Sensibiliser les enfants à la surconsommation (pour sauver la planète et notre compte en banque)

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Marie Lefèvre et Herveline Verbeken sont les autrices du livre J’arrête de surconsommer : 21 jours pour devenir consomm’acteur (éditions Eyrolles). Elles y proposent de nombreuses pistes pour une consommation plus éthique et plus raisonnée. Elles partagent avec nous leurs manières de vivre sainement sans surconsommer grâce au fait maison, au zéro déchet, aux achats d’occasion, à l’entre aide et en privilégiant une économie solidaire et locale. Elles nous invitent à questionner notre manière de consommer, de gérer notre budget mais attirent également notre attention sur ce qui se joue derrière un simple geste de consommation (vêtement, produit ménager, cosmétique, nourriture, énergie, banque…) en termes de pollution, d’exploitation humaine et animale, de commercialisation, de santé ou encore de gaspillage des ressources naturelles.

Consommer de manière responsable est un acte citoyen.

Marie et Herveline nous proposent des alternatives pour faire nous-même, bricoler, cultiver, aimer, vivre…

Au delà des nombreux conseils qu’elles donnent pour reprendre en main notre budget tout en contribuant à sauver la planète et à augmenter notre niveau de bonheur, elles insistent beaucoup sur la sensibilisation des enfants à cette démarche.

Ainsi, elles écrivent :

L’enfant arrive dans un monde de surconsommation qui le précède. C’est ainsi que le futur enfant est pensé par les marketeurs comme un petit consommateur en puissance, et toute une série de produits sont spécialement étudiés pour que les parents, dans leur désir d’être de bons parents, les achètent sans remettre en question leur utilité ou leur illusoire innocuité.

Ajoutons à cela l’absence d’éducation à la consommation, et même la norme de surconsommation admise et encouragée par l’entourage de l’enfant : parents, parrains, marraines, famille – qui n’a pas participé à la surenchère des cadeaux ?

Que faire dans les situations courantes de surconsommation avec les enfants ? 

Expliquer pour déjouer les stratégies commerciales

Saviez-vous que les professionnels du marketing appellent les babioles près des caisses pour contraindre les parents à acheter des “sèche pleurs” ? Révélateur (et cynique), n’est-ce pas ?

C’est pourquoi il est nécessaire de rappeler aux enfants, avant d’entrer dans un magasin, ce que nous avons prévu d’acheter et ce qui n’est pas prévu. Une fois dans le magasin, on peut leur expliquer en quoi tout est fait pour leur donner envie à eux, les enfants.

On pourra en parallèle pratiquer l’écoute active en reconnaissant leur envie, leur frustration de ne pas pouvoir se procurer l’objet de leur convoitise. On pourra même le leur accorder par l’imaginaire : “que ferais-tu avec ce… ? ah oui ! ce serait super ! qu’est-ce que tu ferais d’autre avec ? moi, je ferais…”.  On peut par ailleurs leur proposer de fabriquer un équivalent maison s’ils désirent ardemment l’objet en question.

L’idée est de leur apprendre petit à petit à faire la différence entre leurs besoins et leurs désirs (les envies pouvant être assouvies sur un mode imaginaire).

Refuser les doublons

Au restaurant ou ailleurs, il est inutile d’accepter les petits jouets ou objets publicitaires (du moins, pas en double ou triple exemplaire).

Quel est l’intérêt pour les enfants d’accumuler des objets qui suscitent certes l’intérêt sur le moment  mais qui, dès le lendemain, sont complètement oubliés ?

Que faire à l’occasion des fêtes communes (Noël, Pâques, Halloween) ? 

Présenter d’où viennent les cadeaux et où ils finiront

Marie Lefèvre et Herveline Verbeken estiment qu’un des leviers dans l’éducation à la consommation et à l’écologie est d’expliquer (sans culpabiliser) aux enfants la vérité sur la provenance de leurs jouets et, en fonction de leur âge et de leur sensibilité, sur les conditions de leur fabrication. La prise en compte de la personne qui a produit le jouet, de l’impact de sa production sur l’environnement, des déchets générés amènent l’enfant à en prendre soin et/ou le donner quand il n’en aura plus l’usage.

Opter pour des cadeaux différents

On peut penser aux cadeaux symboliques : un petit objet, un cadeau immatériel (une place de cinéma, une place de concert, une invitation au restaurant, un atelier de fabrication…), des gros cadeaux d’occasion (vélo, console…), des graines à planter…

Nous pouvons inviter nos familles à offrir des cadeaux d’occasion pour montrer aux enfants que le neuf n’est pas le reflet du respect ou de l’amour que porte la personne qui offre à la personne qui reçoit.

Fabriquer des cadeaux en famille

Fabriquer les cadeaux présente un triple avantage :

  • réduire l’empreinte écologique
  • faire des économies
  • découvrir que c’est un moment privilégié où on investit du temps et des efforts pour la personne qu’on aime

Limiter le nombre de cadeaux

Nous pouvons inviter nos familles à se limiter à un cadeau par occasion, par enfant et par personne qui offre. On rejoint ici une idée de Faber et Mazlish dans la prévention de la rivalité et de la jalousie : on offre à chacun en fonction de ses besoins.

besoin fratrie

Extrait de Jalousies et rivalités entre frères et soeurs – Comment venir à bout des conflits entre vos enfants de Faber et Mazlish

Le nombre de cadeaux est difficile à gérer pour le cerveau immature des enfants. Avec moins de cadeaux, les enfants peuvent apprécier chacun d’eux et jouer avec tous.

Petite note de saison : pour Pâques (comme pour Halloween), les tonnes de chocolats ou de bonbons ne sont pas obligatoires. Le bonheur n’est pas dans la profusion :). Est-ce utile d’acheter des chocolats aux enfants quand on sait que la grand mère et les oncles et tantes vont, eux aussi, en acheter… pour l’unique raison que cela serait radin de notre part, en tant que parent, de ne pas le faire ? Une petite chasse aux oeufs pleine de joie est aussi bénéfique que plusieurs chasses où l’enfant ne sait même plus compter ce qu’il a dans les mains !

Que faire à l’extérieur ?

Nous pouvons définir avec les enfants des compromis pour qu’ils s’insèrent dans le groupe des enfants de leur âge, mais pas au détriment de la planète et des autres êtres vivants : qu’est-ce qui est essentiel en fonction de leur âge (héros ? paille ? objets spécifiques ? vêtements ?) et nous proposons des alternatives jusqu’à trouver un compromis acceptable pour les deux parties (hamburgers maison, paille en inox non jetable, vêtements de marque d’occasion…).

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Source : J’arrête de surconsommer : 21 jours pour devenir consomm’acteur (éditions Eyrolles) de Marie Lefèvre et Herveline Verbeken. Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.

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