Comment favoriser le sommeil des enfants ?
3 états nécessaires pour favoriser le sommeil des enfants
Héloïse Junier, docteur en psychologie de l’enfant, rappelle les trois états nécessaires pour favoriser le sommeil des enfants :
- un niveau de mélatonine élevé;
- un niveau de cortisol faible;
- une température corporelle faible avant et pendant le sommeil.
Pour favoriser l’endormissement, il peut être efficace de baisser les éclairages de la maison une heure avant l’heure du coucher, d’éviter les douches ou bains chauds juste avant de dormir (mieux vaut donner un bain chaud entre 2 heures et 90 min avant l’heure du coucher ou bien donner un bain moins chaud à l’enfant dans une semi-pénombre si le bain ne peut pas être donné plus tôt) et d’aérer quotidiennement la chambre, les draps et la turbulette pour les plus jeunes. Il est recommandé de régler la température de la chambre de l’enfant entre 18 et 19 degrés et d’espacer le dîner du coucher de 2 ou 3 heures dans l’idéal et éviter les repas du soir trop riches (la digestion étant énergivore, elle fait augmenter la température corporelle).
De plus, préserver autant que possible le calme familial en soirée maintient le taux de cortisol à un niveau bas. Crier ou menacer de punir l’enfant qui ne dort pas ne peut pas l’inciter à dormir car non seulement il sera stressé mais, en outre, la réaction de colère qu’il risque d’avoir va faire monter sa température corporelle.
Il est également utile d’apprendre aux enfants à repérer les indices annonciateurs du sommeil. Cette connaissance de soi peut passer par des observations : “Je t’ai vu bailler/ frissonner/ te frotter les yeux/ caresser ton doudou. C’est toi qui sens quand tu es fatiguée, sois bien à l’écoute de ce que ton corps te dit. Tu vas voir, se coucher quand on a sommeil est un grand plaisir. Cela fait du bien.”
Prendre en compte le besoin d’attachement
En parallèle, prendre en compte le besoin d’attachement peut favoriser le sommeil des enfants car la nuit représente une longue période de séparation (surtout si l’enfant a peu vu ses parents ou qu’il a vécu une dure journée). Nous faciliterons l’endormissement si nous choisissons d’accorder autant d’attention et de présence que l’enfant en demande. De plus, nous pouvons réduire l’impression de séparation en laissant un bisou qui restera toute la nuit sur l’oreiller, en donnant un habit avec l’odeur du parent ou en parlant du lendemain (par exemple : mettre un livre sous l’oreiller et prévoir de le lire ensemble au réveil).
Des leviers pour favoriser le sommeil des enfants… mais pas de baguettes magiques
Plus les enfants sentent de la connexion physique et émotionnelle au moment du coucher, plus ils se sentiront en sécurité et plus la résistance au sommeil diminuera. Pourtant, cette évidence est plus facile à dire qu’à vivre et il se peut que certains enfants éprouvent encore des difficultés au moment du coucher à un âge avancé (8 ans et plus). En tant que parents, nous pouvons activer des leviers pour favoriser le sommeil des enfants, mais ces leviers ne sont pas des baguettes magiques. La consolidation des fondations de la sécurité interne des enfants peut prendre plus ou moins longtemps selon le tempérament, les expériences et l’âge de l’enfant.
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Source : Le sommeil du jeune enfant : pour les parents qui ne font pas leurs nuits (de 0 à 6 ans) de Héloïse Junier (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.
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