Fille, garçon, même éducation : un livre pour une parentalité non sexiste à destination des jeunes parents
Présentation de l’éditeur
La lutte contre l’inégalité entre les sexes commence dès le berceau ! Car les différences entre les filles et les garçons s’installent très tôt et partout, sans même qu’on en ait conscience. Ce guide pour une parentalité féministe ouvre une réflexion sur l’influence des constructions de genre dans l’éducation des tout-petits, et vous invite à remettre en question les rôles que la société semble avoir déterminés pour chacun.e.
Avec franchise et humour, tous les sujets qui taraudent les jeunes parents sont abordés. Allaitement, choix des vêtements, apprentissage du langage, comportements en crèche, répartition des tâches au quotidien, gestion des congés parentaux, combinaison vie professionnelle et vie de famille, etc. : interrogez, dialoguez, libérez-vous des pressions sociales et dépassez en tant que parent les stéréotypes de genre !
Dans ce livre, vous trouverez :
• Des informations pratiques pour savoir ce qui vous attend de 0 à 3 ans.
• Des discussions à engager avec votre partenaire pour lever les tabous.
• Des conseils de spécialistes pour faire vos choix en toute conscience.
• Des éclairages transculturels pour comprendre les enjeux de la parentalité féministe.
• Des chiffres clés et focus pour saisir l’ampleur des phénomènes.
• Des témoignages personnels pour découvrir diverses expériences!
Les points forts
Cet ouvrage est organisé autour de 9 chapitres :
- 0 MOIS : Bin ! Dis bonjour à ta nouvelle vie
- 3 MOIS : Ne me jugez pas !
- 6 MOIS : L’instinct maternel n’existe pas
- 9 MOIS : Être parent et rester soi-même
- 1 AN : Bon anniversaire et bravo les parents !
- 1 AN ET DEMI : Oh merde !
- 2 ANS : C’est qui le/ la patron.ne ?
- 2 ANS ET DEMI : Génération écrans
- 3 ANS : Egalité pour nos enfants !
Les autrices ont pris le parti de l’humour pour aborder les influences des constructions de genre sur notre manière d’être parents et d’élever les garçons et les filles. Ce livre traite des thèmes chers aux jeunes parents : le sommeil, les pleurs, l’allaitement, le biberon, la diversification, la collectivité, les maladies, la continence, l’angoisse de séparation, l’entré en maternelle, le divorce des parents… Il ne s’agit en aucune manière d’un manuel de parentalité sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour être un parent parfaitement non sexiste. L’objectif des autrices est plutôt d’exposer des informations pour éveiller des questionnements au sujet d’évidences et prendre conscience des stéréotypes genres qui nous influencent de manière inconsciente.
Dans le premier chapitre, les autrices rappellent notamment à quel point les femmes qui viennent d’accoucher sont fragilisées et formulent des propositions au partenaire pour la soutenir.
Les autrices questionnent tout au long de cet ouvrage les idées reçues sur ce qu’une mère devrait faire (ou ne pas faire). Elles font la lumière sur la culpabilité qui pèsent sur les parents, en particulier les mères, qui n’en font jamais assez ou, au contraire, toujours trop : c’est le “mum sharing, c’est-à-dire la culpabilisation des mères (“Ah, il n’a pas de bonnet ?”, “Ah, tu ne l’allaites pas/ tu l’allaites toujours ?”, “C’est parce que tu l’as trop porté qu’il réclame les bras tout le temps maintenant”…). Il y est également question de dépression post partum. Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet relaient notamment les propos de Mathilde Bouychou, psychologue à Paris, qui regrette de voir des mères arriver avec un enfant de 3 ans ou plus et qui sont en état de dépression avancé. Dans la majorité des cas, estime la psychologue, ce sont des troubles périnataux qui n’ont pas été pris en charge. 10% des partenaires de mères déprimées risquent par ailleurs de tomber en dépression.
Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet rappellent avec vigueur que parler d’instinct maternel ne soit pas neutre d’un point de vue culturel et social. A partir du moment où on parle d’instinct, on parle forcément d’inné. A l’inverse, quand on parle plutôt de programmation (sous-entendue culturelle par le biais de la socialisation), alors c’est dire qu’il existe une manière de socialiser les filles (et les garçons) pour que les femmes soient vues comme la personne “naturellement” responsables des soins à apporter aux enfants. Dans cette optique, la notion d’instinct, de naturel devient une construction sociale : c’est la responsabilité des mères aux yeux des autres que de s’occuper de l’enfant, de se lever la nuit, de le consoler, de le nourrir. Par exemple, certaines mères peuvent avoir l’impression d’entendre leur bébé pleurer la nuit alors que le père ne l’entend pas mais cela s’explique par le fait que les filles sont élevées en étant conditionnées à faire attention aux autres, à considérer que les soins du bébé relèvent de leur responsabilité.
Ce qu’on appelle “instinct” définit en réalité l’attachement à son bébé. Or cet attachement se construit dans le temps. Il est le résultat d’une rencontre, il n’est pas évident, inné. C’est aussi un danger de faire croire aux femmes qu’elles vont aimer tout de suite l’être dont elles accouchent. Ce n’est pas si simple que cela car nous ne sommes pas si simples que cela. Ne pas en parler peut engendrer beaucoup de culpabilité et un sentiment d’échec chez la mère. Dire qu’il y a un instinct voudrait dire qu’il n’y a qu’expérience, alors que tout est possible et que tout s’apprend. – Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet
Quand une femme devient mère, la frontière est mince entre responsabilité (donner le bain, se lever la nuit, ranger, cuisiner, écouter les émotions de chaque membre de la famille, planifier, faire faire les devoirs, aimer…) et culpabilité (de ne pas réussir à être à la hauteur du modèle, de ne pas aimer suffisamment l’enfant, de ne pas aimer être mère…). Pour les deux autrices, la vraie question est celle de la souffrance des mères induite par la socialisation des filles.
Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet reconnaissent que les rôles ont changé dernièrement : de nombreux pères s’impliquent dans les soins apportés aux enfants, leurs voix s’élèvent pour un allongement du congé parental, il existe des pères au foyer, certains hommes prennent des temps partiels pour s’occuper de leur famille. De plus en plus de pères revendiquent leur désir profond de présence auprès de leurs enfants, de prendre toute leur part dans les soins parentaux et dans les tâches domestiques. Pourtant, souvent encore, les pères sont dans un rôle de “décharge” ou “d’aide” des mères. Il est en effet extremement difficile de se défaire de tout le conditionnement culturel et social qui nous imprègnent depuis l’enfance :
- à la fois pour les mères (qui peuvent se sentir inutiles, incompétentes, de mauvaises mères, si elles se déchargent trop)
- et pour les pères (qui ont beaucoup à apprendre du fait d’avoir eu peu de modèles à imiter, qui peuvent redouter les jugements extérieurs sur leur moindre virilité, qui ont peu d’intérêt du point de vue économique et du prestige social à investir la sphère familiale autant que les femmes car ils ont – en moyenne – relativement plus à perdre en termes de salaire en passant à mi temps que les femmes).
S’il faut tout un village pour élever un enfant, c’est que probablement l’expérience tient plus du collectif que ce que l’on veut bien croire. – Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet
Au-delà de la psychologie des parents, Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet abordent l’égalité pour les enfants et proposent des ressource pour une éducation non sexiste qui permet tant aux filles qu’aux garçons d’exprimer leur plein potentiel à travers le respect de leur personnalité et de leur goût, indépendamment de leur sexe. On y retrouve également des éléments issus de l’éducation bienveillante, comme la déconstruction de la notion de “caprice” ou des invitations à l’auto-compassion pour les parents.
Dans cet ouvrage, il est bien question d’un sujet sociétal et même politique concernant les représentations féminines et masculines véhiculées par notre modèle culturel.
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Source : Fille-Garçon même éducation : guide pour une parentalité féministe de 0 à 3 ans de Pihla Hintikka et Elisa Rigoulet (éditions Marabout). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.
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