Serre-moi fort : comment élever vos enfants avec amour (pourquoi je vous recommande ce livre)
J’ai souvent lu sur des forums une question qui revenait : « Une amie/ une femme de ma famille vient d’accoucher et j’aimerais lui offrir un livre sur la bienveillance éducative. Mais je ne sais pas lequel choisir pour que cela corresponde à la fois à l’âge du bébé et que cela ne paraisse pas comme une manière de dire que je sais mieux qu’elle ce qui est bon pour son bébé. »
Pour ma part, j’ai offert un livre de Carlos Gonzales à une de mes amies qui a accouché récemment : Serre-moi fort.
Carlos Gonzales est un pédiatre espagnol et il est le fondateur de l’Association catalane pour l’allaitement maternel.
Résumé de l’éditeur
Car nos enfants sont, semble-t- il, nos ennemis. Ils s’opposent à nous sans raison, multiplient les caprices, cherchent à n’en faire qu’à leur tête, à nous dominer, à nous écraser. Il convient donc d’extirper le mal à la racine, en usant au besoin de méthodes d’une violence que l’on n’admettrait jamais vis-à-vis d’adultes, faute de quoi ces tyrans en herbe deviendront incontrôlables.
« Pour leur bien », on doit leur imposer des limites et des règles strictes, leur apprendre à dormir seuls, à manger à heures fixes ce qu’on leur présente, à être propres, à accepter la frustration et la séparation d’avec leur mère, à partager, à ne pas couper la parole aux adultes, à obéir sans rechigner… Et tout cela sans pleurer, s’il vous plaît.
Carlos Gonzalez part d’un présupposé radicalement différent. Serre-moi fort est un livre écrit résolument en défense des enfants, mais aussi des parents, car l’affrontement permanent est source de souffrances inutiles pour tous.
Cet ouvrage très documenté nous explique pourquoi les enfants sont comme ils sont et font ce qu’ils font, et comment dormir avec eux, leur donner le sein, leur offrir sans réserve câlins, contact et attention font plus que toutes les règles et toutes les punitions réunies.
Serre-moi fort nous propose de renoncer enfin à la violence et au mépris pour élever nos enfants dans la bienveillance, la confiance, le respect et la tendresse, et leur prodiguer un amour aussi inconditionnel que celui qu’ils nous vouent d’instinct.
Quelques extraits
Se mettre à pleurer immédiatement est le comportement “logique”, adaptatif, celui que la sélection naturelle a favorisé des millions d’années durant parce qu’il favorise la survie de l’individu. Les pleurs ne serviraient à rien si la mère n’était pas elle aussi génétiquement préparée à y répondre.
Pendant des millions d’années, l’évolution naturelle a favorisé les enfants qui aimaient être dans les bras et se mettaient en colère si on les laissait seuls. C’était une question de survie.
Dans d’autres cultures, la pratique du cododo est pour ainsi dire universelle (et les problèmes de sommeil infantiles, par conséquent, inconnus).
Pourquoi vérifier “s’il respire” ? Bien d’autres mères, en bien d’autres temps et bien d’autres lieux, n’ont jamais eu besoin d’inventer des explications aussi ingénieuses, parce que leur culture ne leur imposait à aucun moment de se séparer de leur enfant.
Le “refus de marcher” est encore cité parmi les plus grandes marques d’indiscipline. Les enfants de moins de trois ans ne peuvent pas marcher avec leur mère, pas même en lui donnant la main, sauf pour des périodes brèves et très lentement. Prétendre qu’un enfant est prêt à marcher dans la rue parce qu’on l’a vu marcher un moment dans le parc, c’est comme le laisser conduire sur l’autoroute parce qu’il le fait très bien aux autos-tamponneuses.
Les besoins affectifs d’un enfant sont, au minimum, aussi importants que ceux d’un adulte.
