributs d’un objet ou d’un personnage. Par exemple, si l’enfant annonce qu’il veut dessiner un oiseau, vous pourrez faire l’inventaire de ce qui le caractérise (un corps, des plumes, des ailes, des pattes, un bec…). Commencez à énumérer puis laissez votre enfant compléter.
Comment regarder un dessin d’enfant ?
Enfin, évitez de dire “C’est bien !” ou “C’est beau !” car l’enfant estime que son dessin est fini dans ce cas. Incitez le plutôt à pousser ses idées plus loin, dites “Il reste de la place sur la feuille, qu’est-ce qu’on pourrait ajouter ?”.
Pensez toujours à demander à votre enfant ce qu’il dessine, dites lui à quoi cela vous fait penser. Échangez avec lui sur son dessin, sur les formes, les couleurs. Nous seulement il sera fier que vous montriez un véritable intérêt pour son dessin (et pas seulement un « c’est beau ! » vite dit, vite oublié) mais vous contribuerez aussi à développer son vocabulaire, à l’inciter à s’exprimer à l’oral et à commencer à expliquer, voire à argumenter.
Et vous, quels sont les thèmes préférés de vos enfants pour dessiner ? Où exposez-vous leurs dessins ?
Pour en savoir plus sur l’importance du dessin spontané chez l’enfant, vous pouvez parcourir ce document Dessins d’enfants du Dr Bernard Perbet, psychologue.
