3 idées pour apaiser la jalousie dans une fratrie
Apaiser la jalousie dans une fratrie est une question que se posent de nombreux parents de famille nombreuse. La jalousie entre frères et sœurs est un phénomène courant dans les familles. Elle perturbe l’harmonie familiale car la jalousie dans une fratrie se manifeste souvent par des conflits et des rivalités, particulièrement lorsque l’aîné ressent qu’il perd sa place ou son importance avec l’arrivée d’un cadet.
La jalousie souligne l’insécurité, la peur de perdre, même en partie, quelque chose d’important. Lorsque vos enfants se montrent jaloux les uns des autres, il est important d'”enquêter” pour mieux comprendre le besoin caché derrière cette manifestation de jalousie. – Christine Klein
Dans son p’tit cahier éducation positive, Christine Klein conseille de rechercher l’équité quand on veut apaiser la jalousie dans une fratrie :
- en donnant à chacun des enfants d’une fratrie ce dont ils ont besoin (plutôt que la même chose),
- en évitant les comparaisons,
- en prenant ds temps réguliers d’échange de qualité dans une pleine présence avec chacun d’entre eux
- en les aidant à trouver des solutions par eux-mêmes lors de conflits.
Par ailleurs, Christine Klein propose 3 outils “stop à la jalousie” dans les fratries.
1.Le signe non verbal complice
Instaurer un signe non verbal spécifique à chaque enfant a non seulement un côté ludique mais permet également de construire l’estime personnelle de l’enfant dans le sens où son côté unique est mis en avant. Il s’agit simplement de convenir d’un petit signe visuel que seuls l’enfant et son parent connaissent. Quand l’enfant effectuera ce signe, cela signifiera qu’il a besoin d’attention à ce moment-là, que son réservoir affectif est vide.
Ce code secret doit être facile à faire et ne pas être un geste courant pour pouvoir être facilement repéré par le parent. L’idée est que, chaque fois qu’un enfant se sent triste/ en colère/ jaloux, il pourra le montrer facilement et de manière privilégiée avec son parent, sans risquer de se faire moquer par les autres enfants.
Cette idée pourra être couplée avec la lecture du livre As-tu rempli un seau aujourd’hui ? afin que l’enfant comprenne bien cette idée de réservoir affectif vide.
2.Des mots doux pour manifester l’amour
De manière régulière (tous les soirs sous l’oreiller, tous les matins sous le bol, des mots affichés au frigo ou collés sur la vitre de la salle de bain) ou ponctuelle (quand la journée a été difficile, que la connexion a été rompue, que le lien a été endommagé), les parents peuvent écrire un mot doux à leurs enfants. Cela peut être un mot d’amour, de gratitude, d’encouragement, un compliment…
Concernant les compliments, ils sont plus efficaces et moins vecteurs de nouvelles sources de jalousie quand ils sont descriptifs et spécifiques : “J’ai aimé quand tu as… pendant que je…”/ “Cela m’a rendu la soirée plus agréable quand tu as….”/ “J’ai apprécié ce moment ensemble quand…”.
Voici quelques exemples de messages positifs et valorisants qui participent à resserrer les liens parents/ enfants (à télécharger gratuitement sous formes de cartes) :
Il est possible d’inviter les enfants à faire de même les uns avec les autres dans la fratrie. Cette habitude de souligner ce qui est bon chez l’autre, ce qui contribue chez lui à rendre la vie de famille plus belle et à mettre en avant la gratitude nourrit le sentiment d’appartenance, d’utilité et d’importance des différents membres de la famille.
3.Refléter les émotions pour apaiser la jalousie dans la fratrie
L’idée principale est de voir la souffrance de l’enfant qui manifeste de la jalousie derrière ce qui est donné à voir ou à entendre. Le plus efficace est de reconnaître ce qu’ils vivent intérieurement : “ça doit être difficile pour toi de…”, “tu aurais préféré avoir tes parents pour toi tout seul ?”…
En tant qu’adultes accompagnant les enfants, raisonner en termes de besoins permet d’accompagner efficacement les enfants qui éprouvent de la jalousie : quels sont les besoins non satisfaits qui motivent l’émergence de la jalousie (exemples : besoin d’appartenance à la famille ? besoin de reconnaissance ? besoin d’amour ? besoin d’identité ? besoin de sécurité ? besoin d’utilité ? besoin de soutien ?)
Reconnaître et accueillir la jalousie sans la juger apprend aux enfants à vivre avec cet état émotionnel :
- C’est vrai que c’est difficile de…
- Tu te sens dur dans ton coeur, ça te fait mal dans le corps comme une grosse contraction ?
- Tu te sens à la fois triste et en colère parce que… et tu as même peur de…
- Tu as l’impression que…
- Tu ressens de la jalousie parce que tu as vu que… et tu penses que…
- Quand tu ressens de la jalousie, tu as envie de…
- Tu aurais aimé…
L’envie est toutefois différente de la jalousie : la jalousie nécessite un besoin inassouvi à combler par les parents alors que l’envie peut être écoutée mais pas forcément comblée. L’envie n’est pas à bannir à tout prix pour autant : l’envie est le moteur pour se fixer des objectifs, pour surmonter des difficultés et se donner les moyens d’obtenir ce que l’on souhaite.
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Source : Mon p’tit cahier éducation positive de Christine Klein (éditions ). Disponible en centre culturel, en librairie ou sur les sites de ecommerce.
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