Repenser la colère parentale
Il est rare que la colère des parents contre les enfants soit justifiée. Comment repenser la colère parentale pour éviter les violences éducatives ?
L’effet cocotte minute
Nos explosions de colère contre les enfants sont souvent le fruit d’autres frustrations non exprimées auparavant et qui finissent par se déverser sur les enfants (d’autant plus facilement qu’ils sont faibles et dépendants). Par ailleurs, la colère des parents peut être en lien avec l’histoire personnelle car c’est une émotion apprise (réagir avec colère plutôt qu’avec empathie à la souffrance et à la vulnérabilité) et la colère peut être déclenchée dans le cadre de la réactivation d’un traumatisme psychologique.
La colère parentale, toujours une deuxième émotion ?
La colère est souvent une “deuxième” émotion dans le sens où elle cache de la peur (exemple : je crie sur mon enfant parce qu’il a traversé la route sans regarder) ou de la honte (exemple : j’ai honte du jugement des autres parents quand mon enfant dit un gros mot).
L’influence des idées reçues
Nous avons l’impression que notre enfant nous manipule ou nous cherche, qu’il veut prendre le pouvoir sur nous. Pourtant, un enfant cherche très rarement à manipuler ses parents et notre colère est le fruit d’une interprétation de notre part en fonction de nos croyances et d’idées reçues. Par exemple, de nombreux ouvrages éducatifs sont encore empreints d’éléments psychanalytiques, ne prenant pas en compte les données sur le développement cognitif, émotionnel et moteur des enfants. Les enfants y sont décrits comme des êtres de pulsion avec des désirs de domination sur leurs parents. Dans cette perspective, si l’enfant ne rencontre pas de limite, alors il va fatalement chercher (et parvenir) à prendre le pouvoir. Ce type de croyance peut mener à des attentes irréalistes et à des comportements rigides.
Des alternatives
Quand on est sur le point d’exploser, il est possible de mettre en place un code : par exemple, dire “câlin de pingouin” comme signal pour tous se faire un gros câlin ou alors “karaoké” comme signal pour chanter plutôt que crier. Il est également possible de faire parler une marionnette ou un doudou de manière humoristique ou théâtrale pour exprimer notre énervement et passer le message.
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