Accoucher en maison de naissance ou en maternité ? 3 spécificités des maisons de naissance
Dans son livre Naître au calme : À la découverte des maisons de naissance, Julie Nouvion cite trois thèmes importants pour souligner les spécificités des maisons de naissance (par rapport aux maternités).
1. La physiologie encouragée
Julie Nouvion rappelle que le suivi en maison de naissance a pour but de faciliter une grossesse physiologique à toutes les étapes (y compris lors du travail de la femme qui accouche, de l’accouchement même et des soins donnés au nouveau-né).
Pour Julie Nouvion, on trouve là une différence avec la manière de travailler en maternité. Elle estime que les maisons de naissance ont pour philosophie une médecine basée sur les preuves (evidence based medicine) car les interventions sont envisagées en lien avec les meilleures preuves cliniques et non en fonction d’interventions routinières standardisées (non justifiées par l’état de santé de la mère ou du bébé). Ainsi, la péridurale est inexistante en maison de naissance et les violences obstétricales sont clairement combattues.
Pour aller plus loin : L’éducation bienveillante, c’est aussi questionner la grossesse et l’accouchement (naissance respectée et accouchement physiologique)
2.Un environnement facilitateur
L’environnement et l’aménagement des maisons de naissance sont pensés pour influencer positivement le bien-être des femmes et de leur bébé qui accouchent mais aussi du personnel soignant et des pères (ou mères accompagnatrices).
Julie Nouvion liste les éléments spécifiques des maisons de naissance :
- des espaces sociaux partagés (cuisine et salle de vie communes)
- non exposition du matériel médical d’urgence dans les salles de naissance
- couleurs chaudes
- textures et formes apaisantes
- liberté de mouvement permise par des salles de grande taille, par la présence de baignoires ou piscines d’accouchement, de matériel permettant différentes positions (ballons d’accouchement, tapis de naissance, équipement de suspension)
- représentation de relations positives, chaleureuses et empreintes de respect (mère/ enfant, soignée/ soignante)
3. L’autonomie des soignantes et des soignées
Parmi les fondamentaux des maisons de naissance, on retrouve la reconnaissance claire de l’autonomie et de la responsabilité des sage-femmes. Julie Nouvion insiste sur le fait que les compétences professionnelles des sage-femmes sont valorisées et que les procédures de transfert de patientes vers les maternités en cas de problème doivent être revues et améliorer aussi régulièrement que possible dans le respect du contexte légal et des compétences propres à chaque structure (physiologie pour les maisons de naissance, pathologie pour les maternités partenaires).
En parallèle, l’autonomie des femmes passe par une évaluation personnalisée de la santé de chacune des femmes suivies en maison de naissance et par la transmission d’informations claires quant à toutes les décisions. Ainsi en cas de transfert suite à un problème de santé de la mère ou du bébé, les femmes doivent recevoir toute l’information nécessaire afin d’exprimer un consentement libre et éclairé. L‘autonomie de décision est une pierre angulaire des maisons de naissance.
De même, les consultations et rencontre post partum (et post transferts en maternité si tel est le cas) intègrent le recueil du retour des femmes suivies et de leur famille (émotions, plaintes et déceptions éventuelles) afin de comprendre l’impact de ces vécus sur la construction de l’expérience maternelle. Ces retours viennent nourrir des modifications de pratiques si nécessaire.
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Source : Naître au calme : À la découverte des maisons de naissance de Julie Nouvion (éditions Fauves). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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