[Confinement, anxiété, colère explosive] Quand les émotions sont plus fortes que nous : le champ de blé, une métaphore pour faire un pas de côté

émotions confinement

Ce qu’on pense après une émotion nous maintient dans le mal-être : comment éviter d’en rajouter ?

Dans leur livre Émotions : quand c’est plus fort que moi, Catherine et Aurore Aimelet rappellent que nous ne sommes pas en mesure de changer notre système émotionnel ni de le « gérer » mais nous pouvons agir en connaissance de cause. Cette connaissance du fonctionnement de nos émotions est d’autant plus importante en ces temps de confinement. Notre système émotionnel sert l’objectif inconscient de la conservation de la vie.

Une émotion s’inscrit d’abord dans le corps et son émergence est un processus inconscient non gérable. Puis l’émotion se diffuse dans l’esprit. La diffusion de l’émotion est un processus conscient et donc modifiable en s’entraînant à agir autrement (accueillir les émotions comme des messages au service de la vie, se laisser traverser par elles et apprendre à répondre à leur intention vitale en conscience). Agir autrement, c’est ajouter de nouvelles stratégies pour vivre avec les émotions plutôt que contre elles. Plus nous désirons être “zen”, plus nous ressentons de la frustration à l’idée de ne pas y arriver… et moins nous sommes zen.

Nos émotions peuvent être inconfortables mais elles ne sont pas dangereuses; notre corps peut être vecteur de messages douloureux mais il n’est pas une menace et il ne ment jamais.

Nous ne pouvons pas “gérer” le système émotionnel en lui-même mais ses conséquences

Catherine et Aurore Aimelet estiment que notre première action devrait être d’éviter de rajouter de l’huile (des pensées, des ruminations, de la violence verbale ou physique) sur le feu (l’émotion). Ce sont ces “mauvaises” façons de penser et d’agir qui, au lieu de nous faire du bien, nous maintiennent dans le mal-être, le ressentiment, la gêne. Les deux autrices nous invitent à garder une image en tête pour éviter de vouloir tout expliquer, tout éviter et/ou tout contrôler.

La prochaine fois que nous serons en proie à des émotions intenses au cours de cette situation de confinement propice à l’anxiété ou à l’énervement, nous pourrons visualiser la métaphore du champ de blé :

  • imaginer un champ de blé dans lequel les épis sont droits comme des I et s’élèvent vers le soleil;
  • un orage vient, pareille à une émotion;
  • sous le poids de la pluie, l’épi courbe, se plie, à l’image des humains qui courbent le dos sous le poids des émotions douloureuses;
  • mais l’orage ne dure pas, le soleil finit toujours par revenir;
  • l’épi se redresse et reprend sa forme initiale;
  • nous sommes exactement comme le blé, déstabilisés momentanément par une émotion vive, désagréable mais capable de nous adapter, sans avoir à se battre mais juste à rester en contact avec cette émotion et à l’accueillir telle qu’elle est;
  • nous ne pouvons rien contre le mouvement naturel humain des émotions qui sont des signaux d’alerte sur des besoins insatisfaits (comme l’épi ne peut rien contre la pluie);
  • nous pouvons accepter d’être mouillés jusqu’au cou, de plier en réalisant que nous ne sommes pas brisés.

Quand quelque chose ou quelqu’un nous fait peur, nous attriste, nous énerve, nous pouvons faire un petit pas de côté en ayant cette métaphore en tête. Ce petit pas de côté peut permettre de sortir des automatismes de pensées et d’action (par exemple, crier, attaquer l’autre, taper, ruminer pendant des heures, raisonner dans tous les sens, chercher à tout maîtriser).

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Source : Émotions : quand c’est plus fort que moi de Catherine Aimelet Périssol et Aurore Aimelet (éditions Leduc S). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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