Après une séparation (une maladie, le travail de la mère, le début de la crèche), l’enfant se fait plus dépendant, a besoin de davantage de câlins, de davantage de contact, il ne veut plus être séparé de vous un seul instant. Si vous lui accordez ce contact qui lui est nécessaire, il finira par surmonter son insécurité; si vous le lui refusez, le problème ne fera que s’amplifier.
Personne ne nous rappelle que nos enfants sont de bonnes personnes. Et ils le sont.
L’idée de refuser systématiquement attention et soins aux enfants pour augmenter ainsi leur seuil de tolérance à la frustration est aujourd’hui très répandue, de même que les autres ingénieuses applications des théories comportementalistes.
Je n’interdis pas de poser des limites à nos enfants, pour la simple raison que c’est impossible. Ce que je demande, c’est que nous ne leur posions pas des limites artificielles et artificieuses. Que si notre enfant nous demande quelque chose qui ne met pas en danger sa santé, qui ne détruit pas le milieu ambiant, que nous pouvons bel et bien lui payer, que nous avons bel et bien le temps de lui donner etc…, nous ne lui interdisions pas simplement pour “marquer les limites” ou “pour qu’il s’habitue à obéir”.
Si vous êtes pleinement convaincus que quelque chose est gravement préjudiciable à votre enfant, nous ne pouvez céder ni devant une colère ni devant mille. Ou bien laisseriez-vous votre enfant boire de l’eau de Javel ou se jeter par la fenêtre pour qu’il arrête de pleurer ?
J’ai aimé
- Serre-moi fort est très documenté et étayé par nombre d’études scientifiques en faveur de l’allaitement, du cododo, du portage physiologique, de l’éducation bienveillante. Les références de ces études sont toutes mentionnées à la fin du livre.
- Il n’est jamais moralisateur et défend toujours la relation parents/enfants.
- Carlos Gonzalez est convaincu de la nature bonne de l’enfant : “votre enfant est quelqu’un de bien”.
- Carlos Gonzalez reprend la théorie de l’évolution pour expliquer pourquoi les enfants humains sont les mammifères qui ont besoin d’être nourris et protégés le plus longtemps.
- Serre-moi fort est une mine d’or pour les jeunes parents qui se sentent perdus entre les conseils qu’ils reçoivent de leur entourage et leur instinct qui leur hurle le contraire.
- Carlos Gonzalez explique pourquoi les bébés pleurent, pourquoi les bébés ont besoin de contact physique, pourquoi les petits humains sont génétiquement programmés à dormir en compagnie, pourquoi ils peuvent se montrer jaloux.
- Le pédiatre catalan liste des pseudo théories éducatives avec lesquelles il n’est pas d’accord et les démonte à l’aide de données scientifiques (neurosciences, neurobiologie, théorie de l’attachement…) : la nature capricieuse et manipulatrice des bébés, les pleurs qui sont une activité normale et inoffensive des bébés (voire malveillante) mais pas reconnus comme un symptôme de souffrance ou d’attachement, l’autorité de pseudo scientifiques (qui souvent impose des pratiques qui vont à l’encontre de l’instinct des parents), l’éducation comportementaliste (récompenses et punitions), le fait “d’apprendre” aux enfants à dormir, les justifications des violences éducatives ordinaires…
- Je le trouve plus adapté comme cadeau de naissance que des livres tels que « Au cœur des émotions de l’enfant » ou « J’ai tout essayé » car Carlos Gonzales s’adresse aux parents de tout-jeunes enfants, dès la naissance. Personnellement, je l’ai offert à mon amie avec ce petit mot : « J’espère qu’il t’inspirera autant qu’il m’a inspiré moi » (… une autre amie qui a accouché récemment devrait d’ailleurs bientôt le recevoir :) ).
- Un livre promu par la Leche League.
- Carlos Gonzalez milite pour un changement de société qui permettrait aux parents de passer plus de temps de qualité avec leurs enfants.
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Serre-moi fort : comment élever vos enfants avec amour de Carlos Gonzales (aux Editions du Hêtre) est disponible en librairie ou sur Internet (notamment sur le site de la Leche League).