Affirmer un refus ou une position n’est pas de l’égoïsme (c’est ce que tente de nous faire croire une personne qui nous culpabilise pour nous faire céder)

comment dire non personne qui tente de nous culpabiliser

Dans son livre STOP à la manipulation, Jacques Regard, coach formé à l’école de Palo Alto, rappelle qu’affirmer un refus ou une position personnelle n’est pas de l’égoïsme : il est possible de le faire tranquillement (sans agressivité) et innocemment (sans culpabilité). La culpabilité est un sentiment honorable car elle est en lien avec notre sens moral, notre envie de bien faire et notre souci de la qualité des relations que nous entretenons avec les autres. Une personne qui nous culpabilise tente précisément de nous faire croire que refuser d’accéder à sa demande est de l’egocentrisme immoral et que nous devrions avoir honte (surtout en rapport avec ce que cette personne ne manquera pas de nous rappeler : les fois où elle nous a aidés, où elle a été présente, où elle a elle-même renoncé à quelque chose qui lui importait pour nous faire plaisir).

La culpabilité est l’expression de notre sensibilité, mais elle peut être facilement instrumentalisée par une personne qui tente de nous manipuler pour nous faire céder. Une personne manipulatrice gagne aussi longtemps que nous croyons être coupable de lui opposer un refus ou d’agir comme nous le faisons. Jacques Regard propose une question clé pour évaluer si le culpabilité ressentie est justifiée : existe-t-il un équilibre entre ce que la personne me demande et ce qu’elle dit m’avoir donné ?  

Comment dire non dans les formes à une personne qui tente de nous culpabiliser ?

Répondre à une tentative de manipulation, sans attaquer la personne ni porter préjudice à la relation.

Jacques Regard propose une manière de dire non à une personne qui tente de nous faire céder en nous culpabilisant. Il explique que dire non dans les formes, c’est

  • Décrire la situation
  • Exprimer calmement votre point de vue
  • Rechercher et proposer des solutions
  • Mettre un terme à l’entretien

Il donne un exemple pour réagir à une tentative de manipulation anodine et courante, sans attaquer la personne ni porter préjudice à la relation.

– Tu veux faire un loto avec moi ? Ça nous coûtera moins cher et nous partagerons les gains. Allez, fais un effort, c’est un gros lot et ça ne te coûtera pas très cher si on divise la mise.

-Je te remercie de penser à moi, mais tu sais que je n’aime pas les jeux de hasard. Si tu gagnes, je préfère que tu gardes tout. Je ne te dis pas “bonne chance”, il paraît que ça porte malheur. A plus tard, j’y vais. “

Se libérer de la culpabilité 

Dans ce type de réponse à une tentative de culpabilisation, les ingrédients importants sont :

  • Montrer d’abord qu’on a entendu et saisi la demande : reprendre les mots de l’interlocuteur pour montrer qu’on a bien compris sans ambiguïté sa demande,
  • Indiquer qu’on ne peut pas accéder à cette demande : exprimer un point de vue ou le contraintes sans se justifier ou se perdre dans des détails inutiles,
  • Eventuellement, proposer une alternative sans laisser le temps de répliquer à l’interlocuteur,
  • Briser l’entretien et partir (ou tourner le dos, l’idéal étant de marquer physiquement la fin de la discussion) : il s’agit de quitter la scène du jeu psychologique que l’interlocuteur a tenté d’amorcer pour signifier que la communication est terminée.

Jacques Regard insiste sur le fait d’éviter de s’embarquer dans des justifications sans fin : abréger la conversation évite l’agressivité, la dévalorisation ou encore l’ironie de part et d’autre.

Le désir et la volonté des autres sont légitimes, mais ce n’est pas une raison pour qu’ils nous les imposent en nous culpabilisant. Nous avons également des besoins et des aspirations tout aussi légitimes. La culpabilisation ou la menace du rejet sont des moyens que le manipulateur culpabilisateur utilise pour nous asservir. En prenant conscience de notre enlisement (qui nous soumet au chantage), nous nous libérons, à la fois de la culpabilité et du manipulateur. Nous sommes alors en mesure de nous affirmer pour ce que nous sommes et capable de dire non à la manipulation. – Jacques Regard

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Source : STOP à la manipulation de Jacques Regard (éditions Eyrolles). Disponible en médiathèque, en librairie ou en ecommerce.

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