Mots blessants, jugements, étiquettes : des messages négatifs à éviter.
Les étiquettes dans l’éducation traduisent le pouvoir que les adultes ont sur les enfants car les paroles adressées par les premiers aux derniers peuvent tantôt insister sur les belles choses, tantôt se montrer enfermantes et destructrices.
Dire à un enfant qu’il est maladroit, paresseux, gros bête ou fainéant est blessant et ces parole blessantes, humiliantes, dévalorisantes ont des répercussions négatives sur les enfants, d’où qu’elles viennent (parents, enseignants, familles, autres enfants). Les mots sont donc très puissants : un mot peut complètement détruire ou complètement valoriser, d’où l’importance de bien choisir nos mots au quotidien et d’éviter les étiquettes dans l’éducation.
En quoi consistent les étiquettes posées sur les enfants ?
Quand on pose des étiquettes sur les enfants plutôt que les aider à prendre conscience des conséquences de leurs actes, ils retiennent les propos et les émotions négatives sans développer leur sens de la responsabilité individuelle.
Par ailleurs, les étiquettes ont un pouvoir anticipatoire : c’est le principe des prophéties autoréalisatrices. A force de dire à un enfant qu’il est un monstre, qu’il est paresseux, qu’il est têtu, il finira par l’intégrer comme un trait de sa personnalité et deviendra effectivement un monstre, un paresseux, un entêté.
Les étiquettes sont une forme de classification qui limite un enfant dans une catégorie déterminée. Les étiquettes ont un effet limitant et contraignant. Elles forcent les enfants à se définir par ce qu’ils ne sont pas et par ce qui leur manque, au lieu de se connaître pour ce qu’ils sont.
A quoi servent les étiquettes ?
Germain et Martin Duclos écrivent que certains parents qui se sentent impuissants désirent avoir des réponses à leurs questions et voient l’étiquette comme une réponse commode.
Elles servent souvent à catégoriser les enfants qui posent des difficultés et font office d’explication”magique”, du moins pratique, pour éviter de chercher à comprendre les motivations des comportements inappropriés.
Pourtant, les enfants difficiles (ou plutôt qui nous mettent en difficulté) ont surtout des besoins non satisfaits qui demandent à être comblés ou des particularités qui nécessitent un accompagnement professionnel, voire médical pour certains d’entre eux (TSA, TDAH, troubles dys, troubles de l’apprentissage…).
Quelles sont les conséquences des étiquettes ?
Les attentes des adultes envers les enfants étiquettés peuvent être telles que ces attentes exercent une influence considérable à la fois sur ces premiers et ces derniers.
La nature et l’investissement varient chez l’éducateur selon ses préjugés, favorables ou défavorables. C’est un phénomène où la prévision de l’adulte modifie le comportement de celui-ci, de sorte qu’elle augmente la probabilité que l’évènement se produise. C’est en fait une espèce de prophétie qui se concrétise simplement parce qu’elle a été faite. – Germain et Martin Duclos
Les étiquettes créent une forme de déterminisme et sapent le moral des adultes comme des enfants. Or un enfant qui se comporte “mal” est souvent un enfant découragé : c’est le cercle vicieux.
Comment remplacer les étiquettes dans l’éducation ?
Il est plus constructif et profitable de raisonner en termes de besoins des enfants plutôt que de poser des étiquettes dévalorisantes qui mettent l’accent sur les comportements inappropriés. Chaque difficulté de comportement chez un enfant peut être reliée à un ou plusieurs besoins non comblés.
L’empathie du parent doit se manifester pour décoder le besoin qui sous-tend la difficulté de l’enfant. Satisfaire les besoins de développement chez un enfant est une responsabilité parentale. – Germain et Martin Duclos
Voici un tableau d’exemples pour remplacer les étiquettes par des besoins (extrait du livre Responsabiliser son enfant de Germain et Martin Duclos) :
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Source : Responsabiliser son enfant de Germain Duclos et Martin Duclos (éditions Hôpital Sainte Justine). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.
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