3 expressions clés pour s’ouvrir aux autres et à soi-même
1. Pour le moment
Pour Thomas d’Ansembourg, la vie n’est que mouvement. Il prend l’exemple des saisons, des mouvements de la Lune ou de la marée, de la croissance, de la vie et de la mort. La seule chose qui soit constante, c’est le changement :-).
La vitalité et le mouvement de la vie peuvent parfois nous déconcerter et nous faire peur, toujours est-il que rien n’est fixe dans la nature.
La seule chose fixe sur cette planète, c’est l’homme qui l’a inventée : c’est l’homme qui a inventé l’idée fixe ! – Thomas d’Ansembourg
Avec l’expression “pour le moment“, nous gardons en mémoire que tout est toujours mouvement : il y a de la place pour plus tard.
Le fait d’ajouter “pour le moment” à la fin d’une phrase change la “vitalité intérieure” :
Je suis incapable de parler en public pour le moment.
Je ne fais que crier sur mes enfants pour le moment.
Il a l’impression d’être perdu pour le moment.
Elle n’arrive pas à retenir les tables de multiplication pour le moment.
Cette expression fait partie d’un langage d’ouverture qui relance l’élan vital et engage à l’action.
2. Et / En même temps
Par notre éducation, nous avons l’habitude de suivre une logique d’exclusion et de division : on est intellectuel ou manuel; on est poète ou ingénieur; on est pénible ou sage. Pourtant, on peut très bien être classique dans certains domaines ET novateurs dans d’autres, on peut très bien prendre soin de soi ET des autres en même temps.
La vie est plus riche et colorée que ce que nos croyances veulent nous faire croire.
Thomas d’Ansembourg nous propose de quitter la pensée binaire d’enfermement (ou/ou; soit/soit) pour entrer dans la pensée complémentaire de perspective (et/ et) :
ET j’ai besoin d’être en relation avec l’autre, ET j’ai besoin d’être en relation avec moi. Pas une relation avec l’un ou l’autre, mais une relation avec l’un ET l’autre.
Pour prendre soin des autres, je dois être capable de prendre soin de moi.
Pour être à l’écoute des besoins des autres, je dois prendre du temps pour écouter et comprendre les miens.
Pour apporter respect et bienveillance aux autres, jusque dans ses contradictions, je dois m’apporter à moi-même respect et bienveillance et même accepter mes propres contradictions.
Dans le chemin vers l’autre, nous ne pouvons pas faire l’économie du chemin vers soi.– Thomas d’Ansembourg
Cette pensée complémentaire nécessite de bien connaître nos propres besoins et de comprendre ceux des autres afin d’arriver à une solution créative qui comble les besoins des uns ET des autres.
Tant que nous n’avons pas conscience de nos besoins, nous avons peu d’aisance pour en parler, et encore moins pour les négocier avec l’autre, nous en arrivons donc à imposer nos solutions, à nous soumettre à celle des autres, ou encore à adopter toutes sortes de compromis entre ces deux extrêmes de la domination-soumission.
L’importance d’identifier tous les besoins quand il y en a plusieurs en jeu est capitale : ce n’est pas le plus urgent ou le plus évident qui doit primer et s’imposer. C’est en constatant que cohabitent en nous plusieurs besoins qu’on peut réagir à la situation sans pour autant fermer la relation.
3. Je choisis de
Remplacer les expressions de devoir, d’obligation (il faut/ je dois/ si je ne le fais pas, qui va le faire…) par une expression du choix change la manière d’appréhender la vie.
Quand nous sommes dans l’obligation/ dans les devoirs, nous assumons une fonctions : “nous fonctionnons” écrit Thomas d’Ansembourg.
Quand nous choisissons, “nous sommes”.
Thomas d’Ansembourg l’illustre avec plusieurs exemples :
Si nous avons la chance d’avoir un balcon à fleurir ou un jardin à cultiver, nous pouvons entretenir nos géraniums “parce qu’il faut le faire… Si moi, je ne le fais pas, personne ne le fera !”. Nous sommes alors dans le faire. Nous pouvons aussi entretenir ces mêmes géraniums “parce que j’aime prendre soin des choses vivantes et odorante autour de moi, j’aime contribuer à créer de la beauté dans le monde et à l’entretenir”. Nous sommes alors dans l’être, nous participons à la vie, nous sommes vivants.
Prenons la vaisselle, qui n’est pas une activité exaltante en soi… Lavez la en vous disant : “Il faut faire la vaisselle, il faut ranger la cuisine, je n’ai pas le choix” et vérifiez votre état d’âme. Ensuite, lavez la prochaine vaisselle en conscience, c’est à dire en clarifiant le besoin et la valeur que vous servez alors : “Je fais ma vaisselle parce que l’ordre et la propreté me plaisent et que je sais que ni l’une ni l’autre ne tombent du ciel : ces états sont à créer autour de moi et cela fait partie de mon choix de vie. Je choisis d’habiter un lieu propre et entretenu et la conséquence de ce choix est notamment de faire la vaisselle.” Vérifiez alors votre état d’être : s’il n’est peut-être pas forcément très confortable, il y a cependant des chances qu’il soit plus heureux parce que vous êtes alors plus conscient d’être dans l’exercice de votre choix de vie.
Il s’agit donc de remplacer ”Il faut” par “Je choisis de [faire la vaisselle maintenant car j’ai besoin d’ordre et de propreté et que j’apprécie de vivre dans une maison ordonnée et rangée. J’aime aussi le sentiment du travail bien fait. ]” mais cela ne revient pas pour autant à tout accepter et à ne jamais demander d’aide :-).
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Je me suis appuyée sur 2 ouvrages de Thomas d’Ansembourg pour rédiger cet article. Je vous les recommande chaudement :
- “Cessez d’être gentil, soyez vrai !” est une introduction claire, concise et efficace à la communication non violente.
- “Etre heureux, ce n’est pas nécessairement confortable” invite à trouver le bonheur (et non pas ce qu’on croit être le bonheur).
Cessez d’être gentil, soyez vrai ! est disponible en librairie ou sur Amazon.
La version originale :
La version illustrée et plus courte que la version originale :
Etre heureux, ce n’est pas nécessairement confortable est disponible en librairie ou sur Amazon.