La théorie de l’attachement : l’attachement est un instinct humain
La théorie de l’attachement est une théorie des besoins émotionnels des bébés. Quand la figure d’attachement répond aux besoins émotionnels de l’enfant, ce dernier se sent mieux et peut se calmer. Dans la théorie de l’attachement, les caprices et le “cinéma” n’existent pas.
La théorie de l’attachement : utile pour comprendre les réactions émotionnelles des bébés
Selon la théorie de l’attachement, dès le début de sa vie et au long de celle-ci, toutes les situations de détresse dans le monde intérieur ou extérieur de l’enfant déclencheront des comportements d’attachement. Les situations de détresse dépendent de l’environnement ou des sensations de l’enfant (par exemple, une dent qui perce).
Ainsi, la théorie de l’attachement est d’abord une théorie spatiale et physique. Au fur et à mesure du développement de l’enfant, il pourra se contenter d’accessibilité, de disponibilité et d’évocation de sa figure d’attachement.
C’est l’enfant qui s’attache : il cherche la sécurité, la compréhension et le contact auprès de ses figures d’attachement. C’est la figure d’attachement qui comprend, prend soin et protège.
Les fonctions vitales de l’attachement selon la théorie de l’attachement
La théorie de l’attachement repose sur le fait que l’attachement a des fonctions vitales pour l’enfant :
- contribue à la survie de l’individu (rester proche de ses figures d’attachement assure sa sécurité)
- favorise la régulation psycho-physiologique des enfants (un enfant en proximité de sa maman a une régulation de son stress de meilleure qualité)
- est le socle du développement de la mentalisation (la réponse de caregiving au besoin d’attachement est le meilleur mode d’emploi des relations sociales et de l’empathie)
- constitue un tremplin pour affronter les difficultés et les crises
La construction des figures d’attachement
D’après la théorie de l’attachement, la figure d’attachement principale est celle qui s’est occupée le plus souvent et le plus durablement de l’enfant pendant les premiers mois de la vie de l’enfant. Il est important de savoir que cette hiérarchisation des figures d’attachement a une nécessité vitale et instinctive. Dans la nature, l’enfant avait intérêt à ne pas réfléchir afin de choisir vers quelles figures se tourner mais plutôt intérêt à filer le plus vite possible vers une figure d’attachement préférentielle pour assurer ses chances de survie.
Le fait que les bébés se tournent plus vers la mère que vers le père n’a rien à voir avec l’amour mais avec la construction du lien d’attachement.
Selon Nicole Guédeney, plusieurs conditions sont nécessaires pour que l’enfant construise des figures d’attachement en lesquelles il a confiance et avec lesquelles il se sente en sécurité :
- répétition des conditions d’attachement de la part des figures d’attachement (réponses par du contact physique et de la compréhension aux appels de l’enfant),
- la continuité des personnes dans les soins apportés à l’enfant,
- la prévisibilité et la cohérence des réactions des personnes qui s’occupent de l’enfant,
- des séparations limitées en fonction de l’âge de l’enfant.
La théorie de l’attachement reconnaît 4 types d’attachement
1. Attachement secure
Les enfants dont l’attachement à la mère est évalué sécure à 12 mois se montrent plus actifs et plus enthousiastes dans leurs activités d’exploration, s’avérant aussi particulièrement disposés à jouer avec les psychologues expérimentateurs. Les enfants ont été jugés comme tels à 12 mois car ils jouent avec plaisir et explorent l’environnement avant la séparation, ils manifestent le manque de leur mère en pleurant et appelant, ils recherchent activement sa proximité à son retour avec un désir d’être pris dans les bras et, finalement, retournent tranquillement à leurs jeux une fois rassurés.
2. Attachement évitant
Les enfants évalués évitants à 12 mois se remarquent dans la situation étrange par leur apparente indifférence à l’absence de leur figure d’attachement puis à son retour, continuant à jouer et explorer comme avant la séparation, même quand ils sont laissés seuls. Tout se passe comme si plus l’insécurité est grande (environnement et personnes inconnus), plus ces enfants adoptent une attitude nonchalante et attentive en même temps pour ne courir aucun risque de rejet de leur mère et s’assurer une proximité minimale en cas de danger extérieur.
3. Attachement ambivalent (ou anxieux)
L’attachement ambivalent/anxieux s’illustre par un fonctionnement quasi exclusif sur un mode émotionnel chez l’enfant, là encore engendré par des réactions parentales qui peuvent être opposées telle que l’hypervigilance anxieuse (surprotection) ou au contraire le désintérêt ou la négligence. En l’absence de sa mère, le bébé à l’attachement ambivalent/anxieux est agité et pleure intensément. La figure d’attachement arrive rarement à le calmer à son retour.
La séduction alterne avec l’agressivité par manque de confiance en soi et manque de confiance en l’autre.
4.Attachement désorganisé
L’enfant à l’attachement insécure désorganisé/ désorienté a un comportement chaotique et instable. L’enfant perd le lien avec ses émotions et sa vie affective. Les spécialistes de l’attachement parle de “une peur sans solution”. Il n’a pas de stratégie d’attachement repérable.
Comment répondre aux besoins d’attachement des bébés pour construire un attachement secure ?
Le bébé seul ne PEUT PAS réguler ses émotions désagréables tout seul. Quand les parents et autres figures d’attachement répondent par une attitude de caregiving à l’enfant qui exprime un besoin d’attachement, ils envoient des messages à l’enfant :
- Tu n’es pas seul
- Je comprends ce que tu ressens même si je ne le ressens pas à ce moment-là
- Je vais t’aider à trouver une solution
Il en résulte que l’enfant retrouve le calme car son besoin d’attachement est comblé.
Le bébé a besoin des adultes pour réguler sa tristesse, sa peur, sa colère. Cette régulation est liée à l’interaction avec ses figures d’attachement. Quand le besoin d’attachement est activé chez le bébé, celui-ci ne peut pas l’éteindre tout seul. – Nicole Guédeney
Selon la théorie de l’attachement, l’attachement insecure n’est cependant pas prédictif d’un trouble du comportement, mais constitue un facteur de risque parmi d’autres (comme son tempérament ou d’autres problèmes dans la famille).
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