La fatigue de tension nous use : l’importance de décharger les tensions mentales et émotionnelles.

fatigue de tension

Différence entre “bonne” fatigue et fatigue de tension

Dans son livre Comment rester vivant au travail – Guide pour sortir du burn out, Catherine Vasey fait une différence entre “bonne” fatigue” et fatigue de tension. Elle estime que la bonne fatigue est une fatigue physique qui nécessite un repos bien mérité.

A l’inverse, une fatigue de tension est une fatigue mentale et émotionnelle. La fatigue de tension est en lien avec le stress (qu’il soit mécanique, mental ou émotionnel). Or nous avons de nombreuses sources de stress dans la période actuelle, entre télétravail, confinement des enfants cas contact, confusion dans les protocoles sanitaires etc. Par ailleurs, la volonté de contrôle et de retenue (exemples : se retenir de pleurer, ravaler sa colère, prendre sur soi, serrer les dents…) finit par provoquer des tensions musculaires chroniques. Avec le temps, la tension devient chronique et fait souffrir, tant physiquement que psychiquement. Il s’agit alors de dénouer les tensions du corps, de se réapproprier sensations et émotions comme non dangereuses.

Dans ce cas, le repos (dormir, se détendre, regarder la télé) n’est pas le moyen le plus efficace. Il est plutôt utile de décharger la tension en passant par le corps et le mouvement. Pour permettre au corps de faire son travail de récupération d’énergie, il s’agit d’abord de se libérer des tensions accumulées en se défoulant et en déchargeant physiquement. Cela passe donc par le mouvement : s’étirer, pleurer, respirer profondément, donner de la voix (chanter, crier). Chacun a sa manière de se défouler, l’idée directrice étant de mettre les tensions à l’extérieur de soi. Par exemple, cela passer par le fait de taper des pieds, de pousser contre un mur, de courir, de se laisser rouler sur une pente, de jouer à une bataille de polochons avec les enfants, de faire un sport de frappe ou de glisse…

Ecouter les sensations du corps

C’est à partir du moment où un soulagement et une impression de détente physique apparaissent qu’il devient possible de s’abandonner à la réaction de fatigue qui permet un repos récupérateur. La sensation corporelle avant/après sert de boussole.

Trop de pression intérieure doit être “ex-primée” ce qui veut dire mettre la pression à l’extérieur grâce à des soupapes de sécurité de façon similaire au fonctionnement d’une marmite à vapeur. Vous ne pouvez pas relâcher les tensions en gardant la bouche fermée et les mâchoires serrées et en fermant le poing dans votre poche. Mais, pour vous défouler, il n’est pas nécessaire de balancer tout ce que vous pensez à la personne qui nous énerve ni d’aller crier dans la forêt jusqu’à en perdre votre voix. – Catherine Vasey

La décharge de la fatigue de tension passe par le corps.

Utiliser le mouvement en cas de fatigue de tension

Décharger les tensions mentales et émotionnelles régulièrement et faire attention aux sensations corporelles (sensations de contraction, douleurs, nervosité) sont des facteurs de prévention de l’épuisement.

Lire aussi : Prévention du burn out : 3 formes de tension et d’usure dans le travail

Chaque mouvement ou déplacement peut être l’occasion de décharger :

  • ouvrir une fenêtre et respirer plusieurs fois profondément,
  • pratiquer un sport dans la douceur en abandonnant l’idée qu’il faut souffrir (sans rechercher la douleur),
  • tondre la pelouse,
  • jouer avec les enfants,
  • pétrir une pâte (à pain, à tarte, à pizza…),
  • rentrer chez soi à pied en passant par un parc ou une forêt,
  • rire,
  • pleurer,
  • sauter/ s’étirer,
  • décharger par plusieurs expirations profondes…

Catherine Vasey mentionne la télévision comme un faux-ami car certaines émissions surchargent en informations, en émotions et éloignent des besoins physiques fondamentaux.

Les pleurs de réparation

Quand une personne lâche prise et se met à pleurer profondément, elle peut se laisser traverser par ses émotions vitales (la peur, la colère et la tristesse de ne pas être comprise, considérée ou reconnue comme compétente, d’avoir dû changer et s’adapter dans l’espoir de recevoir de la valorisation).

Dans ce cas, les pleurs ne proviennent pas du désespoir mais du soulagement. La souffrance n’est pas niée, mais les pleurs sont justement le mécanisme le plus efficace que possède le corps pour soulager tension et douleur.

La respiration profonde

La respiration profonde aide au lâcher prise car elle apporte plus d’oxygène au corps et accroît le niveau d’énergie. L’effort fourni pour respirer davantage en profondeur fait prendre conscience qu’on retient habituellement sa respiration. On a souvent tendance à retenir la respiration parce que c’est une manière efficace d’enfouir des sensations et émotions qu’on ne veut pas voir. En effet, contrôler la respiration apparaît comme une défense inconsciente contre des émotions perçues comme dangereuses.

La cohérence cardiaque peut être une approche utile pour réduire le niveau de stress. La cohérence cardiaque est un état physiologique qu’on peut atteindre en suivant une règle simple de respiration. Six respirations par minute à intervalles réguliers suffisent à mettre le corps en cohérence. Idéalement, 3 à 5 cycles sont recommandés, 3 fois par jour.

Une vidéo pour pratiquer la cohérence cardiaque à ce lien

………………………………….

Source : Comment rester vivant au travail – Guide pour sortir du burn out de Catherine Vasey (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

Commander Comment rester vivant au travail – Guide pour sortir du burn out sur Amazon, sur Decitre, ou sur Cultura