Le jeu et l’humour aident les enfants à passer outre leurs grandes et leurs petites contrariétés.un fou rire partagé vaut mieux qu'un sermon qui tombe dans l'oreille d'un sourd

Dans son livre Qui veut jouer avec moi ?, Lawrence Cohen propose d’aborder la question des secrets à garder sous cet angle. Il nous est difficile en tant qu’adultes de garder des secrets alors imaginons pour les enfants ! Pourtant, la trahison d’un secret peut être douloureuse pour un enfant et susciter des conflits, des ruptures d’amitié. Difficile de faire comprendre l’impact d’une promesse non tenue et d’un secret trahi aux plus jeunes.

Le Dr Cohen a été témoin d’une scène entre sa fille et un ami qui confia un secret à la jeune Emma, alors qu’ils étaient tous les trois en voiture :

“Je vais te raconter un secret mais c’est quelque chose qu’Eric m’a raconté et qu’il m’a fait promettre de ne pas répéter.”

Il a saisi cette occasion pour pour s’amuser du poids d’un secret à garder et faire comprendre aux enfants la notion de confiance. Plutôt que de faire un grand discours sur les notions de trahison, de confiance, de conséquences des actes et des paroles, il a embrayé sur le rire.

“Bientôt, tout le monde connaîtra le secret vu qu’on ne le répète qu’à ceux qui promettent de ne le dire à personne.”

Il en a rajouté en désignant des piétons et en demandant aux enfants : “Faut-il que je lui confie un secret, à celui-là ?” Comme les enfants ont acquiescé, il a crié à travers la fenêtre ouverte : “Hé ! Je vais vous confier un secret mais vous devez promettre de ne pas le répéter.”

Les deux enfants l’ont alors imité, hilares : “Vous voulez connaître un secret ? Ne le répétez à personne !”

Le Dr Cohen écrit que nous savons que les sermons ne servent pas à grand chose mais que nous sommes tentés d’y avoir recours par manque d’outils à disposition pour les remplacer. Il propose donc une approche ludique qui peut se révéler plus utile et efficace… même si les enfants continueront probablement à trahir des promesses, ils auront eu l’occasion de rire d’un thème qui peut être source de conflits et de déceptions entre enfants.

Cela est aussi valable pour les mensonges : plutôt que faire des sermons sur l’aspect inacceptable des mensonges, pourquoi ne pas s’amuser avec l’enfant à imaginer les mensonges les plus énormes possibles ? L’idée est d’en rajouter toujours plus, d’exagérer pour déclencher le rire et l’absurde.

Le jeu remplace alors les rapports de force. Voici 4 situations dans lesquelles la parentalité ludique fait ses preuves d’efficacité : 4 situations que le jeu parents/ enfants peut aider à dénouer
Qui veut jouer avec moi ? est disponible au format poche :