Ce qu’est l’écoute réelle : une écoute empathique et active

La qualité de l'écoute que nous proposons à nos enfants est fonction de la qualité de l'écoute que nous nous accordons

Quand les enfants sont confrontés à des expériences difficiles (allant d’une simple dispute avec un ami à la récréation à une déception amoureuses pour les plus grands en passant par une mauvaise note), ils peuvent ressentir le besoin de s’ouvrir à une oreille attentive pour se sentir comprise et trouver du sens dans cet événement.

Pour illustrer cet état de fait, Thomas d’Ansembourg, formateur en Communication Non Violente, estime que nous avons besoin d’empathie et de sens “comme de pain”.

Répondre : “C’est pas grave”, sans plus d’empathie, à un enfant qui exprime un mal-être, cela peut générer des croyances très démotivantes chez lui : “Ce que je vis n’a pas d’importance” ou pire: “Je ne devrais pas vivre cet état” (culpabilité), ou pire encore : “Ce que je suis est inintéressant”. Ces croyances commandent souvent un réflexe de repli dans un état de contraction-fermeture-méfiance, ce qui fige ou cristallise dans l’individu les ressentis intérieurs d’inconfort ou de rejet, qui auront tendance à s’établir comme un code de référence de base. – Thomas d’Ansembourg

Minimiser ou interdire les émotions des enfants avec des mots tels que “c’est pas grave, “arrête de pleurer”, “ça ne sert à rien d’y repenser” ou encore “ne te mets pas dans cet état pour si peu” livrent les enfants à leur impuissance. Thomas d’Ansembourg rappelle que la censure des émotions de l’enfant avec des mots maladroits augmente la souffrance des enfants : non seulement ils vont mal car ils éprouvent des émotions difficiles mais, en plus, ils se sentent seuls et incompris.

A l’inverse, quand un adulte renonce à son envie de relativiser et permet à l’enfant de mettre des mots sur ses états intérieurs, alors ce dernier peut s’apaiser.

Si au contraire l’adulte vous prête attention, vous aide à identifier le besoin en souffrance, même s’il n’a pas l’occasion de résoudre quoi que ce soit, vous vous sentez compris, rejoint, vous avez l’impression que vous comptez pour l’autre, que ce que vous vivez peut être vécu (au sens de “fait partie des choses que chacun peut vivre”), que ce que vous ressentez n’est ni une faute ni une erreur et que vous avez en vous les ressources pour comprendre vos besoins et en prendre soin. Vous êtes guidé vers votre puissance. – Thomas d’Ansembourg

Ce type d’écoute n’est pas synonyme de consolation ou de proposition de solutions mais est une démarche active. On parle d’une écoute méthodique et rigoureuse, non complaisante, mais qui vise à approfondir le lien de confiance et à combler le besoin d’empathie de l’enfant. L’écoute active et empathique reconnaît ce qui est vivant chez l’enfant, accepte la tristesse comme la colère et la peur et renforce le respect ressenti. En effet, développer notre capacité d’écoute et d’empathie est une clé majeure pour créer un climat de respect.

Pour aller plus loin : Consoler un enfant, ce n’est pas vouloir qu’il arrête de pleurer.

La qualité de l’écoute que nous proposons à nos enfants est fonction de la qualité de l’écoute que nous nous accordons

Nous sommes nombreux à être convaincus de bien faire quand nous confondons écoute et conseil, argumentation, leçon de morale, solution ou anecdote personnelle. Cela arrive quand nous sommes nous-mêmes trop mal à l’aise avec nos propres insécurités pour réellement écouter ce qui traverse les enfants. Thomas D’Ansembourg nous invite à méditer sur le fait que la qualité et la profondeur de l’écoute des autres (en particulier de nos enfants) sont fonction de la qualité et de la profondeur de l’écoute de soi.

C’est très difficile de nous taire et de ne rien faire quand nous croyons que nous savons, quand nous sommes saisis par la peur, quand nous envisageons systématiquement le pire, quand nous n’avons pas appris à faire confiance, à lâcher prise et à arrêter de tenter de tout contrôler, quand nous sommes téléguidés par la prétention d’avoir raison et de savoir ce qui est bon pour l’autre ! – Thomas d’Ansembourg

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Source : Notre façon d’être adulte fait-elle sens et envie pour les jeunes ? de Thomas d’Ansembourg (les Editions de l’Homme). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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