La colère n’est pas un caprice.

Une colère n’est pas un caprice : c’est une réaction normale. C’est une émotion utile parce que c’est l’émotion de la réparation de l’intégrité, d’acceptation des changements et de rébellion contre ce qui est perçu comme injuste. Par ailleurs, chez les enfants, le cerveau archaïque (le cerveau des réflexes physiologiques) et le cerveau des émotions ne sont pas encore régulés par le cerveau supérieur (le cerveau de la logique et de la prise de recul). Plus un enfant est jeune, plus il est submergé par émotions et moins il peut s’apaiser seul.

La manifestation de l’émotion de colère

L’émotion de colère va précisément alimenter le changement, s’inscrivant dans un processus de transformation de soi face à ce qui ne peut pas être changé. L’enfant se met en colère pour retrouver son équilibre émotionnel, pour passer de la frustration à l’acceptation. Cela prend un certain temps (rarement plus de quelques minutes sauf si les adultes autour essaient de raisonner ou contredire l’enfant qui va escalader dans la crise).

Toutefois, l’émotion de colère est différente de l’expression de la colère. Le problème n’est jamais l’émotion de colère en soi, mais la manière dont est manifestée la colère. Une émotion est de l’ordre du réflexe physiologique : elle passe par le corps et est déclenchée involontairement. L’émotion de colère a plusieurs dimensions :

  • les sensations physiques (exemple : coeur qui bat plus vite, gorge serrée, visage rouge, mouvement qui invite à repousser…),
  • l’intensité de l’émotion (agacé, énervé, excédé, en rage…),
  • les pensées (exemple : il le fait exprès, elle me prend pour un abruti…)
  • les tendances à l’action (ex : envie de frapper, de casser, d’insulter…).

La colère des enfants est vue comme un caprice et éveille même de la violence chez certains adultes.

Quand on voit un enfant en colère on ne peut pas s’empêcher de penser qu’il est capricieux ou qu’il mène ses parents par le bout du nez, que les parents lui laissent tout passer et qu’ils ne savent pas se faire respecter. On a tendance à se dire que si c’était nous, ça ne se passerait pas comme ça…

La colère permet de se réparer.

Quand un enfant ne peut pas obtenir ce qu’il veut, il va se mettre en colère car c’est justement la colère qui permet d’accepter la frustration et de réparer l’intégrité. Bien que les parent puissent être exaspérés quand l’enfant se met en rage malgré leurs explications, il s’agit d’une étape nécessaire et normale de deuil.

Le processus d’acceptation par un enfant qu’il n’aura pas ce qu’il veut passe par la colère !

Une colère n’est pas un caprice : c’est une réaction normale de deuil, amplifiée par l’immaturité du cerveau des enfants (d’autant plus que les explications font appel à la raison qui est non seulement inaccessible en cas de tempête émotionnelle mais également moins développée chez les enfants que chez les adultes).

Repenser l’émotion de colère qui n’est pas un caprice

L’émotion de colère exprime un besoin non entendu, c’est une demande à l’autre dans le but de rétablir le lien, une protestation contre ce qu’on ne peut pas tolérer, une défense de l’intégrité, de la personnalité, la colère donne la force de dire non et de se sentir soi.

Ainsi, il est possible de raisonner en termes de besoins, d’émotions et de stade de développement face aux comportements des enfants que nous ne comprenons pas plutôt que d’étiqueter de “caprice” leurs émotions fortes et leurs comportements inappropriés en lien avec des besoins insatisfaits.

La colère n’est pas un caprice.

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