A quoi ça sert les maths ?
On connait tous des enfants qui n’aiment pas les maths (j’en ai fait partie d’ailleurs…). Mais un enfant qui dit à la Terre entière “J’aime pas les maths !!!”, que n’aime-t-il pas au juste ? Souvent, il n’aime pas la manière dont sont enseignés les mathématiques à l’école.
Mais si on leur faisait voir les maths autrement, si on leur montrait les maths utiles dans la vie courant, utiles pour jouer, les maths qu’on retrouve dans la nature, dans les arts, dans les applications technologiques, peut-être reprendraient-ils goût aux maths ? L’objectif ici n’est pas de faire de tous les enfants des surdoués en maths mais de dépasser le désintérêt, voire le dégoût et même le rejet parfois éprouvés à l’égard des maths.
Comment aider les enfants à aimer les maths ?
L’aide aux devoirs classique n’est pas toujours le meilleur moyen de répondre aux difficultés de l’enfant. L’enfant démotivé et ayant subi des échecs a avant tout besoin d’être rassuré et mis en situation de réussite. Voici quelques idées et pistes concrètes pour redonner confiance à l’enfant et l’aider à se réconcilier avec les maths.
Les apprentissages informels à la maison
L’école est un lieu pour apprendre les maths mais les maths, ça sert avant tout dans la vie de tous les jours.
Les maths, ça peut aussi servir dans de nombreuses autres situations (non exhaustives) :
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Faire des conversions à l’étranger
Si vous avez l’occasion de partir en voyage à l’étranger, cela sera une formidable occasion de montrer à l’enfant en quoi les maths aident à convertir des monnaies (des euros en dollars par exemple), des grandeurs (des pouces en mètres), des mesures (des livres en grammes) ou encore des températures (des degrés Fahrenheit en degré Celsius).
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Comparer des prix
Comparer les prix sert à ne pas se faire arnaquer, à gérer son budget efficacement.
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Lire les résultats d’un sondage
Savoir lire les résultats d’un sondage ou d’une étude permet de ne pas se faire manipuler par les médias ou les leaders d’opinion. Les maths sont aussi le fondement de l’esprit critique et autonome en ce sens.
Dans le livre “Agathe apprend à chaque instant” , l’auteur part justement de l’idée que la maison et la vie quotidienne sont des sources très riches d’apprentissages. Les enfants y apprennent de manière informelle mais ludique et surtout pratique à travers des activités très variées :
- mettre la table, compter les couverts, les assiettes, les serviettes, c’est apprendre à dénombrer,
- cuisiner, c’est faire de la chimie (mélanger les ingrédients pour voir les différentes textures : le lait rend liquide, la farine rend solide…) , des mathématiques (peser, convertir des mesures, compter les oeufs…), de la prévention (comprendre les dangers), du vocabulaire (nommer les ustensiles, apprendre de nouveaux mots…).
Les jeux pour intéresser et motiver
Comme dirait Pauline Kergomard, “le jeu est le travail de l’enfant”. Les enfants ne jouent pas pour apprendre mais c’est parce qu’ils jouent qu’ils apprennent. Alison Gopnik (spécialisé dans le développement de l’enfant) écrit que le jeu sert les apprentissages car l’enfant s’y consacre pleinement.
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Le jeu du bus pour les premières additions
Ce jeu se joue avec 5 dés et avec 2 joueurs minimum. A chaque tour, le joueur a le droit à 3 lancers.
Le premier joueur lance les dés et doit obligatoirement obtenir 1 (qui symbolise le bus), puis 2 (qui symbolise le chauffeur) et enfin 3 (qui symbolise les passagers).
Le chauffeur ou les passagers ne peuvent pas partir sans bus donc si le joueur n’a pas de 1, il relance les 5 dés. De même, il ne peut pas garder les passagers sans chauffeur. Les trois nombres (1, 2, 3) doivent donc arriver en un seul jet (parmi les 5 dés lancés) ou en trois jets (les joueurs ayant droit à 3 lancers) mais dans l’ordre dans ce cas. Les autres dés servent à compter les kilomètres.
