3 compétences relationnelles qui facilitent la communication parents/ enfants

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Souvent, les désaccords entre parents et enfants génèrent des oppositions conflictuelles par manque de compétences relationnelles des adultes. En effet, l’automatisme culturel, la peur du débordement émotionnel et le manque d’entraînement à l’écoute empathique nous amènent souvent à nier, réprimer les émotions des enfants ou à les rassurer à tout prix pour éviter leur souffrance. Nous pouvons avoir du mal établir une connexion émotionnelle avec les enfants car nous ne sommes pas habitués à nous rapprocher avec empathie de ce qu’ils vivent pour créer une relation de confiance.

Je vous propose 3 compétences relationnelles qui facilitent la communication entre parents et enfants, et que nous pouvons acquérir avec des essais au cours de la vie quotidienne. Ces compétences peuvent être particulièrement utiles à mobiliser lors de situations conflictuelles.

1.Valider

Valider les émotions et les pensées d’un enfant, c’est commencer nos phrases par  « Oui, c’est vrai » ou « Ça peut… » La validation des émotions d’un enfant est réellement difficile car ces émotions peuvent nous paraître disproportionnées et incompréhensibles. Nous pouvons être tentés de dire à l’enfant de se calmer, de ne pas se mettre dans cet état pour si peu ou bien qu’il devrait arrêter de faire le bébé. De même, tenter d’apaiser la colère ou la tristesse d’un enfant peut redoubler son émotion, comme le fait de dire qu’il y a plus grave dans la vie ou qu’on rachètera un ballon identique à celui qui a été perdu. 

Valider les émotions d’un enfant, c’est rester en lien avec lui pour permettre, dans un deuxième temps, de rediriger le comportement ou de proposer une solution. L’empathie est prioritaire, la redirection intervient dans un second temps. Accueillir une émotion sans la relativiser ou la nier peut passer par des formulations du type :

Oui, c’est vrai que c’est énervant quand un petit frère rentre dans la chambre sans demander la permission. 

Ça peut rendre très triste de casser un jouet.

Oui, ça se voit que tu es tellement déçu, archi déçu ! Tu avais trop envie d’aller au parc !

2.Décrire

Quand un enfant ne se sent pas compris, son émotion risque de grossir. Une autre émotion peut même surgir (la colère) face à l’incompréhension qu’il reçoit de la part des adultes. Accompagner un enfant avec empathie passer par le fait d’accueillir les émotions qui le traversent en les lui reflétant. Quand un adulte se relie à ce que l’enfant vit, ce dernier voit son besoin d’empathie nourri et peut s’apaiser. Cela peut passer par des phrases comme « Ça a l’air d’être un sacré chagrin. Je te vois avec un visage plein de tristesse. Ça t’aiderait un gros câlin ? »

Décrire, c’est aussi nos propres émotions d’adultes : « J’adore jouer avec toi » ou « Merci de m’avoir aidé à ranger les courses. J’ai vraiment apprécié ton aide. »

La description consiste également à remarquer les petits efforts des enfants autant que que leurs réussites, même si le résultat n’est pas encore satisfaisant… quitte à avoir une loupe au début ! Par exemple, décrire peut ressembler à une phrase de ce type

Je suis content que tu aies ramassé tes livres qui étaient par terre. J’ai remarqué que tu pensais de plus en plus à remettre les choses à leur place. C’est faire preuve d’autonomie.

Tous les jeux ont été rangés, merci ! C’est agréable de vous voir tous participer !

J’ai vu que tu as aidé ton frère, cela s’appelle de l’entraide.

3.Demander confirmation sur les hypothèses formulées 

Formuler des hypothèses sur les pensées et les émotions de l’enfant permet de créer de l’ouverture, plutôt que de la fermeture dans la relation. L’objectif est de créer un pont plutôt que de dresser des murs, sans pour autant se censurer en tant qu’adulte. Proposer une vision de la situation déroule une base de discussion sans mettre l’enfant dans une position de défense, de contre-attaque ou de retrait. Des formulations de ce type traduisent une compréhension de la situation, ouverte à l’ajustement : « J’ai l’impression que… Est-ce que c’est ça ? », « Voilà ce que je pense. Mais je peux me tromper. »

Quand nous formulons des hypothèses sur la perception du monde de l’enfant, nous pouvons lui demander confirmation : est-ce que ça ressemble à quelque chose comme ça ? c’est bien ça ce que tu voulais dire ? Ainsi, si un enfant déclare qu’il déteste son frère ou sa soeur, les parents peuvent reconnaître sa souffrance : « Ça te manque que maman passe moins de temps avec toi. C’est ça ? »

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Pour aller plus loin : 14 comportements qui coupent la communication avec les enfants