La Dictature des petites couettes : un livre qui remet en question les standards de beauté
Présentation de l’éditeur
Une fable astucieuse sur les diktats de la mode qui touchent les enfants dès le plus jeune âge.
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La Dictature des petites couettes est un livre pétillant et percutant. Dès la couverture, on en prend plein les yeux. Le bleu foncé nous attire et annonce la couleur : ici, on ne va parler de rose pour les filles, on va mettre tout ça en question !
Dans cet album tout en malice, Ilya Green met en scène une bande d’amies qui jouent à se déguiser. Ana, Olga et Sophie trouvent de belles robes et se disputent pour savoir qui est la plus belle : est-ce que les étoile font la supériorité ? ou alors les petites couettes ? est-ce qu’on peut être belle quand on a des oreilles de chat en déguisement ? et si on organisait un concours de beauté pour savoir qui est la plus belle ?
Gabriel, l’ami des filles, et son chat veulent participer eux aussi au concours de beauté.
Mais les garçons ont-ils le droit de participer à un concours de beauté ? Peuvent-ils être beaux même s’ils n’ont pas de petites couettes ? Et est-ce qu’un chat avec plein de poils pourrait participer ?
Gabriel et le chat décident que oui ! Parce que, finalement, chacun ses goûts et tout le monde a le droit d’être beau !
Les filles sont d’accord à condition d’imposer leur standard de beauté : du rose, du violet, des paillettes, des robes, des étoiles… et des petites couettes !
Comme il faut bien trouver des juges impartiaux, les fourmis qui passent par là feront bien l’affaire pour déterminer qui est la plus belle (ou le plus beau, ajoute Gabriel !). Sauf que voilà… les fourmis ne sont pas du tout sensibles au défilé de mode que proposent les filles et Gabriel.
“Vous êtes beaucoup trop grands pour être beaux ! Pour être beau, il faut être tout petit et tout noir. Et avoir de petites antennes. Comme ça !”, disent-elles !
Cet album en dit beaucoup plus qu’il n’y paraît au premier abord : Ilya Green traite avec humour du rapport à l’image, des standards de beauté qui sont tous relatifs, du regard des autres. L’écriture à la frontière entre la poésie et le parler familier des enfants et les dessins au trait servent parfaitement cette histoire créative et originale. Une bonne manière d’amorcer une discussion avec les enfants sur les critères de beauté, sur les différences entre filles et garçons (pourquoi serait-ce bizarre pour un garçon de participer à un concours de beauté ? pourquoi les filles veulent-elles à tout prix lui faire des couettes et peindre le chat en rose pour qu’ils soient “beaux” ?).
L’idée n’est pas de poser de jugement sur les filles qui se font belles ou qui aiment les paillettes ni de faire aimer les couettes aux garçons à tout prix mais plutôt de respecter les choix des enfants en dehors des normes et croyances sociétales qui peut freiner voire bloquer le plein épanouissement de leur potentiel. Les stéréotypes présents dans les jouets, livres ou tout autre support destinés aux enfants participent à restreindre l’imaginaire des enfants et à délimiter strictement le champ des possibles en fonction du sexe. Or cet album les questionne avec humour et la chute engage une vraie réflexion.
Cet album m’en a rappelé un autre que nous avions beaucoup aimé, à la fois dans la manière d’amener l’histoire (des enfants jouent et se disputent) et dans le thème abordé (les stéréotypes de genre, la liberté d’être soi même) : Le grand spectacle : une ode à l’imagination des enfants (et leurs capacités à surmonter les petits conflits)
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La Dictature des petites couettes de Ilya Green(éditions Didier Jeunesse) est disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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