La colère mal régulée dresse des murs entre les personnes (au lieu de construire des ponts)

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Le concept de “punition altruiste”

Dans son livre La clé de la communication, Andrew B. Newberg rappelle que, quand quelqu’un nous traite de façon injuste ou irrespectueuse ou agit en opposition avec nos valeurs, un processus biologique nommé « punition altruiste » est activé dans notre cerveau. Si nous estimons qu’une personne a enfreint les règles sociales ou s’est comportée de manière socialement irresponsable, notre cerveau va vouloir adopter des mesures punitives en vue de restaurer l’équilibre social, l’ordre qui permet la vie ensemble (d’où l’expression “punition altruiste”).

Lorsque nous n’obtenons pas ce que nous voulons, même si notre souhait n’est pas raisonnable ou réaliste, les centres du cerveau qui régissent la colère sont stimulés. Lorsque nos désirs sont frustrés ou que la récompense que nous espérions est différée, les centres de la colère sont stimulés. Lorsque nous sommes pressés et que la personne qui est devant nous conduit trop lentement à notre goût, nous devenons irrités parce que nos désirs égoïstes sont contrariés.- Andrew B. Newberg

Le problème de cette tendance est que les personnes fautives n’apprécient pas d’être rabrouées ou punies (d’autant plus qu’elles ne sont pas toujours pas conscientes de leur maladresse).

La colère mal régulée peut entraîner une escalade d’hostilité

Andrew B. Newberg rappelle que le fait de réprimander l’autre entrave la coopération et attire ressentiment et représailles : un cercle vicieux se met en place. Pourtant, ne rien dire n’est pas la solution non plus d’une part, parce que le comportement injuste se poursuivra et, d’autre part, la colère a toute sa place dans le fait de nous affirmer et de protéger notre intégrité.

Le fait est que, si l’autre personne détecte la moindre trace de mépris ou de sarcasme dans votre voix, elle interprétera cela comme une marque d’hostilité. À partir de là, vous ne pourrez entretenir avec cette personne que des rapports insatisfaisants et instables. Qu’on l’exprime sous forme de colère, de critique ou de jugement, la punition est rarement constructive dans les relations interpersonnelles; malheureusement, c’est ainsi que le cerveau a tendance à réagir face à la déception.- Andrew B. Newberg

Comment sortir du cycle de l’hostilité  ?

La compassion pour construire un pont avec l’autre plutôt que dresser des murs

Pour sortir de l’escalade émotionnelle, Andrew B. Newberg conseille d’interrompre le cercle des pensées hostiles en générant une pensée qui exprime de la compassion envers soi-même, envers la situation et envers les personnes impliquées.

Lorsque nous adressons une pensée indulgente et positive à une personne qui, selon nous, a empiété sur notre espace personnel, nous accroissons psychologiquement notre sentiment de connexité sociale et renforçons les circuits neurologiques de la coopération et de l’empathie. – Andrew B. Newberg

La bonté et la générosité favorisent la coopération.

Un autre élément à garder en tête peut nous aider à entretenir des relations de qualité avec les autres : la bonté et la générosité. En effet, quand nous manifestons de la générosité envers une personne, nous lui faisons savoir que nous ne lui voulons pas de mal. Ainsi, la générosité diminue le potentiel de violence dans les discussions où des désaccords ou différends sont exprimés.

Lorsqu’on est gentil avec une personne qui ne l’est pas avec nous, cela a pour effet de la radoucir, d’apaiser sa colère. – Andrew B. Newberg

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Source : La clé de la communication de Andrew B. Newberg (Les Éditions de l’Homme). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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