Mettre le décodeur face aux comportements des enfants que nous estimons inappropriés et chercher “sa” vérité

Il y a toujours une “bonne” raison qui motive le comportement des enfants (et des adultes). “Bonne” est ici à entendre dans le sens où cela fait du sens pour l’enfant d’agir ainsi car :

  • il est guidé par des besoins, ses instincts d’attachement,
  • son comportement dépend de son stade de développement émotionnel, cognitif et moteur,
  • la manière dont est aménagé l’environnement dans lequel il évolue influence ses comportements.

Nous pouvons nous attacher à mettre le décodeur face aux comportements des enfants que nous estimons inappropriés et raisonner en termes d’émotions, de besoins, d’attachement, de développement, ou encore d’environnement pour trouver cette bonne raison. Peut-être qu’un enfant qui pleure parce qu’il voulait le verre rouge plutôt que le rose ne sait tout simplement pas contrôler ses émotions fortes, peut-être qu’il a simplement besoin d’attention et de relation, peut-être encore qu’il manifeste son désir d’autonomie…

Un comportement est simplement un symptôme et, en tant que parents, nous pouvons aller à la cause du comportement plutôt que nous contenter de traiter le symptôme (en punissant par exemple). C’est ce que je vous propose à travers mon ouvrage “La co-éducation émotionnelle : s’élever en même temps qu’on élève les enfants” (paru le 26/08 aux éditions Hatier).

Ce serait évidemment plus simple si les enfants pouvaient verbaliser avec exactitude ce qui les motive (mais les adultes en sont-ils eux-mêmes capables ?). Cela nous faciliterait la vie si un enfant, au lieu de nous tourner autour et de nous couper la parole quand nous sommes au téléphone, nous disait : “Je voudrais bien passer du temps tout seul avec toi et je m’ennuie de toi. Viens jouer avec moi un moment et ça ira mieux après“. Les enfants qui cherchent l’attention cherchent en fait de la relation et, s’ils ne reçoivent pas l’attention chaleureuse et positive, ils se contenteront d’attention “négative” (un parent qui se fâche est plus en relation qu’un parent qui ignore l’enfant).

Nous pouvons en tant que parent devenir en quelque sorte des détectives face aux comportements de nos enfants qui nous dérangent :

  • qu’est-ce que mon enfant essaie de dire à travers son comportement ?
  • s’il avait des compétences verbales parfaites et une bonne maîtrise de ses émotions, quels mots m’adresserait-il ?

Garder cette idée en tête permet, d’une part, de rester calme face aux comportements qui pourraient nous agacer et, d’autre part, d’anticiper pour éviter l’escalade émotionnelle (qui fait parfois passer de la colère à la violence). Par exemple, si nous savons que nous avons besoin de temps sans interruption pour un coup de fil important, il est possible de prévenir les enfants avant à hauteur de leur compréhension et de satisfaire leurs besoins en amont : “Les enfants, dans 15 minutes, je vais recevoir un coup de fil important et j’aurais besoin de calme sans être interrompu. Avant ça, j’adorerais qu’on joue un jeu tous ensemble“. Il est également possible de jouer la scène en mime en faisant sembler d’être au téléphone et en demandant aux enfants de jouer aux enfants les plus calmes de l’univers ou bien de mettre un minuteur pour désigner le temps nécessaire au coup de fil important.

Il est également possible de prévoir un signal non dérangeant qui permet aux enfants de signaler au parent en ligne qu’ils ont besoin de quelque chose (par exemple, faire une croix sur un bout de papier, poser la main sur l’épaule en silence et le parent fait un clin d’œil en retour pour signifier qu’il a pris en compte la demande et la traitera quand il aura raccroché).

Pour créer une ambiance familiale globalement coopérative, verbaliser le plaisir pris à passer du temps ensemble et à jouer est toujours utile : “J’aime tant jouer avec vous. On pourra jouer encore un moment après manger.”

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Pour aller plus loin, la lecture de mon livre vous donnera des pistes pour raisonner autrement face aux comportements des enfants (avant de chercher à plaquer des astuces et conseils au risque de constater que “l’éducation positive, ça ne marche pas”).

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