[Famille recomposée] Comment éviter que les divergences en matière d’éducation ne se transforment en conflit permanent ?

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Dans son livre Famille complice : Le guide de la super famille recomposée, Claire Hellèle formule quelques conseils de communication dans un couple à la tête d’une famille recomposée pour éviter que les divergences en matière d’éducation ne se transforment en conflit permanent (pouvant aller jusqu’à la séparation).

Anticiper les sujets qui fâchent et se mettre d’accord sur des valeurs communes

C’est une évidence, mais la plupart des conflits sur l’éducation et la discipline peuvent être évités si le couple a abordé le sujet avant. Au début d’une relation, on est surtout absorbé par son couple, on imagine qu’on réglera les problèmes au fur et à mesure qu’ils se présenteront et personne n’a envie d’aborder les sujets qui fâchent. Pourtant c’est une des meilleures choses à faire pour préparer l’avenir de votre famille et donc de votre couple.- Claire Hellèle

Prendre en temps mort dans le feu de l’action pour une concertation avec l’autre adulte (parent ou beau parent)

Claire Hellèle propose de dire à un enfant : « Je ne sais pas, je vais en parler avec ton père/ ta mère/ ton beau-père/ ta belle-mère et je te répondrai après. » Cela peut être difficile pour les parents habitués à fonctionner en solo pendant des années avant la recomposition familiale, d’autant plus si l’enfant rétorque que l’avis de quelqu’un d’autre n’a jamais été nécessaire avant. Il est alors possible de reconnaître cet état de faire et que les choses ont changé avec l’emménagement du beau-parent : « C’est vrai. Maintenant on habite avec XY et il/ elle a son mot à dire sur le fonctionnement du foyer. »

Éviter de critiquer les décisions de l’autre

Eviter de critiquer ne veut pas dire ravaler son désaccord. Il est possible de dire qu’on n’est pas d’accord avec cette décision et de valider les émotions de l’enfant (qui est peut-être déçu, en colère ou ressent de l’injustice), puis d’affirmer qu’on va en parler avant de revenir vers l’enfant.

Parlez-en avec lui ou elle en privé, écoutez ses raisons d’avoir agi ainsi, sachez reconnaître que cela partait d’une bonne intention et expliquez ensuite comment vous auriez fait à sa place. Ce n’est pas une compétition ! Dites-vous bien que vous essayez de trouver ensemble la meilleure façon de faire. – Claire Hellèle

Souvent, l’agressivité d’un enfant ou d’un ado cache un besoin non exprimé. Claire Hellèle prend l’exemple d’un beau-père qui a fait une remarque sur la baisse des notes de sa belle-fille qui a alors explosé. Celle-ci souffrait du fait que son père ne le voyait que par le prisme de ses notes et comptait sur son beau-père pour la soutenir et la voir au-delà de ses notes. Les maladresses et malentendus ne sont pas toujours évitables mais peuvent être rattrapés avec une bonne communication sur les émotions, les intentions et motivations de chacun.

Si les règles changent, les annoncer ensemble

Mettons qu’au cours d’une de vos discussions vous ayez pris la décision de changer une des règles de la maison. Si vous êtes dans les premières années de votre recomposition familiale, vous allez sans doute laisser le parent d’origine énoncer la nouvelle règle. Assurez-vous cependant que le beau-parent est à ses côtés lorsqu’il le fait. Par exemple : « Jusqu’à présent je ne vous ai pas demandé de nous aider à débarrasser après le repas, mais à partir de maintenant, personne ne quittera la cuisine tant que la vaisselle n’est pas rangée et le plan de travail nettoyé. » Et si les enfants (malins !) essaient de vous prendre à défaut en objectant que « Tu as décidé ça uniquement parce que c’est lui [elle] qui le veut ! » ne vous justifiez pas : « C’est vrai que c’est Antoinette/ Antoine qui a soulevé ce problème, mais si je n’étais pas d’accord avec elle [lui], je n’aurais rien changé. » – Claire Hellèle

Flexibilité et aide extérieure si nécessaire

Claire Hellèle rappelle l’importance de la flexibilité car, une fois la source du problème mise au jour, il va peut-être falloir faire des concessions, renoncer à une image de la famille idéale…

Dites-vous que certains principes ne valent pas la peine d’être défendus si cela coûte trop cher à tout le monde. Enfin, si vous n’arrivez pas à trouver un terrain d’entente, faire appel à un médiateur peut s’avérer salutaire. Vous pouvez vous adresser à un thérapeute familial ou individuel, à un psychologue, ou simplement à une personne extérieure en qui vous avez confiance. – Claire Hellèle

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Source : Famille complice : Le guide de la super famille recomposée de Claire Hellèle et Lynda Corazza (éditions Mango). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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