40 phrases à dire aux enfants pour développer leur responsabilité individuelle (disputes, non respect des règles, relations conflictuelles)
L’objectif de ces questions est d’inviter les enfants à faire preuve de responsabilité individuelle et à évaluer leurs erreurs, c’est-à dire à acquérir les bases de l’auto-discipline. Ces questions ouvrent des possibilités de conversations entre adultes et enfants au cours desquelles les jeunes sont encouragés à cultiver des compétences émotionnelles et relationnelles qu’ils seront capables de mobiliser à nouveau confrontés à d’autres problèmes. Il s’agit de responsabiliser les jeunes pour qu’ils respectent autant le cadre (les règles de la vie collective, le matériel) que les personnes (adultes et autres enfants). Cela passe par un questionnement neutre, sans chercher à prodiguer des leçons de morale. Cette neutralité permet aux enfants de prendre conscience de la manière dont certains de leurs comportements sont inappropriés et de ce dont ils ont besoin pour progresser et développer des compétences émotionnelles et relationnelles.
Ces phrases et questions sont à prendre comme des exemples : ce n’est pas ce qu’il « faut » dire, mais elles constituent simplement des propositions à adapter à chaque situation spécifique. Elles peuvent convenir aux enfants à partir de 6 ans.
Conflits entre enfants, chamailleries, disputes comme opportunité de développer la responsabilité individuelle des enfants
- Je vois que tu (es en colère/ as des difficultés avec cet exercice/ commences à perdre patience/ as peur…)
- Qu’est-ce qui se passe ?/ Qu’est-ce qui s’est passé ? Explique moi. Je t’écoute, on a le temps.
- Tu as cru que… c’est bien ça ?
- Qu’est-ce que tu ressens ?/ Qu’est-ce que tu as ressenti ?
- Tu veux dire que c’est ça qui… ?
- Qu’est-ce qui te pose le plus problème ?
- En quoi ça te met en difficulté ?
- Que voulais-tu ?/ Qu’est-ce que tu cherchais à faire ou à obtenir ?
- Qu’est-ce que tu aimerais qui change ?
- Quelle est ta demande ?
- Peux-tu résumer en une phrase ce que tu veux qui commence par “Je voudrais….” ?
- Qu’est-ce que tu peux trouver comme solution ?
- Quelles sont les différentes solutions ? En existe-t-il d’autres ?
- Qu’est-ce que tu décides de faire finalement ? Quelle solution retiens-tu ?
- De quoi as-tu besoin pour la mettre en oeuvre ?
- Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider ?
- Par quoi vas-tu commencer ?
- Est-ce que tu peux reformuler ta décision de façon claire ?
- Voilà ce qu’on a convenu : “…” Est-ce qu’on est d’accord sur ça ?
- Je suis convaincue que tu peux y arriver. Et toi, qu’en penses-tu ?
- Les enfants, j’ai remarqué que vous vous êtes disputés tout à l’heure et maintenant, vous arrivez à jouer ensemble. Qu’est-ce qui vous a aidés à stopper votre dispute ?
- Si ton meilleur ami s’était trouvé dans la même situation que toi, quel conseil lui aurais-tu donné pour la gérer ?
- Tu as l’air de te sentir beaucoup mieux qu’il y a quelques heures. Comment as-tu été capable de surmonter ta frustration ?
Respect des règles
- Pour les règles de la classe/ de la famille, on a décidé que… / Ici (à la piscine, à la médiathèque, au restaurant…), la règle, c’est…
- Peux-tu me rappeler la règle/ la consigne ?
- Qu’est-ce qu’il te manque pour la respecter ?
- Qu’est-ce que (comportement inapproprié) t’apporte ?
- Comment vas-tu faire pour respecter la règle/ la consigne à l’avenir ?
- As-tu besoin de mon aide pour… ?
- Comment sauras-tu que c’est efficace ?
- Quels seraient les obstacles ? Comment vas-tu les dépasser ?
- Te rappelles-tu ce dont nous avions convenu ?
Encouragements pour soutenir les efforts et remarquer les progrès
- Maintenant, tu oses poser des questions ou demander de l’aide. C’est une preuve de courage et je sais que cela te demande beaucoup. C’est une étape passée !
- Tu as fait de ton mieux, c’est le plus important.
- J’ai vu que tu y es arrivé tout seul. Est-ce que tu es fier de toi ?
- Merci pour ton aide. C’est ce qu’on appelle de l’implication.
- Tu peux apprendre à faire autrement avec le temps. J’ai confiance en toi.
- Tu as voulu reprendre le ballon. J’ai vu que tu as eu envie de le reprendre de force et, à la place, tu as demandé. Bien joué !
- Je vois des progrès dans… Tu maîtrises de mieux en mieux tes accès de colère.
- Ça y est, tu y arrives. Quelle joie !
Ce type de phrases et de questions ne fonctionne bien que si les enfants se sentent en confiance avec l’adulte qui les pose et n’appréhendent pas une punition. Un ton de voix méprisant ou une expression péjorative de la part des adultes ne constituent pas un terreau fertile pour qu’ils réfléchissent à leurs actions et construisent des compétences émotionnelles et relationnelles saines.
Les jeunes doivent être sûrs que nous ne leur ferons pas de leçon de morale s’ils reconnaissent une faute ou s’ils expriment des regrets. Ces phrases s’adaptent au vécu unique de chaque jeune et portent son attention sur ce qui a bien marché pour lui jusqu’à présent et non en s’appesantissant sur les problèmes. Les enfants sont vus comme faisant partie de la solution, plutôt que comme étant le problème.
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Inspiration :
Cerveau et émotions à l’adolescence de Ellen Bales (éditions ellipses)
Les mille et une compétences en chaque enfant : Prévenir et résoudre les difficultés sociales et émotionnelles à l’aide des découvertes en neurosciences de Marie-Nathalie Beaudoin (éditions L’Harmattan)