J-6 avant la sortie de mon premier essai : La co-éducation émotionnelle, s’élever en même temps qu’on élève les enfants
Je suis heureuse de vous annoncer la sortie de mon premier essai aux éditions Hatier. Il s’appelle “La co-éducation émotionnelle, s’élever en même temps qu’on élève les enfants“. J’ai choisi de développer cette idée parce que, après des années de lecture de nombreuses références qui touchent à l’éducation positive, je me suis rendue compte que parler d’éducation n’a de sens que si on parle de co-éducation. Les parents s’élèvent en même temps qu’ils élèvent leurs enfants.
J’ai conçu ce livre de manière à prendre soin à la fois des enfants et de parents. Je dédie cet essai à tous les auteurs qui m’ont inspirée : Catherine Dumonteil-Kremer, Muriel Salmona, Marshall Rosenberg, Jesper Juul, Isabelle Filliozat, Maria Montessori (entre autres). Je me considère comme une passeuse qui ne fait que mettre en lien la pensée de penseurs qui m’ont précédée.
Je pars du principe que les conseils de “choses à faire” ou “phrases à dire” de la parentalité positive tombent à plat quand on cherche à faire autrement avant de raisonner autrement en matière d’éducation. La co-éducation émotionnelle, c’est apprendre à raisonner en termes de :
1. Vraie nature des émotions
2. Besoins humains fondamentaux
3. Attachement
4. Empathie
5. Auto-empathie
6. Histoire personnelle
7. Stades de développement (moteur, émotionnel et cognitif)
8. Aménagement de l’environnement
9. Enseignement de compétences
10. Droit à l’erreur
La co-éducation émotionnelle n’est pas un ensemble de stratégies pour se faire obéir, pour avoir le calme ou encore pour dresser des enfants dociles. La co-éducation émotionnelle n’est pas non plus un ensemble de commandements pour devenir un parent toujours d’humeur égale, équanime. Je n’utilise jamais le mot “zen” car personne n’attend des parents qu’ils deviennent des moines bouddhistes. La co-éducation émotionnelle va bien au delà de la simple compréhension des émotions et de la recherche de l’équilibre émotionnel (des enfants ou des parents).
La co-éducation émotionnelle est un chemin de reconnexion à soi qui s’inscrit dans un temps long, qui n’a pas de fin mais qui prend appui sur du vivant, sur du mouvant, qui se nourrit de chaque interaction et de chaque expérience. C’est l’apprentissage de toute une vie que de se reconnecter à soi et de se défaire de mécanismes inconscients et automatiques. Malheureusement, nous vivons dans une société qui a du mal à supporter le fait que les apprentissages prennent du temps. C’est la raison pour laquelle j’associe la co-éducation émotionnelle non seulement à la bientraitance mais également à l’éducation lente. Une phrase de Thomas d’Ansembourg me guide dans cette voie : « Comment voulez-vous être en paix avec les autres si vous n’avez pas le temps ? Le premier enjeu de la non violence est de pacifier le rapport au temps. »
Je tiens également à préciser que la co-éducation émotionnelle ne revient pas à considérer que tous les problèmes des enfants ont forcément une cause émotionnelle.
Je vous propose un sommaire détaillé de cet essai :
- 1.Comprendre la vraie nature des émotions : il n’y a ni émotion positive ni émotion négative, seulement des messages à accueillir et à décoder
- Les émotions primaires, des messages au service de la vie
- Les cinq dimensions des émotions
- Les émotions sont contagieuses
- Les fonctions de chaque émotion (colère, peur, tristesse, joie, dégoût, surprise, honte)
- Différencier les émotions primaires et le stress à l’origine des crises
- Le vocabulaire des émotions
- Focus sur la colère des enfants: pourquoi tant de malentendus sur cette émotion ?
- Être un parent émotionnellement alphabétisé, est-ce ne jamais se mettre en colère ?
- Apprivoiser nos propres émotions face à celles de nos enfants
- 2.Les émotions sont toujours en lien avec des besoins et des motivations positives
- Apprendre à raisonner en termes de besoins, un premier pas vers la non violence
- La liste des besoins humains fondamentaux
- Différencier désirs et besoins
- Le besoin de contact physique et de proximité émotionnelle, souvent négligé dans nos sociétés « séparatistes »
- Les besoins d’exploration et d’autonomie
- Tous les comportements ont une motivation positive : à nous de mettre le décodeur
- 3.Les humains ont un besoin vital d’attachement.
- Comprendre la théorie de l’attachement
- La notion de réservoir affectif : que se passe-t-il quand il est vide ?
