Pourquoi tous les enfants remontent le toboggan à l’envers, escaladent les tables basses et jouent avec la nourriture

Pourquoi tous les enfants remontent le toboggan à l'envers, escaladent les tables basses et jouent avec la nourriture

Dans son livre Le manuel de survie des parents, Héloïse Junier rappelle que le besoin de mouvement des enfants est un besoin fondamental et irrépressible. Leur envie de sauter dans une flaque d’eau, de grimper sur une table basse ou encore de jouer avec la nourriture est plus forte qu’eux. Ils n’arrivent pas à la freiner parce qu’ils éprouvent une joie immense à l’idée d’exercer leurs compétences motrices. Quand les enfants remontent le toboggan, ils sont mus par un besoin physiologique vital et plus fort que lui.

Les enfants sont programmés pour apprendre et expérimenter par le mouvement et ils ne peuvent pas aller contre leur nature, contre leur programme biologique (qui récompense leurs explorations motrices par des émotions agréables).

Héloïse Junier parle de la théorie de “l’affordance” qui décrit le fait que les enfants explorent un objet en fonction de ses propriétés physiques (taille, matière, forme…). Ainsi, les enfants ont tendance à :

  • taper sur un objet dur,
  • frotter un objet mou,
  • remonter les pentes (d’un toboggan par exemple),
  • saisir à deux mains un objet volumineux,
  • marcher sur une étendue d’eau (les flaques),
  • escalader une barrière,
  • grimper sur un objet très volumineux,
  • se hisser sur un objet qui contient une plateforme (comme une table basse).

On comprend alors que, pour un jeune enfant, un toboggan s’aborde par sa pente et non par l’escalier. Les enfants y voient un exercice d’exploration stimulant : trouver des appuis avec les mains et les pieds, lutter contre la gravité, tester la force des bras… Ce type d’expérience motrice alimente la confiance en soi de l’enfant.

Héloïse Junier mentionne également le fait de jouer avec la nourriture : un enfant humain est programmé pour explorer son environnement avec ses cinq sens et ses dix doigts. Il se trouve que les aliments n’échappent pas à cette règle. Par ailleurs, il a été montré que les enfants qui ont la possibilité de manipuler la nourriture avec leurs mains mangeront de manière plus variée et seront moins exposés au risque de néophobie alimentaire vers l’âge de 24 mois.

Quand tous les enfants adoptent des comportements similaires, on peut en déduire que ce n’est pas l’enfant qui est anormal, qui est désobéissant ou qui “cherche” les adultes.

Les interdictions motrices que nous imposons aux enfants sont donc plus en lien avec nos peurs d’adultes (que l’enfant se fasse mal ou d’être considéré comme un parent laxiste en laissant l’enfant explorer à sa guise) et nos habitudes culturelles (“ça ne se fait pas”) qu’avec les besoins fondamentaux des enfants.

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Source : Le manuel de survie des parents – Des clés pour affronter toutes les situations de 0 à 6 ans de Héloïse Junier (éditions Dunod). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur les sites de ecommerce.

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