L’histoire de la petite fille qui ne voulait pas se laver les piiieeeds !!!

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Hier soir a été une soirée particulièrement éprouvante… ma fille (6,5 ans en CE1) a mangé chez sa copine le midi et elle est allée à la garderie le soir car il y avait la réunion de rentrée avec son enseignante. Elle m’a donc vue le matin avant d’aller à l’école et je l’ai récupérée le soir à 18h30. Je n’avais pas bien anticipé que l’invitation à manger + la réunion allait lui faire une longue journée…

Nous voici donc de retour à la maison hier soir tout juste avant 19h.

Nous avons joué un moment car j’ai senti qu’elle avait besoin que je lui remplisse son réservoir émotionnel puis j’ai commencé à m’affairer pour préparer le repas.

Je lui ai décrit le déroulé de la soirée (un peu chamboulée par-rapport à d’habitude) : je prépare le repas pendant qu’elle joue encore, on mange, on file à la douche et on jouera encore un moment avant d’aller au lit. Elle était d’accord.

Le repas s’est bien passé… mais la douche a été une autre paire de manches ! Elle n’a pas voulu se laver (alors qu’elle avait eu sport et bien transpiré avec ses chaleurs !). Je lui ai donc et proposé de se laver les pieds (qui en avaient vraiment besoin vu l’odeur !) et de juste se rincer pour le reste. Elle a commencé à s’asseoir sur le rebord de la douche pour mettre les pieds dans l’eau, j’ai commencé à les lui savonner (elle était fatiguée donc j’ai pris les choses en main) et là, le drame ! Elle a commencé à hurler qu’elle ne voulait pas se laver les pieds, que je l’avais obligée, qu’elle ne voulait pas du tout se mouiller, qu’elle aimait pas la douche… J’ai à peine pu lui rincer les pieds qu’elle est partie dans une crise monumentale, à pleurer à en perdre haleine, à taper des pieds, à crier qu’elle ne voulait pas se mouiller.

Je n’ai pas pu l’approcher pendant plusieurs minutes. J’avais beau lui dire qu’elle pouvait désormais se sécher car ses pieds étaient rincés, qu’elle finirait sa toilette au gant et que je ne l’obligerais pas à se mouiller, elle était hors d’elle, impossible à calmer.

Je suis sortie un moment de la salle de bain car j’étais sur le point de perdre patience et pour réfléchir à une manière de sortir de cette impasse. J’ai repensé à Fillliozat qui dit que, quand une réaction émotionnelle est disproportionnée (ici une énorme crise pour deux pieds mouillés en pleine chaleur…), c’est que le motif de la crise n’est qu’un prétexte et que la crise est une décharge d’émotions parasites (ici le stress de la séparation et d’une longue journée fatigante).

Quand je suis revenue, elle pleurait de plus belle. Je me suis alors armée de patience et j’ai tenté l’écoute active :

-La journée a été trop longue. Tu aurais voulu qu’on passe plus de temps ensemble aujourd’hui ?

-OUI !

-Tu m’en veux parce qu’on ne s’est presque pas vu de la journée et qu’on n’a pas beaucoup joué ?

-OUI !

-Ton seau est tout vide et tu as besoin de le remplir ? [voir l’histoire du seau ici]

-OUI !

-Est-ce que tu penses qu’un câlin pourrait t’aider ?

-OUI !

-Est-ce que tu serais d’accord pour que je te fasse un câlin maintenant ?

-Mouiiiiiii (en pleurant)

 

J’ai alors pris une serviette et je l’ai séchée en lui faisant un gros câlin. J’ai ajouté que je ne m’étais pas rendue compte que cela ferait une longue journée pour elle d’enchainer repas+garderie hors de la maison et que c’était exceptionnel.

Elle m’a demandé pourquoi je n’étais pas venue la chercher pour la réunion avec la maîtresse (car elle pensait qu’elle pourrait assister à une partie de la réunion dans sa classe). Je lui ai répondu que la réunion avait duré moins longtemps que prévu et que donc, la garderie était encore ouverte quand on avait fini et qu’il n’y avait pas besoin qu’elle nous rejoigne.

J’ai alors compris qu’elle était en plus déçue de ne pas avoir pu assister à la réunion alors que cela lui tenait à cœur. Je lui ai demandé si elle était déçue et elle m’a répondu oui, qu’elle aurait voulu lire un livre dans sa classe le temps que la réunion se termine et me le montrer.

Une fois que toutes les émotions ont été exprimées et déchargées, j’ai retrouvé ma petite grande fille souriante. D’un coup, je l’ai revue sourire et enchainer ses questions à 2 000 à l’heure comme à son habitude : et pourquoi ci ? et pourquoi ça ? et est-ce que la maîtresse vous a dit ci ? et est-ce qu’elle vous a montré ça ? et t’as vu ci dans la classe ? et t’as vu ça ?

Et pour finir la soirée en douceur, on a lu 3 histoires (oui, il fallait bien remplir le seau de la mère et de la fille :) ).

Alors certains pourront dire que j’ai cédé à un caprice mais moi, je trouve plutôt que l’écoute empathique résout bien des problèmes et rend la vie plus belle.