Les signaux d’alerte pour identifier si un enfant est victime de violence à l’école

enfant est victime de violence à l'école

Dans son ouvrage La violence à l’école, Marie-Jeanne Trouchaud liste quelques signaux qui doivent alerter les adultes sur une éventuelle violence subie par un enfant :

  • troubles du sommeil (difficulté à s’endormir, réveils nocturnes, cauchemars, difficulté à se réveille)
  • irritabilité (l’enfant/ l’ado devient plus nerveux, tendu, agressif, susceptible; il répond, claque les portes…)
  • émotivité (il pleure sans motif valable, il explose de colère de manière excessive, il a des peurs irraisonnées…)
  • passivité (non communication, isolement, trouble de la concentration, perte d’intérêt pour des activités aimées auparavant, indifférence, dans la lune…)
  • présence de marques visibles sur la peau (et l’enfant/ ado dit qu’il est simplement tombé, que ce n’est pas grave)
  • somatisations (maux de ventre, urticaire, asthme, eczéma, vomissement, énurésie)
  • conduites à risque (ivresse, tabac, drogue, scarification…)
  • troubles alimentaires (mange beaucoup ou ne mange presque plus rien)
  • école buissonnière/ absentéisme

Marie-Jeanne Trouchaud rappelle que toute modification de comportement doit être prise au sérieux. Un enfant/ ado qui se fait harceler ou brutaliser (chantage, racket, menace…) a tendance à le cacher (parce que qu’il ne se sent pas à la hauteur, parce qu’il a honte, parce qu’il a été menacé de représailles, parce qu’il a peur d’affoler ses parents, parce qu’il veut protéger ses parents, parce qu’il n’entre voit pas de solution…).

Statistiquement, des enfants sont harcelés dans toutes les écoles et établissement scolaires.

Si l’école n’est pas tout d’abord un lieu où les adultes savent montrer l’exemple du respect (alors qu’il leur arrive d’exiger le respect de la part des enfants sans le pratiquer eux-mêmes), si les adultes ne savent pas protéger les enfants qui leur sont confiés ou s’ils se dédouanent de leurs responsabilités, alors l’escalade s’emballe très vite. – Marie-Jeanne Trouchaud

Que faire face pour protéger un enfant victime de violence à l’école ?

Marie-Jeanne Trouchaud insiste sur l’importance pour les adulte de prendre en compte les signaux d’alerte et de croire l’enfant quand il se confie, d’accueillir ses émotions à la hauteur de ce qu’il exprime sans minimiser les faits (et encore moins les nier).

Parents

Quelques amorces peuvent être utiles pour inviter les enfants/ adolescents à parler (dans le cadre d’un lieu et d’une heure opportuns, comme une pause à la terrasse d’un café lors d’une sortie shopping) :

J’ai remarqué depuis quelques temps que…

Je me demande si…

Parfois, il arrive qu’on ne voit pas d’issue à un problème alors qu’il y en a une.

J’ai l’impression que tu as besoin d’aide. Je suis avec toi parce que je t’aime.

Si tu le souhaites, je peux essayer de t’aider. Je te promets de ne rien faire sans ton accord.

Une fois que l’enfant a pu dire ce qu’il avait sur le coeur, le passage à l’action s’impose selon le degré de souffrance de l’enfant/ ado :

  • l’outiller pour qu’il réplique (voir le principe des flèches de résistance),
  • prendre rendez vous avec l’équipe enseignante,
  • consulter un psychologue,
  • changer d’école,
  • porter plainte.

Enseignants

Par ailleurs, Marie-Jeanne Trouchaud conseille aux enseignants de surveiller particulièrement les lieux sensibles, comme les toilettes, les recoins dans la cour de récréation ou encore les lieux isolés dans l’établissement scolaire.

Quand un enseignant remarque que quelque chose ne va pas dans un groupe, il peut :

  • entendre les différends,
  • laisser un espace d’expression pour les ressentis et les émotions,
  • clarifier les points de vue en reformulant les récits et plaintes de chacun,
  • chercher une solution
  • éventuellement concevoir une réparation.

Du côté des enfants, la création de poste de médiateurs, l’introduction des messages clairs ou encore des cercles restauratifs facilitent ce processus. Du côté des adultes (enseignants et personnel éducatif), une formation à la Communication NonViolente est envisageable pour mieux faire face aux problèmes de violence à l’école.

Pour aller plus loin : Les trois piliers de la lutte efficace contre le harcèlement scolaire en Finlande

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Source : La violence à l’école : Déceler et comprendre la souffrance de l’enfant et de l’adolescent pour mieux le protéger de Marie-Jeanne Trouchaud (éditions Eyrolles)

 

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