Mettons les bébés au sol !
Lien entre mouvements au sol et renforcement des muscles du cou
On ne le répétera jamais assez, le bébé construit ses références visuelles et spatiales en changeant de position, en bougeant, en se déplaçant autour des objets et des meubles, en manipulant une variété d’objets. Un bébé ne doit pas rester assis dans un siège rigide pendant des heures. – Isabelle Babington (ergothérapeute spécialisée en intégration neurosensorielle)
Dans son livre L’enfant extra-ordinaire, Isabelle Babington rappelle de mettre les bébés au sol dès que possible, sur un tapis d’éveil ou une couverture, et sur le ventre de préférence car cette position renforce, entre autres, les muscles extenseurs de la tête et du cou, et la stabilité de la tête est nécessaire à la stabilité des yeux.
Un enfant qui n’a pas passé assez de temps à plat ventre risque d’avoir des muscles du cou trop faibles, ne permettant pas un maintien de la tête assez stable pour un regard stable sur des temps longs.
Elle écrit que la recommandation d’éviter la position ventrale ne concerne que les périodes de sommeil et celles pendant lesquelles le bébé n’est pas sous surveillance des adultes.
Lien entre mouvements au sol et motricité oculaire
La motricité oculaire est tout ce qui concerne les mouvements des yeux, en commençant par la stabilité du regard, primordiale pour ne pas voir flou et/ ou fixer un objet; les saccades qui sont les changements de direction du regard lorsque l’oeil se déplace rapidement d’un point à l’autre; les poursuites oculaires qui permettent de suivre du regard un objet; la convergence qui permet de suivre un objet qui se rapproche de nous.
La motricité oculaire dépend de la stabilité du regard et cette stabilité dépend elle-même de la musculature du cou qui aide à maintenir la tête stable.
Or, comme expliqué plus haut, la musculature du cou dépend du temps passé par un bébé en position ventrale et comment il a développé son endurance à relever la tête pour regarder devant lui.
C’est dans ses mouvements au sol puis debout que le jeune enfant renforce sa motricité oculaire. En effet, les poursuites visuelles qui permettent de suivre du regard de façon fluide vont dépendre de la synchronie entre le système visuel, le système vestibulaire et le système proprioceptif.
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Source : L’enfant extra-ordinaire: Comprendre et accompagner les troubles des apprentissages et du comportement chez l’enfant de Isabelle Babington (éditions Eyrolles)
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