Quand la honte devient-elle problématique ?

Babette Rothschild est une psychothérapeute américaine, spécialiste du traitement du stress post-traumatique. Elle rappelle dans son livre 8 Keys to Safe Trauma Recovery que la honte est une émotion sainte et légitime. Personne n’aime se sentir honteux car la honte est une émotion hautement désagréable (sensation de contraction dans le corps, envie de pleurer, auto dénigrement, images négatives qui passent en boucle…). La honte est une émotion que peuvent éprouver certaines personnes traumatisées se sentant responsables de ce qui leur est arrivé et qui les fait souffrir. Comme toutes les autres émotions, la honte est nécessaire pour la survie, mais elle peut devenir problématique.

Dans les cas de violence, il peut y avoir un renversement de la honte : alors que c’est l’agresseur qui devrait avoir honte de ses agissements, c’est la victime qui se sent honteuse. La honte peut servir à confirmer le caractère hautement  immoral, maltraitant, violent, malfaisant des actes subis. Le problème intervient quand la honte ne se transforme pas en demande d’aide mais en isolement, en autodénigrement et en tendances automutilatrices, voire suicidaires chez la victime. Il s’agit alors de redonner à la honte son rôle en redirigeant la lumière du phare de la victime vers l’auteur des maltraitances.

Je vous propose des éléments de réponse pour répondre à la question : Quand la honte devient-elle problématique ?

quand honte devient problématique

De plus, il est important de garder en tête que la guérison d’un traumatisme est le résultat d’une interaction de facteurs, pas toujours discernables les uns des autres, et que le temps est un allié précieux. Babette Rothschild prévient qu’il n’existe pas de solution unique et qu’il s’agit toujours de consulter ses sensations corporelles personnelles, ses émotions et ses pensées afin de savoir si une direction est OK pour soi ou s’il vaut mieux y renoncer (ne serait-ce que temporairement). Par ailleurs, le contact humain est une composante indispensable à la guérison : là encore, choisir à qui se confier, quand, dans quel contexte et à quelle profondeur de détails est une décision personnelle, qui doit être éclairée par la confiance donnée aux sensations du corps (est-ce que ça fait oui ou non pour moi ? quels sont mes besoins ? qu’est-ce qui m’aiderait et qu’est-ce qui ne m’aiderait pas ?).

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Source : 8 Keys to Safe Trauma Recovery – Take–Charge Strategies to Empower Your Healing de Babette Rothschild (éditions Norton & Company). Non traduit en français.