11 jeux de vocabulaire
Le jeu de l’étiquetage
Le Dr Dodson préconise le jeu de l’étiquetage dès 12 mois. Le principe est très simple ! Il s’agit de montrer et de nommer à l’enfant ce qui l’entoure en situation et en utilisant un seul mot à la fois. Par exemple, au moment du bain, vous pouvez mettre la main dans l’eau et l’éclabousser un peu en disant “l’eau”. Quand vous donnez une cuillère de compote au goûter, vous direz alors “compote”. Idem sur la route en doublant un camion : “camion”. Autour de 12 mois, l’enfant sera passif : il enregistrera intérieurement ce que vous lui direz.
Les mots de la même famille
Alain Bentolila propose un petit jeu de vocabulaire autour des mots de la même famille.
Pour les plus jeunes, vous pourrez procéder par associations. Ainsi, si votre enfant vous demande ce qu’est une nageoire, demandez-lui s’il n’entend pas un mot connu à l’intérieur du mot nageoire. S’il répond nage, alors vous pourrez lui dire que la nageoire est la partie du corps du poisson qui sert à nager. Nageoire, nager et nage sont donc trois mots de la même famille : ils sont formés à partir de la même racine et ont un sens commun. A force de procéder de cette manière, votre enfant développera une stratégie pour comprendre les mots nouveaux à partir de mots connus… et développera à la fois son autonomie et sa connaissance du monde !
Pour les plus grands, vous pouvez chercher ensemble des mots de la même famille des plus simples aux plus complexes. Chacun doit trouver un mot et celui qui sèche a perdu et doit lancer une nouvelle idée. Par exemple : que peut-on faire avec “dent” ? Dentier, dentifrice, dentition, dentaire, dentiste, édenté…
Les catégories
Alain Bentolila insiste sur le rangement des mots que doivent opérer les enfants. Il parle de “capharnaüm lexical” si des liens ne sont pas tissés entre les mots de son vocabulaire : liens formels (la forme des mots), liens sémantiques (le sens, ce dont les mots parlent) et liens historiques.
Vous pouvez inciter votre enfant à construire et découvrir des catégories à partir de cartes représentant des objets, des animaux, des métiers, des personnes (vous pouvez par exemple réutiliser des cartes de mémory ou en fabriquer à partir de prospectus découpés ). Plusieurs activités sont envisageables, voici quelques pistes :
- commencer vous-même plusieurs catégories (par exemple, les fruits d’un côté et les légumes de l’autre) puis demander à l’enfant de placer les cartes restantes dans l’une ou l’autre (vous pourrez augmenter le nombre de catégories et de cartes en fonction de l’âge de l’enfant, y placer des intrus),
- proposer plusieurs catégories et demander à l’enfant de leur trouver un nom en fonction des similarités qu’il trouve entre les membres du groupe que vous lui proposerez,
- demander à l’enfant de trouver un intrus dans une catégorie que vous lui proposerez,
- placer plusieurs cartes devant l’enfant et lui demander de créer lui-même des catégories cohérentes,
- disposer une série de cartes devant l’enfant représentant une catégorie puis lui demander de choisir une carte parmi celles qui restent sur la table pour l’échanger contre une de la série sans en changer la cohérence.
La bataille d’oxymores
Le principe est d’associer deux mots dont les sens sont opposés pour créer une expression contradictoire. L’oxymore exprime alors ce qui est impossible et absurde.
J’ai retrouvé ce concept dans le livre Manuel de pensée géniale! Phillipe Brasseur, l’auteur, pousse le lecteur à créer des oxymores pour développer une « pensée à l’envers » comme Nicolas Copernic l’a fait à son époque.
On peut citer des oxymores célèbres utilisés dans des livres, films ou chansons :
- Cette obscure clarté qui tombe des étoiles (Corneille, Le Cid)
- Jeune vieillard (Molière, Le Malade Imaginaire)
- Douce violence (chanson de Johnny Halliday)
Si vous êtes prêts à jouer à la bataille d’oxymore, je vous invite à lire cet article !
Laoupala, un jeu de vocabulaire et de réflexion
Le but de Laoupala
Retrouvez les règles du jeu dans cet article : Un jeu de vocabulaire, de réflexion et d’observation : Laoupala
Un imagier personnel
Les imagiers sont des livres présentant des images accompagnées du mot désignant l’objet, l’animal ou la personne représenté(e), souvent regroupées par thème. Les imagiers sont très utiles pour les jeunes enfants car ils sont un support de développement du lexique et de connaissance du monde.
