Élèves en difficulté : 7 attitudes bienveillantes face aux difficultés d’apprentissage (parents et enseignants)

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Quand un enfant est en difficulté à l’école, des tensions peuvent apparaître dans le triangle élève/ parent/ enseignant. Pourtant, une attitude bienveillante permet l’émergence d’un dialogue constructif et positif soucieux du rythme d’apprentissage de l’enfant ou adolescent.

Les attitudes bienveillants suivantes peuvent servir de guides pour chercher (et trouver) des solutions aux difficultés d’apprentissage.

  • 1.Attitude de patience

Admettre que comprendre prend du temps et que la durée qu’une compréhension complète réclame varie fortement d’une personne à l’autre en fonction des circuits qu’il aura myélénisés et de la configuration particulière que cette myélinisation donne à son intelligence, c’est concevoir que rien dans un apprentissage ne justifie de fixer des “délais de compréhension” ou des “dates butoir d’assimilation” qui justifieraient que l’on force un apprentissage en tentant de le faire entrer au burin dans un cerveau récalcitrant. – Bruno Humbeeck

Cette attitude de patience est le pilier du mouvement de l’éducation lente qui invite à trouver le temps juste (parfois plus rapide pour certains enfants; parfois plus lent).

Lire aussi : La Slow education (éducation lente) ou l’éloge du temps adapté à chacun : pourquoi et comment prendre le temps d’apprendre ?

  • 2.Attitude de retenue

La précocité d’un apprentissage ne garantit pas le niveau de performance à moyen et long terme.

Une fois la compétence installée chez celui pour lequel rien n’a été forcé , celle-ci l’est en effet à la fois plus solidement et de manière plus consistante. – Bruno Humbeeck

Ainsi, vouloir anticiper les apprentissages et les enseigner précocement (quitte à utiliser des punitions/ récompenses), c’est les échafauder sur un terrain qui n’est parfois pas prêt à les recevoir (et risquer de générer du stress chez l’apprenant).

  • 3.Attitude de compréhension par-rapport aux fausses pistes cognitives

Humbeeck rappelle que l’intelligence humaine, c’est à la fois attendre, réfléchir, anticiper, faire des hypothèses, les vérifier (ou non), changer d’idées enrichir ses connaissances, faire machine arrière, reprendre la marche avant… Il faut donc suivre l’intelligence partout, y compris dans les “culs-de-sac” pour comprendre ce qui l’y a conduit

Cette attitude est en lien avec l’accueil de l’erreur comme un pilier de l’apprentissage : le cerveau apprend justement grâce à l’erreur ! C’est aussi à partir des erreurs qu’on peut développer la résistance cognitive, autrement dit l’inhibition (au sens de Olivier Houdé). L’inhibition cérébrale est la capacité à contrôler ou bloquer nos intuitions, nos habitudes ou nos stratégies spontanées. L’inhibition est un processus qui se déroule dans le cerveau quand des groupes de neurones relâchent des hormones inhibitrices qui nuisent à l’activation d’autres neurones. la région en question a plus de mal à s’activer ou ne s’activera pas du tout.

Croire que l’on sait alors qu’on est dans l’erreur est pire que savoir que l’on ne sait pas. – Bruno Humbeeck

  • 4.Attitudes de transmission de compétences (éduquer est synonyme d’enseigner, pas de punir)

Humbeeck insiste sur l’importance de transmettre une méthodologie d’apprentissage aux enfants et adolescents. Il est utile d’expliquer aux enfants comment fonctionne le cerveau, comment il apprend, quelles sont les conditions propices à un apprentissage efficace, quelles sont les méthodes les plus efficaces pour une mémorisation à long terme.

Les neurosciences montrent la voie et de nombreux ouvrages (et articles de blog :) ) de vulgarisation rendent ces données accessibles.

Des conseils sous forme de carte mentale (crédit : apprendre-reviser-memoriser.fr) :

CARTE MENTALE MEMORISATION

 

  • 5.Attitude d’accompagnement positif et ludique des apprentissages

Mettre en place des contextes positifs et des cadres ludiques d’apprentissage est une urgente nécessité pour ne pas que la tension qui accompagne trop souvent les acquisitions scolaires et la vitesse avec laquelle on souhaite qu’elles soient intégrées ne parasitent le désir de découvrir et l’envie d’apprendre de l’enfant. – Bruno Humbeeck

Personne n’a jamais dit que l’efficacité devait passer par le sérieux. Au contraire, la joie est (et devrait toujours rester) l’émotion de l’apprentissage. L’intelligence grandit dans la joie. Les humaines arrêtent d’apprendre quand ils arrêtent de s’amuser et qu’ils n’éprouvent plus d’enthousiasme. Antonella Verdiani, docteur en sciences de l’éducation, regrette que,alors que la science prouve abondamment les effets négatifs de l’anxiété et qu’aucune recherche sur les ondes cérébrales ne démontre que la joie pourrait avoir des effets négatifs, on continue pourtant à la garder hors des murs des écoles.

Des ressources pour aller plus loin :

 

  • 6.Attitude de valorisation des compétences cognitives propres à l’enfant

Tous les enfants sont intelligents et chaque humain peut contribuer à sa manière au monde. Les enfants ont besoin que des adultes bienveillants et valorisants les aident à prendre conscience de la forme d’intelligence qu’est la leur.

Ken Robinson définit la notion d’Élément comme “le point de rencontre entre nos talents et nos passions.” Quand on fait quelque chose qu’on aime, on se sent véritablement soi même, le temps passe plus vite, on a l’impression d’être plus vivants, on se relie à sa motivation, on est bien tout simplement.

Trouver son Élément permet de s’épanouir davantage, de vivre des moments qui approchent la perfection. Trouver son Élément et l’accomplir effectivement permet d’atteindre un haut niveau de satisfaction et de réussite.

Nous devons reconsidérer l’importance qu’il y a à nourrir le talent humain, tout en sachant que celui-ci s’exprime différemment en chaque individu. – Ken Robinson

  • 7.Transmettre le plaisir d’apprendre plutôt que le goût de la réussite

Il est important de ne pas projeter nos idéaux ou rêves d’adultes sur les enfants (un enfant d’avocat ou de médecin n’a pas forcément envie de devenir avocat ou médecin, un enfant dont un parent a raté le concours d’entrée dans une école d’ingénieur n’a pas à porter la réussite de ce parent par procuration en réussissant là où son père ou sa mère a échoué, un enfant dont les deux parents sont bac +8 a peut-être envie de suivre une filière professionnelle pour réaliser son projet personnel…).

Le plaisir d’apprendre de votre enfant est le meilleur guide pour orienter ses choix. – Bruno Humbeeck

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Source : Aider son enfant à bien vivre l’école : Phobie scolaire, maux d’école, difficultés d’apprentissage : comment réagir ? de Bruno Humbeeck (éditions Leduc S.). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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