Les cris et les menaces sont toujours inefficaces et contre-productifs.
Quand on demande à un enfant en proie à des émotions fortes de se calmer alors que nous sommes nous-mêmes en colère, nous n’obtiendrons un résultat que de courte durée.
Les cris et les menaces engendrent un faux calme chez les enfants qui n’est en réalité qu’un effet de sidération de leur cerveau et les pousse à s’arrêter par peur. Quand il est sidéré et envahi par la peur, un enfant n’apprend pas à changer son comportement car il n’a plus accès à son cerveau “qui réfléchit”. Les cris et les menaces sont toujours inefficaces et contre-productifs.
Même si les enfants s’arrêtent sur le coup et que cette attitude prend l’apparence de l’obéissance, les cris, les menaces et les punitions ne “fonctionnent” pas ou seulement à court terme car les enfants ne développent pas de compétences émotionnelles et relationnelles. Ils sont simplement terrorisés.
Le comportement de l’enfant ne peut changer que quand il évolue dans un environnement où il se sent valorisé et surtout en sécurité, la sécurité étant précisément le contraire de la peur. Cette nocivité des cris et des menaces st valable aussi bien à la maison qu’ailleurs, notamment à l’école ou dans un club sportif.
Le regard d’autrui amplifie nos réactions émotionnelles violentes
Quand un enfant est en crise (pleurs, cris, agitation motrice…), nous pouvons être nous-mêmes submergés par un sentiment d’impuissance, de colère et, si cela se passe en public, de honte face au regard des autres.
Or ces émotions désagréables nous poussent souvent vers des actes plus violents que nous le voudrions (crier nous-même, menacer, punir, voire donner une fessée). Pourtant, c’est précisément à ce moment que l’enfant a le plus besoin de notre présence et de notre empathie.
La croyance que les autres nous jugent a tendance à alimenter des émotions douloureuses, coupant notre capacité à l’empathie : “Il me fait honte ! Tout le monde me regarde !”, “On va croire que je suis un mauvais parent”, “Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ?”.
Dès lors, le problème n’est plus dans la relation avec l’enfant mais entre nous-même et nous-même. L’enfant va alors le “sentir” :
- si son parent n’est pas assez solide pour accueillir sa détresse, il se sent insécurisé, renforçant sa détresse;
- par mimétisme et le biais des neurones miroirs, l’enfant va ressentir les mêmes émotions que son parent (alors que le rôle des parents est précisément de calmer les émotions fortes de l’enfant, pas de le rejoindre dans son chaos émotionnel).
Il nous est donc nécessaire d’apprendre à réagir avec calme, cohérence (crier pour dire à l’enfant de ne pas crier n’est pas cohérent) et empathie.
Apprendre à réagir avec calme, cohérence et empathie
Prendre un temps pour soi, rester seul avec soi-même pour un temps d’auto empathie (“j’ai peur d’être un mauvais parent”, “j’ai l’impression que je ne vais jamais y arriver”, “c’est vrai que c’est tellement difficile d’être parent”, “je suis épuisée, j’aimerais tellement du soutien et du calme”) et savoir s’éloigner quand les émotions menacent de déborder montre à l’enfant comment développer des compétences émotionnelles et relationnelles, dans une démarche respectueuse (le respect ne s’apprenant pas dans des leçons de morale mais dans des relations empreintes de respect).
S’éloigner permet de sortir sa colère sans blesser l’autre et c’est une étape essentielle dans le chemin qui mène à apprivoiser les émotions : savoir que chacun est responsable de ce qu’il ressent profondément, sans avoir besoin de trouver un coupable et d’accuser les autres.
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Source : Canaliser son énergie de Florence Millot (éditions Hatier). Disponible en centre culturel, en librairie ou sur internet.
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