5 piliers pour semer une culture de communication bienveillante en famille

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Semer une culture de bienveillance en famille, c’est donner aux enfants la même écoute, la même importance, la même compréhension qu’on souhaiterait qu’ils nous donnent.

 

1.Encourager et faire preuve de gratitude

Les encouragements sont l’hormone de croissance des enfants (et aussi des adultes) ! En Communication Non Violente (CNV), les encouragements se font en 3 étapes :

  • ce que j’observe (“quand tu as mis la table ce soir sans que je te l’ai demandé”)
  • comment je me sens (“je me suis senti.e joyeux.se et soulagé.e”)
  • nommer les besoins assouvis (“car j’avais besoin de soutien dans les tâches ménagères et j’ai pu prendre un temps de détente”)

 

2.Formuler des demandes en mettant en valeur nos émotions et nos besoins

La communication bienveillante ne passe pas par des messages comme “c’est comme ça !”, “c’est moi qui décide !”, “on a toujours fait comme ça !”… La CNV procède toujours avec ces 4 étapes :

Communication Non Violente par Marshall RosenbergPar exemple, si un parent se retrouve dans la situation où son enfant vole et a de “mauvaises fréquentations”, il pourrait lui parler de coeur à coeur :

  • Quand j’apprends que tu voles dans les magasins avec ces garçons,
  • je suis inquiet et j’ai peur
  • car j’ai besoin de croire que tu vas réussir ta vie et de te soutenir dans ce sens.
  • Serais-tu prêt à… ? Voudrais-tu… ? Serais-tu d’accord pour… ? (en fonction de ce que le parent veut pour son enfant)

Si l’enfant n’est pas réceptif à la demande du parent, alors le parent peut se mettre à l’écoute de l’enfant toujours en se basant sur les étapes de la CNV :

  • Quand tu (voles/ traines avec ces garçons…),
  • tu te sens accepté/ compris/ utile/ joyeux…
  • car tu as besoin d’attention/ d’autonomie/ d’amusement…
  • Tu voudrais…./ Tu aimerais…

Cette amorce de dialogue sert à cheminer ensemble vers une solution gagnant-gagnant dans laquelle les besoins des parents et des enfants sont satisfaits. Cela nécessite pour le parent d’être à l’écoute à la fois de ses propres émotions et besoins et des émotions et besoins de son enfant.

besoins fondamentaux cnv

3.Utiliser les 4 R de la discipline positive dans l’établissement des règles

Jane Nelsen explique que les conséquences ont une fonction réparatrice et éducative quand elles sont :

  • Reliées : la conséquence est logiquement liée au comportement.
  • Respectueuses : la conséquence est mise en place avec fermeté et bienveillance. Elle ne doit pas impliquer de dévalorisation, de culpabilisation ou d’humiliation.
  • Raisonnables : la conséquence n’est pas démesurée et parait juste à l’enfant comme à l’adulte.
  • Révélées à l’avance : l’enfant connait les règles du jeu s’il fait le choix d’un comportement inapproprié.

>>> Voir cet article  : Quand les réparations remplacent les punitions dans l’éducation

 

4.Faire preuve d’empathie : comprendre plutôt qu’obliger

L’empathie, c’est tenter de comprendre le vécu de l’autre. Souvent, le simple fait de reconnaître le vécu (les émotions, les besoins) suffit à débloquer une situation. L’écoute empathique via le reflet des émotions peut être une grande aide au quotidien (voir mon témoignage ) :

  • Accueillir non verbalement par le regard
  • Mettre des mots sur le ressenti

Respecter les émotions des enfants sans entrer dans un jeu de pouvoir : « je vois que tu es en colère »

Reformuler sans juger, sans commenter ni intervenir : « oh, tu es triste », « tu n’en as pas envie du tout »

Accueillir l’émotion en respectant les nuances vécues par l’enfant : « tu as eu peur ! »

Ecouter avant de consoler : « je vois que tu as mal »

Ecouter de l’intérieur ce que l’enfant est en train de vivre : « Tu hésites. Qu’est-ce que tu sens ? »

Valider le vécu : « tu as le droit de ne pas avoir envie, c’est vrai, tu préfèrerais continuer à jouer, je peux comprendre ça »

  • Permettre à l’émotion d’aller jusqu’à sa résolution (crier, pleurer, trembler…)
  • Place à l’échange en paroles quand le calme est revenu

«Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Qu’est-ce que tu as ressenti ? »

 

Quand on fait des efforts pour comprendre l’autre, on augmente les chances que l’autre ait envie de nous comprendre et on instaure un climat de compréhension mutuelle. Cela n’évitera pas tous les conflits (et ce n’est pas le but) mais cela permet de rendre la relation plus sereine, d’être dans la recherche de solutions plutôt que dans la confrontation.

>>> Pour aller plus loin : Que les enfants doivent faire quelque chose… mais ne le veulent pas !

 

5.Reconnaître les émotions et les besoins des enfants (sans forcément tous les assouvir)

Un besoin a surtout besoin d’être reconnu et pas nécessairement assouvi. La bienveillance n’est pas nécessairement faire tout ce que les enfants veulent (ou les laisser faire tout ce qu’ils veulent).

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Faber et Mazlish affirment qu’un désir peut être résolu par la simple reconnaissance des parents. Il suffit parfois qu’un parent sorte un crayon et un stylo pour noter les demandes d’un enfant quand celui-ci réclame tous les jouets dans un magasin. Dans ce cas, le parent montre qu’il est au courant des désirs de l’enfant et qu’il s’en soucie assez pour les noter.

Très bien, je note que tu veux ceci, cela sur la liste des souhaits. Je l’écris sur mon petit cahier. J’ai déjà écrit ceci et cela : qu’est-ce que tu aimerais d’autre ?

Les désirs peuvent masquer les besoins : c’est alors aux parents qu’incombe la (difficile) tâche de révéler les besoins exprimés derrière un désir. Jacques Salomé écrit que le propre du désir est d’être entendu, partagé, relié à l’ensemble des interrogations de l’enfant : quel est le message que l’enfant veut faire passer quand il réclame une maison plus grande avec un jardin par exemple ?

Tu aimerais…

Oui, ce serait super de… Moi aussi, j’aimerais…

Qu’est-ce qu’on ferait si… ?

Tu as tellement, tellement envie de… C’est ton rêve !

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