Pourquoi je suis en colère : un exercice pour recadrer les pensées qui mènent à l’agressivité

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Dans son livre Grosses colères et petits drames, Florence Renaux propose un petit exercice pour mieux comprendre les raisons de la colère et recadrer les pensées qui mènent à l’agressivité. Cet exercice peut être proposé aux enfants dès 6/7 ans et convient également aux adultes. L’idée est que cette manière de recadrer les pensées qui mènent à l’agressivité devienne une habitude qui permet d’entendre le message de la colère sans la laisser déborder en violence.

Cet exercice passe par une succession de petites questions.

  • 1ère question : Quelle est la situation qui te met en colère ?

L’enfant pourra répondre par exemple : « Ma sœur ne veut pas jouer avec moi. ». On l’aidera alors à formuler une phrase en commençant par : Je suis en colère quand … [ma sœur ne veut pas jouer avec moi].

  • 2ème question : Quand tu penses à ça, tu es en colère contre qui ? L’autre ou toi ?

L’enfant répondra probablement qu’il est en colère contre l’autre. Là encore, on l’aidera à formuler sa phrase en commençant par : Je suis en colère contre … [ma sœur].

  • 3ème question : Qu’est-ce que tu te dis et qui te met en colère ?

L’objectif de cette troisième étape est de compléter cette phrase type : Je ne suis pas en colère parce que (écrire la réponse 1), je suis en colère parce que quand (écrire la réponse 1) , alors je me dis que… On énumèrera plusieurs propositions parmi lesquelles l’enfant pourra choisir :

  • Je ne peux jamais faire ce que je veux.
  • Je ne sais pas comment réagir.
  • Je ne sais pas quoi dire.
  • Je ne sais pas quoi faire quand je suis seul(e).
  • Je me sens en danger.
  • Je suis nul(le).
  • Je ne peux pas être aimé(e).
  • Je ne suis pas à la hauteur.
  • Je suis rejeté(e).
  • Pour une autre raison :

Au final, on aidera l’enfant à mettre de l’ordre dans ses pensées et ses émotions en aboutissant à une phrase sur ce modèle : Je ne suis pas en colère parce que ma sœur ne veut pas jouer avec moi, je suis en colère parce que, quand ma sœur ne veut pas jouer avec moi, alors je… [ne sais pas quoi faire et je m’ennuie].

A la fin de ce processus, l’enfant comprendra pourquoi il est en colère et pourra identifier quoi faire pour répondre aux besoins signalés par sa colère.

Et la colère des parents ?

Ce processus de recadrage des pensées peut également être utile pour nous, les parents. Ainsi, si nous nous énervons parce que nos enfants ne nous écoutent pas, nous pourrions découvrir que nous ne sommes pas en colère à cause des enfants, mais que nous sommes en colère parce que nous nous disons que nous ne sommes pas de bons parents. Ce n’est pas parce que nous nous disons cela que c’est vrai. En revanche, identifier ces pensées permet de réagir de manière ajustée :

  • qu’est-ce qui me fait penser que je ne suis pas un bon parent ?
  • est-ce que ce que j’attends des mes enfants est adapté à leur âge ?
  • est-ce que je reçois assez de soutien de la part de mon/ma conjoint.e ?
  • est-ce que j’ai peur du jugement des autres ?

Ces bonnes questions permettent de traiter les causes de la colère plutôt que simplement le symptôme et de mettre un couvercle sur les émotions de chacun (ex : crier sur les enfants pour qu’ils se taisent mais ne rien entreprendre pour prendre soin de soi ou consolider les liens d’attachement parent/ enfant).

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Source : Grosses colères et petits drames de Florence Renaux (éditions Eyrolles). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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