Quand nous souffrons, nous pouvons nous arrêter et nous donner de l’auto-empathie.

Quand nous souffrons, nous pouvons nous arrêter et nous donner de l'auto-empathie.

 

Raisonner en termes d’émotions et de besoins pour écouter les espaces vulnérables qui souffrent en nous

Chaque fois que nous souffrons, nous pouvons nous arrêter et nous donner de l’auto-empathie. Si nous ne pouvons pas le faire tout de suite, nous pouvons prendre rendez-vous avec nous-même pour nous offrir un temps d’empathie. Toutefois, nous pouvons nous entraîner à nous donner de l’auto-empathie “de premier secours” en réagissant immédiatement à notre détresse en nous reliant à nos émotions et nos besoins.

L’idée est d’appliquer le processus de la Communication NonViolente à ce que nous ressentons et pensons. Le processus de la Communication NonViolente telle qu’elle a été élaborée par Marshall Rosenberg est généralement présentée sous la forme des quatre étapes OSBD :

  • Observation
  • Sentiment
  • Besoins
  • Demande

processus communication non violente

Les quatre étapes OSBD sont à envisager comme un outil pour démêler les jugements des observations, les pensées des émotions, les accusations des besoins et les exigences des demandes. L’intention de connexion doit primer sur la forme du message. Les quatre étapes Observation/ Sentiment/ Besoins/ Demande nous permettent de :

  • nous connecter à ce qui est vivant chez nous en raisonnant en termes d’émotions et se besoins,
  • différencier les pensées du ressenti personnel, authentique et vulnérable, différencier ce que l’on se dit de ce que l’on vit.

Listes des besoins et des émotions : des outils utiles pour l’auto-empathie

Les listes des sentiments et des besoins sont des outils de reconnaissance, d’identification (certes souvent incomplets, à enrichir et modifier si nécessaire) qui donnent des bases de réflexion utile.

besoins fondamentaux cnv

Liste des besoins fondamentaux selon la Communication NonViolente

 

 

vocabulaire des émotions

Vocabulaire des émotions

 

Nous pouvons être particulièrement vigilants aux messages qui contiennent les mots “il faut”, “je dois”, “je ne peux pas”, je n’ai pas le choix”, “je suis censé”, “je devrais” ou encore “il devrait/ elles devraient..”. Ces messages nous coupent de nos émotions et de nos besoins et, par là, de notre élan vital et de notre capacité à l'(auto)empathie.

Passer par l’écrit dans les cas les plus difficiles

Se donner le temps de mettre notre dialogue intérieur sur le papier sans retenue

Dans les cas les plus difficiles (colère intense, peur paralysante, grande tristesse…), il est possible de prendre le temps de mettre par écrit notre dialogue intérieur : laisser libre cours aux jugements que nous formulons, aux mots que nous nous disons, aux images qui nous viennent en tête, aux ruminations mentales, aux critiques que nous adressons aux autres ou à nous-mêmes… Une fois ce dialogue intérieur mis sur le papier sans retenue, il est possible d’adopter le rôle d’un ami bienveillant qui pratique la Communication NonViolente (ou, du moins, qui a l’intention de se relier à ce qui est vécu).

Rejouer les échanges insatisfaisants ou perturbants avec d’autres

Ce processus peut également être utile pour rejouer les échanges insatisfaisants ou perturbants avec d’autres. Nous pouvons prendre l’habitude de revenir sur un échange avec une autre personne que nous aurions préféré gérer différemment. Nous pouvons écrire le dialogue tel que nous nous le rappelons et de relever les moments où nous avons perdu le lien (avec l’autre ou avec nous-même). En nous appuyant sur les principes de la Communication NonViolente, nous pouvons traduire nos paroles et celles de l’autre en raisonnant en termes d’émotions et de besoins. Nous pouvons prendre conscience des moments où nous avons utilisé la manipulation, la contrainte, la punition ou encore la récompense comme stratégies pour obtenir ce que nous voulions. Cela passe notamment par la prise de conscience des moments où notre motivation a été de faire des reproches à l’autre, de le culpabiliser ou de le rendre honteux (par exemple, présence des mots marqueurs tels que “elle fait toujours ça, c’est insupportable”,” il ne m’écoute jamais”, “il aurait ”, “elle devrait savoir ça quand même”). Nous pouvons également porter notre attention sur la motivation de nos propres actes : agissons-nous pour obtenir des compliments ou pour contribuer avec joie au bien-être d’une autre personne ?

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Source : Manuel de Communication NonViolente : guide d’exercices individuels et collectifs de Lucy Leu (éditions la Découverte). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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