Chère Scarlet : un roman graphique pour comprendre la dépression post-partum qui touche environ 10% des jeunes mères
Présentation de l’éditeur
Dans ce roman graphique intime et émouvant, Teresa Wong écrit et illustre l’histoire de sa lutte contre la dépression post-partum sous forme d’une lettre à sa fille Scarlet.
Déchirant et drôle, Chère Scarlet rend parfaitement compte du désespoir silencieux de celles qui souffrent de dépression post-partum et du profond sentiment de culpabilité et d’incompétence.
Chère Scarlet est un parcours poignant et profondément personnel à travers les complexités de la nouvelle maternité, offrant de l’espoir aux personnes touchées et l’assurance qu’elles ne sont pas seules.
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Une à deux mères sur dix seraient en souffrance psychique suite à la naissance de leur enfant. Même en considérant le bas de la fourchette (soit 10% des mères), plus de 80 000 femmes par an en France seraient donc touchées par la dépression post partum. La dépression post partum n’est pas synonyme de baby blues. Le baby blues survient entre deux et quatre jours après la naissance et ne dure que quelques heures ou quelques jours.
Chaque mère a sa manière d’être affectée par une dépression post partum. Cependant, il y a quelques signes qui peuvent alerter sur la présence d’une dépression post partum :
- la mère a l’impression de couler, de perdre pieds, que sa vie est un enfer depuis leur accouchement
- elle se croit devenir folle
- elle ne dort presque plus
- elle a des troubles de l’appétit
- elle pleure beaucoup (souvent en cachette),
- elle est abattue, découragée
- elle se sent très seule
- elle a l’impression d’un décalage entre ce qu’elle s’attendait à ressentir et ce qui survient
- elle ne ressent pas d’amour ou d’élan pour le bébé
- elle a peur (peur de ne pas y arriver, d’être une mauvaise mère, de faire souffrir son bébé et de l’affecter avec ses souffrances, d’hypothéquer la santé et le bonheur futur du bébé, peur d’être violente, peur de vivre et aussi peur de mourir)
- elle a des symptômes physiques (douleur dans la poitrine par exemple)
- elle a des pensées négatives récurrentes (du type : “si je meurs, mon enfant sera mieux avec une autre maman que moi”, “ce bébé est difficile et usant”)
- elle a des envies suicidaires (que certaines mères mettent malheureusement à exécution en l’absence de prise en charge), d’abandon du bébé
- elle a une impression d’étrangeté du bébé qui ne semble pas correspondre à celui qu’elle attendait
- elle s’occupe généralement bien de son bébé, est irréprochable sur le plan des soins et du maternage (certains mères en dépression post partum allaitent leur bébé) et elle a la hantise que ses émotions réelles et ses pensées soient découvertes (tout en le souhaitant pour pouvoir être comprise, soutenue et aidée)
Ce roman graphique donne à saisir au plus près des émotions d’un mère en souffrance toutes les facettes de la dépression post partum. Teresa Wong y livre ses doutes, sa vulnérabilité, ses moments de solitude, ses émotions contradictoires, ses pensées morbides en toute transparence. On y suit l’accouchement difficile et les premières questions : “Je me sentais perdue. Je n’avais aucun instinct maternel et pas la moindre idée de comment m’occuper d’un bébé”. Teresa Wong décrit également les douleurs physiques et sa surprise à la découverte de son corps post accouchement, à la découverte des difficultés de l’allaitement. La culpabilité maternelle y est décrite avec sensibilité et honnêteté ainsi que l’incompréhension de l’entourage, y compris les soignants qui ne sont pas tous sensibilisés à l’impact de la dépression post partum. La fatigue intense et la tristesse se transforment peu à peu en état dépressif. On y retrouve les signes significatifs de la dépression post partum, notamment le fait que la mère donne l’impression de tout faire pour le bien de l’enfant mais sans y mettre d’affect; la peur de faire du mal (à soi et/ou au bébé) qui peut aller jusqu’à l’envie que le bébé disparaisse.
Dans une seconde partie, le diagnostic est enfin posé et le mari de l’autrice prend conscience de l’ampleur de la situation si bien qu’il fait appel à de l’aide extérieure. Teresa Wong s’est doucement remise de sa dépression post partum grâce à une doula post natale, un traitement médicamenteux et des séances de psychothérapie.
Dans une troisième partie, Teresa Wong raconte à quel point elle s’est sentie soutenue une fois qu’elle a accepté son état et a pu en parler. Elle s’est alors rendue compte que de nombreuses autres mères ont été dans son cas. Avec le temps, la mère s’est sentie plus compétente malgré des rechutes émotionnelles.
Le livre se termine par un message d’amour à sa fille et un postscriptum dans lequel Teresa Wong raconte ses deux grossesses suivantes, l’une suivie d’une autre dépression post partum et la dernière enfin suivie d’une vague de bonheur, de fierté et de sentiment de compétence.
Ce roman graphique est une grande aide pour diffuser au grand public des informations sur les difficultés maternelles et peut permettre aux jeunes mères en difficulté de mettre des mots sur leurs maux. Une fois les signes de la dépression post partum connus, il devient possible de demander de l’aide. Ce livre peut également sensibiliser plus largement les professionnels de la santé pour une meilleure prise en charge de ces difficultés. Par ailleurs, il est important de rappeler que la maternité est collective et que les pères ont leur part dans l’accompagnement des difficultés maternelles (soutien quotidien et moral, bienveillance…), ainsi que la famille élargie et les ami.e.s.
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Chère Scarlet – L’histoire de ma dépression post-partum de Teresa Wong (éditions Dunod) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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