Rapports de force en couple : 5 manières de désamorcer les jeux de pouvoir
Je vous propose 5 manières de désamorcer les rapports de force en couple (et dans les relations familiales) grâce à une communication bienveillante.
1.L’écoute de l’autre pour désamorcer les rapports de force en couple
Face à un jugement, une critique, un reproche, nous pouvons prendre conscience que ces jugements/ critiques/ reproches sont une façon tragique pour l’autre de demander de l’écoute pour ce qu’il vit, ce qu’il ressent et pour ce dont il a besoin. Cette écoute de l’autre ne peut émerger que quand nous avons suffisamment d’espace et de sérénité en nous pour accueillir ce que l’autre vit sans nous sentir attaqué personnellement.
Cette écoute de l’autre peut passer par le processus OSBD de la Communication NonViolente (Observation, Sentiment, Besoin, Demande).
Le processus OSBD a pour but une clarification interne pour une relecture de ce que l’autre dit : Quand tu dis cela, est-ce que tu te sens.. parce que tu as besoin de… ?
2.L’expression en langage personnel (message Je)
Face à un jugement, une critique, un reproche, nous pouvons choisir de dire à l’autre comment nous nous sentons quand nous recevons son message puis de lui poser une question dans l’objectif de créer un pont sans chercher à prendre le pouvoir. Cette expression authentique ne peut émerger que quand nous sommes au clair avec ce qui se passe en nous (nos valeurs, nos aspirations). Là encore, le processus OSBD peut servir de guide pour une clarification interne des émotions qui nous traversent en lien avec des besoins insatisfaits et des valeurs qui nous sont chères.
L’expression en langage personnel sert l’intention de connexion et permet d’instaurer une interaction empathique : Quand tu dis ça, je me sens…. J’aurais préféré… Qu’est-ce que ça te fait quand je te dis ça ? Le processus OSBD n’a pas pour vocation d’être exprimé tel quel à l’interlocuteur mais peut servir d’appui pour s’exprimer dans un langage personnel, authentique, vulnérable sans rapport de force ni jeu de pouvoir. Il s’agit plus d’une manière de clarifier nos pensées avant d’ouvrir la bouche, plutôt qu’un cadre au sein duquel il faudrait s’exprimer sans s’en éloigner.
3.L’auto empathie
Face à un jugement, une critique, un reproche, nous pouvons choisir d’écouter avec empathie nos propres jugements/ critiques/ reproches qui émergent en réaction “épidermique” (que ces jugements soient sur les autres -> “il est gonflé/elle est égoïste” ou sur nous-même : “Je suis nul/ c’est ma faute”).
L’auto empathie passe par un temps de silence, d’introspection qui prend du temps, de recueillement pour entrer en contact avec ce qui est important pour nous (et sûrement difficile à avouer). Il est possible de demander un temps de pause à l’autre pour avoir le temps et l’espace de pratiquer l’auto empathie.
L’auto empathie consiste à reformuler nos jugements en émotions et en besoins pour les reconnaître, les accueillir et les valider avec un grand oui : “oui, c’est vrai, je ressens de la tristesse et de la colère parce que j’aurais eu besoin de soutien, d’empathie et de respect pour trouver du sens à cette relation. Je suis tellement déçu parce que j’ai l’impression d’être incompris là où j’aurais tellement eu besoin de compréhension. Je suis découragée et j’ai du mal à retenir mes larmes, je ne peux pas donner le meilleur de moi-même dans ces conditions”.
Grâce à ce processus d’auto empathie, nous nous rendrons compte que nos propres jugements parlent de nos valeurs profondes, de ce qui est réellement important pour nous. Cela donne alors une direction pleine de sens à ce que nous avons envie de vivre dans nos relations.
L’auto empathie ouvre la voie à l’écoute de l’autre ou à l’expression en langage personnel, selon ce que la situation appelle et ce que nous pouvons donner (l’écoute de l’autre demandant plus d’énergie et de disponibilité).
4.Le soutien social
Quand nous n’arrivons pas à écouter l’autre, à nous exprimer en langage personnel ou à faire une pause pour un temps d’auto empathie et que l’autre n’y arrive pas non plus, nous pouvons faire appel à une personne extérieure qui servira de médiateur. Cette personne pourra nous aider à dénouer les émotions et les besoins des différents protagonistes et à formuler des demandes pour parvenir à une solution créative gagnant/ gagnant.
Ce médiateur peut être un professionnel (un thérapeute de couple par exemple) ou une personne de confiance (ami, famille proche…)
5.La gratitude
La gratitude, c’est le fait d’arroser les fleurs relationnelles. Le processus de la Communication NonViolente indique trois composantes pour exprimer de la reconnaissance efficacement :
- les actes concrets qui ont contribué à notre bien-être,
- les besoins que nous éprouvions et que ces actes ont satisfaits chez nous,
- le sentiment de plaisir né de la satisfaction de ces besoins.
Dire « merci » en Communication NonViolente (CNV) suit ce processus : « Voici ce que tu as fait; voici ce que je ressens; voici le besoin qui chez moi a été satisfait ». Ainsi, la CNV nous invite à passer des compliments à la gratitude qui vient de l’intérieur et à la reconnaissance authentique sans chercher à obtenir quoi que ce soit en retour.
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Pour aller plus loin : Être vraiment soi, aimer pleinement l’autre : La Communication NonViolente en couple et entre amis de Marshall Rosenberg (éditions Jouvence). Disponible en librairie, en médiathèque ou sur le sites de ecommerce.