Pourquoi en vient-on à craquer avec nos enfants ?

Les parents peuvent craquer avec leurs enfants pour plusieurs raisons, notamment des raisons matérielles et environnementales : épuisement physique et émotionnel, manque de sommeil, pression sociale et attentes élevées, difficultés à gérer les comportements difficiles, impossibilité à concilier vie professionnelle et personnelle, manque de soutien… Il existe également des facteurs personnels, en lien avec l’histoire du parent (style d’attachement, mémoire traumatique, personnalité, valeurs morales, principes éducatifs).

craquer avec enfants

Les parents peuvent craquer au point de devenir violents non pas parce que les enfants ont fait des “bêtises”, non pas parce que l’enfant fait un “caprice” mais parce que les parents sont sous stress. Quand on devient parent, on peut être submergé par des accès de colère, on sent notre corps se bloquer, se tendre, se braquer et le mouvement de violence peut partir sans que l’on s’en rende compte.

Ces accès de violence peuvent diminuer en changeant les conditions matérielles de vie, mais aussi en prenant conscience des mauvais traitements subis dans l’enfance. Un parent qui a reçu des fessées enfant n’en donnera pas à ses propres enfants si et seulement s’il a pris conscience de la douleur ressentie alors. C’est quand une personne reconnaît les mauvais traitements ou les carences affectives dont elle a été victime qu’elle pourra éviter ce sort à ses enfants et se mettra en recherche d’informations et de ressources alternatives.  Or ce travail sur soi est extrêmement douloureux car c’est reconnaître que les parents ont pu tromper et faire mal.

D’où vient cette violence à l’encontre des enfants ?

Les parents qui recourent à la fessée la justifient par le fait que les enfants sont insupportables, les testent, les poussent à bout, ne font que pleurer ou réclamer de l’attention…mais en réalité, les parents en viennent à pratiquer la violence éducative ordinaire (frapper, crier, humilier…) parce que le stress stimule l’amygdale.

L’amygdale est un noyau situé dans le cerveau. Elle est considérée comme la plaque tournante des émotions et des relations sociales. Son rôle est de détecter tout danger potentiel et de nous en alerter. Pour cela, elle nous fait réagir de façon automatique et inconsciente. Certains psychologues l’appellent le “centre de la peur”.

Dès que le stress est là, les circuits qui nous permettent de penser, d’apprendre, de réfléchir, de mémoriser sont perturbés, voire inhibés. Plus le stress est intense, plus nous sommes dépossédés de nos facultés intellectuelles et penser clairement n’est plus possible. – Catherine Gueguen (pédiatre)

Brigitte Oriol, psychothérapeute, affirme que plus on est capable de s’énerver contre nos enfants, plus on a eu peur enfants, plus on s’est senti en danger avec nos propres parents (ou toute autre personne qui s’est occupé de nous enfants). On va maquiller cette violence en amour ou en nécessité d’éduquer et c’est ce maquillage qui va permettre de prôner l’éducation à la baguette.

La violence éducative ordinaire n’est pas normale mais elle est guérissable. Cela demande du temps car cela nécessite de revenir sur ses blessures passées, d’ouvrir les yeux sur ses propres parents et de consoler son enfant intérieur.

Comment faire pour ne plus craquer avec les enfants ?

Ce qui est urgent est d’apprendre à calmer nos circuits de stress. Comprendre ce qui se passe dans notre cerveau peut nous aider à réguler notre amygdale. C’est seulement quand on a de l’empathie envers soi-même qu’on peut se permettre de voir comment guérir notre histoire et contrôler les circuits du stress.

Plusieurs voies sont possibles à cet effet :

comment accorder auto empathie

Comprendre ce qui se passe pour nous permet d’être à l’écoute de ce qui se passe pour les autres parents : c’est seulement quand on a de l’empathie pour soi et pour les autres qu’on peut adopter une posture aidante envers les parents qui ne sont pas (encore) sur ce chemin de l’éducation non violente.