Le gagnant est celui qui a fait le plus de kilomètre en un temps donné ou celui qui atteint un nombre de kilomètres fixés au début du jeu.
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Le tangram pour manipuler les formes géométriques
Le tangram est un jeu de puzzle chinois fait de figures géométriques que l’enfant doit poser pour reconstituer un dessin proposé.
Avant de commencer, il peut être utile de demander à l’enfant de nommer les formes et de lui donner le nom des formes qu’il ne connait pas, ainsi que de l’inciter à trouver le rapport des pièces entre elles (2 triangles font un carré par exemple).
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Le jeu des Lilliputiens pour relativiser les ordres de grandeur
On peut raconter des histoires aux enfants dans lesquelles les grandeurs sont inhabituelles, comme dans celle des Lilliputiens (ou des Minimoys pour être plus actuel !).
On peut ensuite leur demander de s’imaginer être eux-mêmes 10 fois plus petits ou 10 fois plus grands que dans la réalité.
Comment leur apparaîtraient les choses ?
Les enfants pourront faire des comparaisons : “Un chapeau de Lilliputien serait aussi petit qu’un dé à coudre, le parapluie d’un Lilliputien serait aussi petit qu’un stylo”, “La lampe d’un géant serait aussi grande qu’un immeuble de 2 étages”.
Ces idées de jeux sont extraits du livre Jouer pour réussir, accompagner un enfant dans sa scolarité.
Vous trouverez d’autres jeux mathématiques sur le blog :
Multicubes : 4 activités de repérage dans l’espace, d’abstraction et de logique
Construction, numération et jeu de bataille avec des multicubes
La méthode Cuisenaire des nombres en couleur
Le jeu Batapuzzle pour un apprentissage des nombres : idéal en maternelle
Vous pouvez aussi utiliser des livres à compter comme moyen non scolaire d’aborder les nombres :
15 livres à compter pour une introduction aux nombres ludique et diversifiée
Un voyage au royaume de mathématiques en dessin animé
Je vous propose de visionner avec vos enfants le dessin animé Donald au pays des mathémagiques. Ce dessin animé est magnifique pour expliquer en quoi les mathématiques contribuent à la musique, à l’architecture, aux jeux (comme les échecs ou le billard) et comment la nature suit des lois mathématiques.
Les enfants y apprendront les mystères du nombre d’or et découvriront même les techniques pour devenir imbattables au billard. J’aime l’idée à transmettre aux enfants que chaque porte fermée aujourd’hui sera ouverte par l’esprit de recherche des générations à venir.
Des histoires et des anecdotes pour resituer les mathématiciens et leurs découvertes
Il peut être intéressant de resituer les mathématiciens dans l’Histoire et d’expliquer pourquoi ils en sont venus à trouver tel ou tel théorème. Les enfants sont sensibles aux histoires et l’affect ressenti (les émotions liées à ce moment d’échange avec vous) favorisera les apprentissages. Le récit peut aussi porter sur l’utilisation dudit théorème dans l’Histoire des Hommes.
Par exemple, on peut raconter que Thalès a vécu au 6° siècle avant JC dans l’actuelle Turquie. Il s’intéressait spécialement à la géométrie et à l’astronomie. Aux pieds des pyramides d’Egypte, il a trouvé la relation géométrique entre le la hauteur d’un objet dressé et la longueur de son ombre. Il voulait connaître la hauteur d’une pyramide sans effectuer une mesure directe. Il s’est alors servi des ombres : il a trouvé que si à un moment donné un bâton de 5 coudées produit une ombre de 3 coudées, alors un bâton de 10 coudées aura au même moment une ombre de 6 coudées.
Le théorème de Thalès a été utilisé dans l’histoire pour résoudre des énigmes, dont la plus célèbre est une enquêtes de Sherlock Holmes sur le rituel de Musgrave. Vous en trouverez une application en classe de mathématiques ici.
Les émissions comme C’est pas sorcier ou On n’est pas que des cobayes sont idéales pour des explications claires, accessibles et historisées. Par exemple, cette émission des cobayes pour trouver le moyen de sortir le plus vite possible d’un labyrinthe à base de logique et de mathématiques.