La Communication NonViolente pour la prévention de l’épuisement
La Communication NonViolente est un processus conçu par Marshall Rosenberg. C’est avant tout une manière de vivre avant d’être une méthode de communication pour éviter les conflits ou faire faire aux autres ce qu’on veut qu’ils fassent (mais gentiment).
La Communication NonViolente s’appuie sur quatre étapes qui permettent une clarification interne de ce qui nous motive et une compréhension empathique de ce que l’autre traverse. Ce processus en quatre étapes s’ancre dans une intention bienveillante et réellement empathique :
- Observation : ce qu’on voit ou entend (à la manière d’une caméra qui filmerait la scène, sans jugement ni critique)
- Sentiment : la ou les émotions ressenties dans la situation en sachant qu’une émotion attire toujours l’attention sur un besoin (si l’émotion est agréable, alors le besoin est satisfait; si l’émotion est désagréable, alors le besoin n’est pas satisfait)
- Besoins : le ou les besoins communs à tous les humains qui ont fait émerger les émotions
- Demande : une demande d’action réaliste dans le temps et formulée dans un langage positif (ce qu’on veut) qui vise à satisfaire les besoins en jeu, sans que cette demande soit perçue comme une exigence mais plutôt comme une ouverture.
3 attitudes essentielles pour se protéger d’un burn-out (professionnel mais aussi parental)
Dans leur cahier Se protéger du burn-out grâce à la Communication NonViolente, Anne van Stappen et Caroline Hanssens appliquent les processus de la Communication NonViolente pour la prévention de l’épuisement (professionnel mais pas que). Je trouve cette approche intéressante dans le cadre du burn-out parental notamment.
Anne van Stappen et Caroline Hanssens listent trois attitudes essentielles pour se protéger :
1.L’appréciation positive et l’auto-appréciation : les petites attentions font les grandes relations
La gratitude qui motive et nourrit les besoins affectifs humains comporte trois étapes essentielles :
- la description d’un ou plusieurs faits observés
- l’expression verbale des émotions ressenties à l’évocation de ces faits
- l’expression des besoins assouvis dans cette situation
L’appréciation positive peut être donnée à quelqu’un ou bien à soi-même. Une appréciation passe par une formulation de ce type : Quand je pense au moment où tu as…, je suis/ je ressens… parce que ça satisfait pour moi un besoin de… (ou pour soi-même : Quand je pense au moment où j’ai…, je suis/ je ressens… parce que ça satisfait mes besoins de..).
Anne van Stappen et Caroline Hanssens rappellent que l’auto appréciation est un facteur anti burn-out parce que c’est à nous de nourrir prioritairement notre estime personnelle.
2.L’auto-empathie : s’écouter pour se préserver
Une des causes principales du burn-out est que nous ne sommes pas assez conscients de nos ressentis (ou alors que nous mettons un couvercle dessus parce que nous avons appris à ne pas nous plaindre, à être forts).
Une manière de prévenir le burn out est donc de conscientiser et exprimer nos sensations et émotions désagréables dès qu’elles apparaissent. Ainsi, nous pouvons prendre l’habitude de faire un scan corporel plusieurs fois par jour : repérer les micro-sensations qui existent dans le corps et écouter ce qu’elles veulent dire (un besoin de s’étirer ? de se reposer ? de prendre l’air ? de connaître de la reconnaissance via un feed back ? de plus de temps pour finir un travail ?).
L’auto-empathie passe par les quatre étapes décrites plus haut de la Communication NonViolente :
- ce que j’observe
- ce que je ressens : oui, c’est vrai, je ressens… et c’est difficile…
- mes besoins : j’aurais tellement besoin de… j’aspire à… c’est vraiment important pour moi de…
- la demande que je me formule : je souhaiterais…/ est-ce que je peux me donner la permission de… ? ou demande formulée à quelqu’un : serais-tu d’accord pour… ?/ je vous propose de…
L’auto-empathie est un facteur de prévention du burn-out car accueillir vraiment nos émotions et nos besoins inassouvis détend. Si nous restons agacés ou stressés, c’est que nous avons encore des besoins essentiels à détecter et desquels prendre soin.
Par ailleurs, il est également important d’accueillir les émotions agréables et de rester en contact avec elles car elles viennent nourrir nos aspirations vitales et provoquent un profond “contentement de l’âme” (expression de Thomas d’Ansembourg, formateur en Communication NonViolente).
3.L’assertivité ou l’affirmation de soi (et de ses besoins)
Anne van Stappen et Caroline Hanssens rappellent que nous gagnons à toujours parler de nos besoins, et non pas pas contre les autres (c’est-à-dire sans reproche ni critique). Une phrase essentielle de Marshall Rosenberg à garder en tête est : “Chaque jugement est l’expression tragique et maladroite d’un besoin”.
Cela signifie que, pour nous faire entendre, l’essentiel est de nous concentrer sur ce que nous voulons et pas sur ce que nous estimons que l’autre fait mal.
La Communication NonViolente nous invite à formuler des demandes en fonction des besoins inassouvis que nous avons détectés (ces besoins pouvant être chez nous, chez une autre personne ou au sein du collectif de l’entreprise).
Anne van Stappen et Caroline Hanssens regrettent que, par peur (de ne pas trouver les mots, de froisser l’autre, d’être rejeté, de perdre notre place, de défier une figure d’autorité…), nous faisions le choix de nous taire. Pourtant, c’est bel et bien le fait d’exprimer nos ressentis et de faire des demandes qui nous aident à ne pas nous consumer de l’intérieur.
La Communication NonViolente nous apprend que nous avons nos propres besoins et que nous avons le droit de les répéter et d’en demander le respect. Ce qui aide est de toujours parler à partir de nos besoins et de rester responsable de nos intentions, de nos actions au service de ces intentions et de nos réactions .
Le cahier Se protéger du burn-out grâce à la Communication NonViolente de Anne van Stappen et Caroline Hanssens est très bien fait car il propose de nombreuses mises en situation de ces attitudes dans un cadre professionnel.
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Source : Se protéger du burn-out grâce à la Communication NonViolente de Anne van Stappen et Caroline Hanssens (éditions Jouvence). Disponible en centre culturel, en librairie ou sur internet.
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Crédit illustration : yanalya sur freepik.com