Parents solos : 10 pistes pour apprivoiser la solitude

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Il est rare de rencontrer un parent solo qui n’a pas eu à se débattre avec des sentiments d’isolement et de solitude, écrit Jane Nelsen dans son ouvrage La discipline positive pour les parents solo . Elle souligne que toutes les personnes, en couple ou non, parents ou non, peuvent à un moment ou un autre avoir des moments de solitude subie mais ces moments semblent plus lourds à supporter quand on est parent solo. Elle nous invite alors à examiner nos attentes qui ne correspondent pas à la réalité et peuvent être limitantes (ex : “Je suis forcément incomplète si j’élève mes enfants seule/ J’aime faire cette activité mais c’est moins drôle tout seul/ ça n’a pas de sens de le faire seul.e…”).

Par ailleurs, il est possible d’apprivoiser la solitude, pas à pas :

1.Construire un réseau d’amis et passer du temps avec eux (avoir quelqu’un à qui parler quand on ne se sent pas en forme peut faire toute la différence). Intégrer les parents d’élèves à l’école ou le Sou des écoles peut être l’occasion de faire des rencontres. Les parents des amis des enfants peuvent également se révéler être des soutiens importants, à condition de s’autoriser à les solliciter (cela a été mon cas et je suis convaincue que les amitiés fortes que j’ai liées avec les mères des amies de ma fille sont en lien avec ma condition de maman solo : je n’aurais pas tant eu besoin d’un réseau si j’avais été en couple !)

2.Faire une liste des choses qu’on a envie de faire, des livres qu’on a envie de lire, des projets qu’on voudrait démarrer, des associations qu’on voudrait intégrer. Quand la solitude se fait sentir, il suffira de sortir la liste et de choisir une activité à démarrer.

3.Participer à la vie associative locale (même si cela coûte dans un premier temps de faire le premier pas par peur de l’inconnu ou encore par peur des jugements). Pourtant, s’intégrer dans le tissu local permet de nourrir les besoins d’utilité, d’appartenance et de sens.

4.Prendre le temps de prendre soin de soi est aussi un bon antidote à la solitude subie. Quand on est parent solo, le manque d’argent peut nous empêcher de prendre soin de nous (un massage ou une séance chez l’esthéticienne et même chez le coiffeur sont clairement des luxes quand le budget est serré). Pourtant, il existe des alternatives : une coupe gratuite ou à prix réduit dans une école de coiffure, des groupes locaux de trocs, des loisirs gratuits (emprunter un film à la médiathèque, se faire offrir des “bons pour” pour les anniversaires ou Noël…).

5.Apprendre à savourer la solitude et à être soi-même, seul.e. Il peut être tentant de croire que les choses iront mieux à partir du moment où on sera à nouveau en couple. Bien sûr que cela peut être difficile de vivre sans un.e partenaire qui offre ses bras pour réconforter (le toucher est un de nos besoins humains fondamentaux). Pourtant, personne ne peut nous “rendre” heureux. A partir du moment où l’on arrive à trouver la ressource de se sentir bien quand on est seul, on sera plus à même de construire une relation équilibrée avec un.e éventuel.le partenaire.

Pour aller plus loin : Aimer son Enfant intérieur seul avec soi-même (et apprendre à supporter et aimer la solitude)

6.S’auto congratuler pour cultiver l’amour de soi et l’auto reconnaissance(plutôt que l’attendre de l’extérieur) : personne d’autre que nous-même ne sait exactement tout ce que nous avons réalisé au cours d’une journée ou d’une semaine. Nous pouvons prendre le temps d’une pause après chaque action pour savourer l’instant présent dans la gratitude pour nous-même : “J’ai fait ça et ça. Je l’ai fait seule et j’en suis fière. Quelle joie de sentir que je contribue à…/ de savoir que mon foyer est… J’ai comblé mon besoin d’ordre et d’harmonie, c’est extrêmement gratifiant.”

7. Demander de l’aide quand on en a besoin : quand le sentiment de solitude/ d’isolement est trop pesant, il peut être utile de consulter un professionnel (psychologue, thérapeute) ou de fréquenter une association de soutien à la parentalité. De nombreux parents solos ont tendance à oublier à quel point ils se sont sentis seuls et mal alors même qu’ils étaient en couple. Consulter un professionnel de l’accompagnement permet de faire le deuil de la relation et de transformer cet échec en opportunité une fois que toutes les émotions ont été vécues, exprimées et traversées.

8.Prendre soin des trois dimensions : nous ne sommes ni de simples corps ni de simples esprits. Quand nous sommes vulnérables, nous avons beaucoup à gagner à prendre soin de notre corps (bien se nourrir, bien dormir, pratiquer de l’activité physique comme marcher), de notre esprit (lire, regarder des conférences, chercher à apprendre, créer) et de notre âme (nourrir l’âme avec tout ce qui a du sens pour soi).

9.S’entourer d’affirmations encourageantes : Jane Nelsen propose quelques affirmations qui ont aidé des parents solos qu’elle a accompagnés

  • Attends-toi à un miracle.
  • Travaille pour progresser, pas pour atteindre la perfection.
  • Je suis une personne de valeur.
  • J’ai le droit d’être fatigué.e.
  • Un jour à la fois, une étape après l’autre.
  • Ça aussi, ça passera.
  • C’est bien d’être en apprentissage.
  • Je ne suis pas un mauvais parent. Il me manque simplement des compétences et les compétences s’acquièrent.
  • J’aime la personne que je suis en train de devenir.

10.Faire preuve d’auto empathie en cas d’erreur et de difficulté avec les enfants : nous pouvons apprendre à tirer partie de nos erreurs plutôt qu’à nous empêtrer dans la haine de nous-même et, par ricochet, des autres. Pour y arriver, nous pouvons apprendre de nouvelles manières de communiquer et de nous considérer : ne plus se laisser guider par la haine, la honte et la culpabilité mais par un vrai désir de nous rendre la vie plus belle.  Des pistes pour nous relier à nous-mêmes avec bienveillance et faire preuve d’auto empathie dans les moments difficiles avec la Communication Non Violente : Apprendre à faire preuve d’auto empathie

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Source : La discipline positive pour les parents solo de Jane Nelsen (éditions Poche Marabout). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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