Attention cependant à ne pas figer une représentation d’une chose : certains enfants pourraient croire qu’une graine est forcément une graine de haricot car c’est ainsi qu’elle est représentée dans leur imagier. Or il existe des graines de courge, de lentille, de salade… Un grizzly peut aussi ne pas être reconnu comme un ours si un enfant a été seulement en contact avec des images de nounours.
Il est donc nécessaire de disposer de plusieurs imagiers ou de sélectionner des imagiers qui proposent différentes images pour un même mot.
Si vous êtes tentés par la fabrication d’un imagier personnel, vous trouverez des ressources ici.
Un abécédaire fait maison
Les abécédaires sont des répertoires de mots et d’images classés dans l’ordre alphabétique : à chaque lettre ses mots ! Ces livres sont utiles pour :
- apprendre l’ordre alphabétique,
- apprendre la graphie des lettres,
- apprendre le son associé aux lettres,
- donner l’occasion d’écrire à votre enfant,
- travailler l’orthographe des mots,
- activer la mémorisation de mots,
- faciliter la compréhension du sens du mot grâce à l’illustration.
Si vous cherchez des idées pour vous inspirer, vous trouverez dans cet article des propositions pour créer votre abécédaire à la maison.
Méli mélo de mots
Nous avons trouvé un livre qui se prête tout à fait au méli mélo de mots : Axinamu. Il propose une double page coupée horizontalement en 3 parties. Les images des animaux peuvent alors être mélangées à souhait : une chèvre et un ornithorynque, ça fait un ornithochèvre, un blaireau et un lynx, ça fait un blynx !
Toutes les déclinaisons et variations sont imaginables : des noms de pays, de villes, de personnes, de métier, de fleurs…
Jouer à construire des phrases avec la même lettre
Et si vous inventiez des phrases contenant le plus possible de mots qui commencent par la même lettre ? Par exemple, une phrase avec la lettre F pourrait donner : Fanny filme une farandole de fraises folles et fatiguées.
Vous pourrez vous appuyer sur ce livre et cet article : Abécédaire pour jouer à construire des phrases.
Des albums jeunesse dédiés au vocabulaire
Ma fille et moi avons eu un coup de coeur pour les livres Faut pas confondre et Faut toujours pas confondre.
Cette sélection est totalement subjective je l’avoue, mais vous trouverez beaucoup d’autres livres de vocabulaire en fouillant chez votre libraire, sur Internet ou à la bibliothèque du coin.
Quoiqu’il en soit, tous les livres que vous lirez à votre enfant participeront au développement de son vocabulaire : les contes traditionnels et les albums de littérature jeunesse mais aussi les livres de recettes, les BD, même les prospectus de pub ou les notices d’explication ! Tout est permis :-).
Nommer et exprimer les émotions
Il est important que les enfants sachent reconnaître ce qui se passe à l’intérieur d’eux. Mettre un nom sur les émotions, c’est un premier pas avant de les exprimer et d’apprendre à les gérer. Cela passe par à la fois par :
- l’intérêt que le parent accorde à l’enfant en posant cette question : et toi, comment te sens-tu aujourd’hui ?,
- les outils à disposition de l’enfant pour y répondre.
Voici deux pistes que je vous propose :
1. Le tableau des humeurs. L’enfant pourra indiquer son humeur du moment de manière ouverte et ainsi engager le dialogue avec sa famille sur ce sujet. Voici celui que nous avons à la maison mais vous pouvez aussi très bien en fabriquer un avec des photos de votre enfant qui imite les différentes émotions (un bon moyen de se les approprier en plus !).
2. La météo intérieure. Dans le livre Calme et attentif comme une grenouille est proposé l’exercice de la météo intérieure : il s’agit d’exprimer son humeur à l’aide d’un baromètre.
Je sens du soleil à l’intérieur de moi quand je suis heureux/se, content(e), que tout va bien.
Je sens des nuages en moi car quelque chose m’embête, je sens de la colère qui arrive en moi.
Je sens un orage en moi car je suis en colère et tout explose à l’intérieur de mon corps et de ma tête.
Je sens de la pluie en moi car j’ai envie de pleurer.
J’en profite pour rebondir sur la question “et toi, comment te sens-tu aujourd’hui ?” pour souligner l’importance de solliciter régulièrement l’avis de l’enfant :
- et toi, tu en penses quoi ?
- es-tu d’accord ?
- quel est ton avis ?
- que vois-tu ?