Les phases qui précèdent le burn-out (ou épuisement) parental : les connaître et les comprendre pour éviter d’en arriver là

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Crédit illustration : freepik.com

 

Dans leur livre Le Burn-out parental : l’éviter et s’en sortir, Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam expliquent que le burn-out (ou épuisement) parental est le plus souvent précédé par une phase haute : une phase d’hyperprésence, d’hyperinvestissement, avec des exigences élevées. Le burn-out est marquée par une vraie différence entre “avant” et “après”.

C’est précisément parce que la personne vise haut en négligeant de recharger son carburant qu’elle finit par chuter – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

Ainsi, les deux autrices conçoivent le burn-out comme un arc de cercle :

  • la montée (le “burn-in”) est caractérisée par l’hyperinvestissement
  • l’apogée est le point d’alerte
  • la descente marque le début du burn-out (épuisement physique et émotionnel, distanciation affective d’avec les enfatnts, perte d’efficacité et d’épanouissement)

Cinq grandes phases peuvent être décrites avant le burn-out proprement dit et, même si tous les parents ne passent pas forcément par toutes les phrases ou dans le même ordre et avec la même intensité, il peut être intéressant de les connaître pour mieux percevoir les signaux d’alarme à ne pas négliger.

1.L’idéalisation

Durant la première phase, le parent est pétri d’idéal. Il veut être une mère, un père parfait. – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

Les parents estiment ne pas avoir le droit à l’erreur par peur d’être jugés (c’est d’autant plus le cas pour les parents “hors normes” comme les parents homosexuels, les parents solos ou encore pauvres) ou bien ils se mettent la pression pour ne pas reproduire ce qui les a fait souffrir dans leur propre enfance avec leurs enfants.

Par ailleurs, la culture de la société dans laquelle nous vivons peut accroître cette pression (publicités où les mères sont souriantes, les enfants “obéissants”, les photos sur les réseaux sociaux d’enfants qui ne se disputent pas…).

2.Le surinvestissement

Parce qu’il est convaincu de l’importance de sa mission, le parent s’investit énergiquement dans son rôle de parent. Il se donne sans compter, au niveau des nuits, de soins et des activités d’éveil (pour les enfants en bas âge) ou des trajets, des activités extrascolaires, des devoirs, des repas, du temps passé à jouer ou discuter avec les enfants, pour les plus âgés. – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam soulignent que l’investissement doit toujours être mis en rapport avec les ressources du parent en question (une personne souffrant de maladie mentale sera possiblement plus vite submergée car, aux responsabilités et difficultés familiales, s’ajoutent les siennes).

Par ailleurs, le surinvestissement va avec le sentiment d’être indispensable ce qui conduit le parent dans un cercle vicieux sans penser ou vouloir déléguer sous peine de se penser un “mauvais” parent ou de se sentir inutile.

3.Le sacrifice de soi

A ce stade, le parent […] surestime ses forces et néglige ses besoins au profit de ses enfants. Il surestime ses forces et néglige ses besoins au profit de ses enfants. Il rogne sur la qualité et/ou la quantité de sommeil. Ne voit plus tel ou tel ami. Fait l’impasse sur des moments de loisir ou d’intimité en couple. Puis, progressivement, il néglige un peu plus ses besoins personnels. – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

Le parent néglige ses propres limites et besoins et ne devient plus qu’un père ou une mère dont les sacrifices n’ont pas de prix.

4.La frustration

Au début, cela se traduit par quelques touches d’insatisfaction et de désappointement çà et là. Puis la frustration s’intensifie… parfois jusqu’à l’amertume. – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

Cette frustration peut avoir plusieurs origines :

  • l’impression de ne pas y arriver,
  • voir que les efforts ne portent pas leurs fruits
  • l’absence de reconnaissance du conjoint ou des enfants (parfois qualifiés d’ “ingrats”)

C’est la frustration qui dure qui fait le lit du burn-out.

5.La perte d’énergie

Si la frustration perdure, le parent passe en phase 5 : il commence à ressentir la fatigue accumulée au cours des derniers mois ou années, il prend pleinement conscience des sacrifices qu’exige son rôle de parent. – Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam

La perte d’énergie est un “coup de mou” qui se repère à :

  • des pertes de patience
  • plus d’irritabilité
  • des pensées pessimistes
  • des conflits qui dégénèrent plus vite
  • des pertes d’absence (le parent est comme “dans la lune”)

Quelques mesures de prévention

Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam formulent quelques mesures pour retourner la situation et éviter de dépasser le point d’alerte :

  • une redéfinition ou un rééquilibrage des tâches parentales
  • une aide ménagère à domicile
  • un soutien émotionnel (amis, voisins, famille, autres parents de l’école, groupes en ligne…)
  • une meilleure communication dans le couple et avec les enfants (pour nourrir les besoins de valorisation, de reconnaissance et de gratitude du parent en souffrance)
  • une autonomie des enfants (inclusion dans les tâches domestiques, autonomie pour les trajets en fonction de l’âge et des possibilités matérielles…)
  • une remise en contexte de l’éducation donnée (entraînant une multiplication des activités extrascolaires et la pression revêtue par les parents dans le rôle qu’ils jouent dans la réussite de leurs enfants) et des notes obtenues à l’école
  • une aide psychologique externe par un professionnel
  • une satisfaction en dehors de la parentalité (voir des amis, avoir un travail source de satisfaction, prendre du temps pour soi)

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Source : Le Burn-out parental : l’éviter et s’en sortir de Moïra Mikolajcak et Isabelle Roskam (éditions Odile Jacob). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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