3 pièges à éviter dans nos relations avec les adolescents (12 ans et +)
Souvent, les situations conflictuelles avec les adolescents proviennent de malentendus qui portent sur les valeurs et les besoins. En tant que parents, nous pouvons nous sentir attaqués et même provoqués par l’insolence ou la nonchalance des adolescents. De l’autre côté, les adolescents accordent une valeur absolue à leur liberté et attendent que leurs parents respectent leurs affaires, leur territoire (leur chambre) et leurs relations. Des conflits peuvent éclater sur des petits riens au quotidien : les adultes accusent les adolescents de leur manquer de respect et de ne pas contribuer à la vie de famille; les ados accusent les adultes de ne pas leur laisser suffisamment d’air et d’espace intime.
Dans son livre Quand tout devient enfin facile avec nos enfants, Christine Dimajo Donati rappelle que, si nous voulons que nos grands enfants se sentent heureux chez eux (donc chez nous), notre challenge est d’apprendre à respecter leur territoire et de fixer des règles de conduite uniquement sur les pièces communes de la maison. Plus nous laisserons un ado tranquille sur son territoire, plus il respectera l’espace familial. En effet, les adolescents vont particulièrement investir et défendre leur chambre qu’ils considèrent comme leur domaine, leur tanière.
Christine Dimajo Donati liste 3 erreurs que nous pouvons identifier si les conflits contaminent nos relations avec les adolescents au quotidien. Les reconnaître permet d’y trouver des solutions afin de pacifier les interactions familiales.
1. Tomber dans la critique
Quand un parent excédé dit à un adolescent qu’il est sale, désordonné ou insupportable dégrade non seulement la qualité de la relation, mais également l’estime personnelle de l’enfant.
En le blessant de la sorte, non seulement vous n’obtiendrez pas gain de cause, mais en plus vous aggraverez ses difficultés à gagner en estime de lui. Cela peut renforcer son sentiment de ne pas être aimé tel qu’il est. Vos remarques peuvent entraîner une réaction agressive ou passive-agressive de sa part. – Christine Dimajo Donati
2. Faire à sa place
Un enfant qui a l’habitude des critiques et plaintes de ses parents mais qui les voient tout de même réaliser ce sur quoi portent ces plaintes ne prendra pas ses responsabilités. Il a appris qu’il n’a qu’à laisser ses parents râler et que les choses finiront par être faites sans qu’il fasse d’efforts. Cet adolescent risque de devenir un adulte qui aura du mal à assumer les conséquences de ses actes et qui aura tendance à attendre que les autres le prennent en charge. De plus, l’adolescent, habitué aux plaintes de son parent, ne l’écoute même plus.
3. L’indifférence, voire le rejet : « Puisque tu veux n’en faire qu’à ta tête, débrouille-toi. »
Christine Dimajo Donati conseille de ne pas rejeter l’adolescent qui se montre provoquant, insolent ou nonchalant. Il ne le fait pas contre ses parents, mais pour lui : c’est son besoin d’autonomie qui se manifeste.
Evitez de le rejeter ou de vous sentir rejeté par cet adolescent qui vous provoque en permanence : il arrive fréquemment qu’à cet âge-là, votre enfant ne veuille plus partir en vacances avec vous, ou n’aime pas que ses copains vous voient à la sortie de l’école, comme s’il avait honte de vous. Cette période n’est jamais facile à vivre pour un parent qui se retrouve souvent devant un inconnu. – Christine Dimajo Donati
Ne pas abandonner ni nos valeurs ni nos enfants
L’idée sous-jacente n’est pas d’abandonner nos valeurs et nos besoins. Par exemple, si les conflits récurrents portent sur le rangement de la chambre, il vaut mieux prendre en considération le fait qu’il y a un problème des deux côtés :
- le parent ne se sent pas respecté dans ses valeurs (ordre, propreté, contribution),
- l’adolescent ne se sent pas respecté sur son territoire et dans son individualité.
Il est alors possible de déterminer d’une part, dans quelles pièces de la maison les critères d’adultes devront être respectés ( a priori, les parties communes comme la salle de bains, WC, cuisine et la salle à manger), et, d’autre part, l’espace dans lequel l’adolescent pourra vivre à sa guise (sa chambre). Cet accord signifie que la chambre de l’ado est un territoire sous sa responsabilité et que le parent ne se mêlera plus de ses affaires. Ainsi, le parent demandera la permission s’il a besoin d’entrer dans la chambre de l’ado pour une raison ou une autre et il n’ira plus chercher le linge sale : c’est la responsabilité de l’ado de le déposer dans le bac à linges pour qu’il soit lavé. Il n’est plus question de punition ou de récompense, simplement de responsabilité et d’accord commun sur ce qui est précieux aux yeux de chacun, qui va se traduire en un mode de fonctionnement discuté tranquillement. Ce mode de fonctionnement est structurant et prépare à l’autonomie car un parent qui râle mais fait malgré tout à la place de l’ado empêche ce dernier de prendre conscience des conséquences de ses comportements et donc d’y remédier.
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Source : Quand tout devient enfin facile avec nos enfants : Une méthode simple et efficace au quotidien pour retrouver l’amour et la bonne humeur à la maison de Christine Dimajo Donati (éditions Josette Lyon).
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