- Ce qui compte est ce que les enfants ressentent (pas ce que les parents pensent donner)
- Et notre réservoir à nous, qui le remplira ?
- 4.L’empathie est un super pouvoir que nous possédons tous.
- Ce qu’est l’empathie
- Les mots qui entravent l’empathie
- Pratiquer l’écoute empathique
- Les solutions et la redirection des comportements doivent intervenir après la connexion émotionnelle
- Quand c’est difficile pour les parents de faire preuve d’empathie
- 5.Cultiver l’amour de soi et l’auto-empathie quand on n’a plus les moyens d’écouter.
- L’auto-empathie, un processus qui peut s’apprendre à l’âge adulte
- L’amour de soi, c’est faire preuve de douceur envers soi-même
- Notre petite voix critique interne : décoder ses vrais messages
- 3 ennemis des parents : fatigue, isolement et stress. Que faire quand on n’en peut plus ?
- 6.Impossible (ou presque) d’adopter une éducation bientraitante et émotionnellement alphabétisée sans travail sur l’histoire personnelle
- Comprendre la mémoire traumatique
- Briser le cercle de la violence éducative ordinaire
- Un travail sur soi douloureux mais nécessaire
- Un journal émotionnel pour identifier les activateurs de mémoire traumatique
- Les émotions parasites à l’âge adulte
- 7. Connaître les stades de développement des enfants pour adapter nos attentes
- Les enfants ont une tendance naturelle à coopérer et cherchent à faire au mieux
- Le développement moteur
- Le développement cognitif
- Le développement émotionnel
- 8. Aménager un environnement adapté aux besoins des enfants
- L’ambiance selon Maria Montessori
- Porter attention aux surcharges sensorielles peut aider à prévenir et réduire l’intensité des crises émotionnelles des enfants
- Repenser le temps (l’éducation lente) : je ne m’appelle pas « dépêche toi ! »
- Le trouble du déficit de nature et ses conséquences
- L’importance des rituels de connexion émotionnelle
- 9. Éduquer est synonyme d’accompagner et enseigner (et non pas de contrôler)
- La co-éducation émotionnelle rend obsolètes les notions de punitions/ récompenses
- Les méfaits des punitions : elles sont inefficaces et nocives
- Quand les réparations remplacent les punitions
- Les méfaits des récompenses : elles dégradent la tendance naturelle à coopérer des enfants
- Les méfaits de l’isolement forcé (le « coin ») : l’exclusion est l’une des pires punitions pour un être humain
- Trouver des solutions, un apprentissage plus efficace que la répression
- La parentalité ludique, pour bâtir des ponts plutôt que dresser des murs entre parents et enfants
- Quand les enfants se montrent irrespectueux
- Les adultes portent la responsabilité de la qualité de la relation
- 10. Nous avons le droit à l’erreur
- Oui, c’est difficile d’être bientraitant
- Les crises et « caprices » ne sont pas synonymes d’échec
- Savoir accueillir notre propre colère sans basculer dans la violence
- Transformer notre culpabilité en terreau fertile pour le changement
- Oser s’excuser n’est pas chose aisée mais est essentiel pour des relations bientraitantes
- S’engager auprès des enfants à ne plus utiliser la violence
Cet ouvrage est assez dense et théorique et l’éditeur a fait un formidable travail de mise en page pour rendre le contenu accessible et agréable à lire. Les tableaux, illustrations, titres en couleurs rendent la lecture fluide et mettent en valeur les points clés.
Vous ne trouverez pas dans cet ouvrage des réponses uniques ou des conseils de parentalité à proprement parler mais des pistes de réflexion pour se rendre la vie plus belle en famille. Si conseils il y a, ce ne sont pas des injonctions, seulement des propositions, de la matière à réflexion et des invitations (à tester… ou pas). J’ai vraiment au à cœur de partager avec le plus grand nombre tout ce que l’éducation a pu m’apporter tant sur un plan personnel que professionnel : une meilleure compréhension de moi-même et des autres, une relation respectueuse avec ma fille empreinte de joie (même si ni elle ni moi ne sommes “zen”), un réalignement de ma vie, des relations humaines nourrissantes, une contribution à mon niveau à une société moins violente. J’éprouve une profonde gratitude d’avoir croisé le chemin d’auteurs comme Alice Miller, Alfie Kohn ou encore Thomas Gordon. Chers lecteurs, ce livre, c’est également un peu le vôtre car je me nourris tous les jours de vos commentaires, questions et critiques.
Il sera disponible en librairie ou sur les sites de e-commerce dès le 26 août 2020. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cet essai sur la co-éducation émotionnelle que moi à l’écrire.